Le ministère des Finances n'a consacré qu'un budget de 3 millions de dinars pour l'Agence Tunisienne de Coopération Technique (ATCT). C'est un budget qui comprend les charges salariales de 685 milles dinars, quelques 285 mille dinars pour les activités de promotion, dont l'ensemble des activités de marketing et de communication. C'est un montant qui ne suffit à même de mener une seule et unique action de promotion pour pouvoir mieux « vendre » les compétences tunisiennes dans l'ensemble des pays cibles. C'est ce qu'ont surtout mentionné les responsables de l'Agence à l'occasion de la tenue de leur 14ème meeting des compétences tunisiennes à l'étranger, récemment à Tunis. Selon ces mêmes responsables, la Tunisie a réussi à déléguer durant le premier semestre de l'année en cours quelques 700 coopérants, ce qui porte le nombre de ces coopérants tunisiens à l'étranger à un peu plus de 10. 000, un millier seulement de ces compétences revient au pays à l'issue de la fin de leur contrat. 80% de ces coopérants sont issus du secteur public. « Mais en attendant à ce que les bureaux d'emploi spécialisés dans ce domaine reçoivent à leur tour une certaine accréditation de la part des autorités, la tâche deviendra difficile, et la concurrence sera de plus en plus rude à supporter » a admis Amor Jilani, Directeur Général de l'Agence. Selon lui, la concurrence qui sera exercée par ces bureaux d'emploi privés, viendra s'ajouter à une concurrence qui se développe d'une année à une autre de la part des pays arabes. « Auparavant, il ne s'agissait que de certaines compétences venant de certains pays tels que l'Egypte ou le Maroc. Mais aujourd'hui, le marché des pays du Golfe qui absorbe 80% des compétences tunisiennes, s'ouvre de plus en plus à de nouvelles nationalités, telles que la Jordanie, le Maroc mais surtout le Soudan ». Ceci sans évoquer les ressortissants des pays asiatiques, dont les coûts sont dérisoires. Par ailleurs, le nombre des compétences tunisiennes est en train de gagner en importance sous d'autres cieux, étant donné que pas mal de cadres tunisiens sont en train de se frayer un chemin dans d'autres pays, tels que les pays européens. « Les cadres paramédicaux (infirmières) voient leur nombre gagner en importance au fil des années, ils sont appréciés surtout en Italie et en Belgique, en attendant une équivalence de leur certificat en France, ce qui porterait leur nombre considérablement » ont aussi souligné les responsables de l'Agence. L'Amérique du Nord, qui peut à son tour représenter un riche gisement, n'est pas encore bien conquise par nos compétences, leur nombre ne dépasse pas encore les 300 à 400 cadres. Mais bien que l'étau soit en train de se serrer en face des compétences, et surtout avec l'absence de financements capables de permettre à l'ATCT de conduire des campagnes de marketing dignes des compétences tunisiennes, voilà que les pays africains sub- sahariens semblent être un eldorado pour les cadres que comptent les différentes administrations du pays. Accorder le plus d'attention à ces pays, et déléguer d'une année à une autre un maximum de personnels vers ces pays, semble être la seule issue d'une Agence qui ne se trouve plus face à une concurrence de plus en plus acharnée, surtout que le niveau des compétences des autres pays ne cesse de gagner en importance, contre une stagnation des nôtres !