Une exposition de tapis et de produits d'artisanat a été inaugurée, jeudi 26 mars, au musée du tapis, à Kairouan, à l'occasion du 13e festival national du tapis. Le musée renferme une importante collection de tapis de styles anciens et modernes inspirés du patrimoine. En parallèle, le musée œuvre à promouvoir le tapis kairouanais et à encourager l'innovation dans ce domaine. Un espace y est réservé pour accueillir et valoriser les initiatives privées. Des modèles de tapis conservés au musée ont été mis à la disposition des artisans afin de servir de source d'inspiration et de favoriser la diversification du produit. Ce musée réalisé par l'Office national de l'Artisanat a l'ambition de contribuer à la pérennité de l'histoire du tapis et de mettre en valeur les caractéristiques techniques et artistiques de cet article phare de l'artisanat kairouanais, voire tunisien. Il se veut un haut lieu de la conservation du patrimoine du tapis, un lieu de mémoire digne de la capitale des Aghlabides. Le visiteur du musée peut y admirer deux spécimens du tapis kairouanais, le plus ancien encore conservé à ce jour et attribué à Kemla Chaouch, fille d'un gouverneur de la ville, au XIXe siècle, d'origine turque. Selon la légende, Kemla fut la première à introduire les techniques du point noué à la mode turque, plus précisément anatolienne. Le musée expose, également, une collection de tapis réalisés selon le style des années 1900-1925 et d'autres plus modernes datant du milieu du XXe siècle. On y trouve, également, des créations uniques de tapis tunisiens alliant tradition et modernité et une collection rare d'ustensiles et autres accessoires domestiques en cuivre. Des travaux d'extension ont été réalisés permettant d'aménager des espaces supplémentaires pour exposer les différentes techniques de tissage manuel à travers les régions du pays. Des cartes et des textes monographiques mettent en évidence cette activité artisanale très ancienne dans nos contrées. Une collection de photos rares pérennise les différentes étapes de fabrication du tapis depuis celle du cardage et du filage de la laine, jusqu'à celle du tissage proprement dit (ou nouage à la main pour le tapis kairouanais), en passant par l'installation du métier à tisser.