Après le scandale du centre de rétention de Lampedusa (voir notre article du 23 décembre 2013) qui a suscité une vague d'indignation en Italie et en Europe, un geste frappant de quatre Tunisiens est venu relancer le débat sur le traitement auquel sont soumis les clandestins par les autorités italiennes. Au centre de rétention de Ponte Galeria (la Pisana-banlieue de Rome, Italie), quatre Tunisiens ont eu recours, samedi dernier, à un geste extrême pour protester contre leur détention dans le centre d'identification et d'expulsion (CEI) de Galeria. Ils se sont cousu la bouche en utilisant une petite aiguille et du fil extrait de leur couverture. Les conditions de détention sont « atroces » selon des témoignages, ce centre mélangeant clandestins, petits délinquants et drogués. Amine, un jeune Tunisien, a raconté cet enfer sur France Inter après y avoir passé deux mois et demi. Cinq marocains ont imité le geste spectaculaire des Tunisiens et une grève de la faim a été menée par les protestataires. Le maire de Rome, Ignazio Marino, a immédiatement réagi en déclarant que [ce] geste « impose une réouverture du débat national sur une législation qui assimile ceux qui fuient les guerres, la violence et les pauvretés à des criminels de guerre. » Rappelons que des victimes de la révolution ont déjà recouru à ce moyen, en mai 2012, pour dénoncer leur oubli par les autorités.