La rêve du grand Maghreb est de plus en plus loin de la réalité économique et ce à cause d'une forte influence politique sur les décisions que les hommes d'affaires ont attendu depuis des années : l'ouverture des frontières. Un élément incontournable pour le développement d'un marché maghrébin mais malheureusement loin du terrain puisque les pays du Maghreb et plus généralement l'Afrique du nord (en ajoutant l'Egypte) discutent encore des ABC sans pour autant concrétiser. Le secteur privé a commencé un travail de « cavalier seul » sur l'espace maghrébin et ce par un effort de prospection et implantation croisée que ce soit par des marocains en Tunisie, des tunisiens en Algérie etc.. Cette stratégie a eu des résultats spectaculaires malgré les barrières. Les investissements marocains ne peuvent qu'illustrer cette situation. En 2009, selon les statistiques de l'Office des changes au Maroc, les investissements marocains ont totalisé 184 MDH en Tunisie contre 133 millions en 2008, soit une progression de 38,5%. Au total, le stock d'investissements directs dans notre pays a atteint 349 MDH et généré un revenu de 13,8 MDH à fin 2009. Les marocains illustrent leurs réussites par un ensemble de « success story » tel que le groupe Ynna Holding, présent depuis 1984 en Tunisie, à travers la société El Mawassir qui fabrique des canalisations pour l'eau potable, l'assainissement, l'irrigation et le gaz. Aujourd'hui, tous les employés sont tunisiens. On ne peut pas parler d'investissements marocains en Tunisie sans citer Attijari Bank Tunisie, filiale de la banque marocaine Attijariwafa Bank, qui emploi plus de 1500 collaborateurs avec 150 agences. Autre expérience est BMCE Bank, qui se contente d'une banque d'affaires, Axis capital installé en Tunisie, en attendant mieux. Une réussite à la marocaine qui trouve son équivalent dans multiples expériences tunisiennes à Casa et les autres villes de la Royaume tel que les unités industrielles de Poulina et l'entrée du concessionnaire « Ennakl » au marché financier marocain et d'autres investissements qui ne peuvent que lever le défi du grand Maghreb tout en attendant le nécessaire de la part des gouvernements.