Le premier lauréat français du prix Nobel d'économie, Maurice Allais, est mort samedi à l'âge de 99 ans. Pionnier sur les théories des marchés, directeur de recherche au Centre National (français) de la Recherche Scientifique, il dénonçait les excès du libéralisme notamment l'endettement. Maurice Allais, Grand économiste et ingénieur général des mines, décédé samedi à 99 ans, était devenu en 1988 le premier lauréat français du prix Nobel d'Economie. Ce prix récompensait ses travaux de pionnier sur « la théorie des marchés et l'utilisation efficace des ressources ». Né à Paris le 31 mai 1911, Maurice Allais, major de Polytechnique (1933), ingénieur du corps des mines et ingénieur-docteur de l'université de Paris, avait été professeur d'analyse économique à l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris se 1944 à 1988. Il avait été également professeur d'économie dans plusieurs établissements supérieurs de renommée mondiale. A partir de 1970, il dirigeait le centre Clément-Juglar d'analyse monétaire de l'université de Paris-X. Maurice Allais était parallèlement chercheur. Ses travaux ont essentiellement porté sur le développement de l'économie mathématique, notamment dans le domaine de la théorie de l'équilibre général, de la théorie du capital, de la théorie des choix, et de la théorie monétaire. Pionnier des analyses monétaires il dénonçait les excès du libéralisme, notamment l'endettement, a fait autorité pour ses études théoriques du risque, illustrées par son célèbre paradoxe: « moins le risque est grand, plus les spéculateurs fuient » Retraité en 1980, le professeur Allais est devenu membre de la société internationale d'économétrie, de l'Institut international de statistique, membre associé de l'US National Academy of Sciences (1989), Membre d'honneur de l'American Economic Association, membre de l'Académie des sciences morales et politiques (1990). Il était l'auteur de nombreuses études d'économie théorique et appliquée et d'une quarantaine de livres, notamment: « Traité d'économie pure » (1994), une réédition de « A la recherche d'une discipline économique » (1943), « Economie et intérêt » (1999) dont une partie avait été publiée en 1946, « L'Impôt sur le capital et la réforme monétaire » (1977 et 1988), « La Théorie générale des surplus » (1978 et 1989). Il a également publié plusieurs livres sur la mondialisation et l'Europe, Il était Grand officier de la Légion d'honneur et Grand officier de l'Ordre national du mérite en France.