Mr Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a souligné la volonté du ministère d'accélérer la mise en œuvre des différentes mesures présidentielles prises en faveur du secteur agricole, dans le but d'atteindre l'efficience souhaitée et encourager les agriculteurs à œuvrer davantage pour réaliser la sécurité alimentaire nationale. Le ministre a indiqué au cours d'une rencontre de presse tenue, jeudi 8 janvier, à Tunis, pour analyser les dernières mesures présidentielles au profit de l'agriculture, que les filières concernées par ces décisions sont les grandes cultures, l'élevage, l'oléiculture et la pêche. Ces filières représentent les deux tiers de la valeur ajoutée produite par ce secteur, participent à hauteur de 60% à ses exportations et à la moitié des investissements et emploient près de 70% de la main-d'œuvre active dans ce secteur. Pour ce qui est des grandes cultures et concernant la décision présidentielle d'augmenter les capacités de stockage des céréales, Mr Abdessalem Mansour a indiqué que le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, avait élaboré un programme visant à élever les capacités de stockage de 12 millions de quintaux à l'heure actuelle, soit une quantité couvrant deux mois de consommation nationale, à 18 millions de quintaux à l'horizon 2013 pour couvrir alors une période de quatre mois de consommation. Il a précisé que le ministère s'appuiera pour l'exécution de ce programme sur l'encouragement de l'investissement privé pour la construction de silos. Le ministre a ajouté que s'agissant de l'intensification de la mise en place de groupements de producteurs céréaliers, qu'il sera procédé au début de cette saison, dans l'attente de l'ouverture d'un institut national des grandes cultures dans la région du Nord-Ouest du pays, à l'encadrement des vulgarisateurs agricoles par le biais d'équipes de travail conjointes comprenant des ingénieurs et des techniciens de l'institution de la recherche et de l'enseignement supérieur agricole (IRESA), de la direction générale de la production agricole et du centre technique céréalier. Il a souligné qu'un atelier de travail sera bientôt organisé au cours duquel seront présentés les projets réussis menés par le groupement de développement de Béja, en plus du lancement de campagnes de sensibilisation au niveau des gouvernorats concernés pour la mise en place de groupements en 2011, sachant qu'il existe actuellement 5 groupements répartis entre les gouvernorats de Béja, Jendouba, Siliana, le Kef et Zaghouan. Mr Mansour a précisé que les mesures relatives aux grandes cultures dont l'objectif est d'augmenter les prix à la production au cours de l'année 2008 ont commencé à donner leurs fruits dans une indication à l'augmentation des superficies céréalières ensemencées au cours de cette année lesquelles ont atteint 1305 millions d'hectares contre 1195 millions d'hectares la saison écoulée. Les superficies irriguées s'élèvent pour cette saison à 93 milles hectares dont la production devrait atteindre 50 quintaux par hectare. Une superficie de 100 000 hectares dans les zones humides et semi-humides a été réservée à la plantation du blé dur dont les résultats atteindraient en dépit du déficit pluviométrique 40 quintaux par hectare. Concernant les mesures relatives au secteur de l'élevage, le ministre de l'agriculture a souligné la nécessité de promouvoir le secteur laitier, de renforcer la sécurité sanitaire des produits écoulés sur le marché local et de garantir le minimum de qualité. Mr Mansour a fait savoir que les projets des textes réglementaires régissant la relation entre les différents intervenants ont été élaborés et qu'un cahier de charges a été institué à cette fin. Parallèlement, un plan d'action a été mis en place en vue d'intensifier les opérations d'octroi des certifications sanitaires aux centres et unités de fabrication en commençant par 5 unités. Le ministère a entamé une campagne pour sensibiliser les industriels et les propriétaires des centres de collecte de lait à l'obligation d'obtenir la certification sanitaire. Pour rendre cette procédure plus efficace, la prime de collecte ne sera octroyée, à partir de 2010, qu'aux centres certifiés. Le ministre a fait état des résultats positifs réalisés au cours de cette saison par le secteur des laitages. Les quantités collectées, jusqu'au mois de novembre 2008, ont atteint environ 554,4 millions de litres contre 537 millions de litres au cours de la même période de 2007, soit une augmentation de 3,2%. Au sujet de l'extension des superficies des cultures fourragères pour combler le « déficit fourrager », le ministre a indiqué que le ministère a mis en place un programme pour étendre ces superficies fourragères conformément aux données de la carte agricole et en fonction des périodes d'assolement. Le ministère a aussi identifié la superficie et la production ciblée pour les différentes cultures fourragères, sachant que ces superficies seront portées de 320 000 hectares actuellement à 390 000 hectares à l'horizon 2011. Mr Mansour a ajouté que plusieurs mesures ont été prises pour réduire les coûts des fourrages lesquels ont atteint des niveaux record et pour lutter contre les spéculations sur le marché local. Il s'agit surtout de distribuer 64 000 bottes de paille et 30 000 bottes de foins à des prix étudiés, outre l'importation prévue de 10 000 tonnes de paille au profit des coopératives et des sociétés mutuelles. Le secteur de l'huile d'olive s'est vu accordé la part du lion des mesures présidentielles. Ces mesures visent à accroître le rythme de régénération des oliveraies et à étendre la prime d'acquisition des plants aux variétés tunisiennes excellentes. Le ministère de l'Agriculture a également mis en place un programme annuel pour chaque région concernée, a affirmé le ministre. Ce programme, valable pour trois saisons à partir de la saison 2008-2009, vise à adopter une régénération progressive jusqu'à atteindre une moyenne de 1000 hectares par an à l'horizon 2011 contre une moyenne annuelle de 400 hectares actuellement. Mr Mansour a ajouté que les résultats des études sur l'emballage de l'huile d'olive, réalisées dans le cadre du projet de renforcement des services agricoles, seront présentés à partir de ce mois (janvier 2009). Ce projet a pour principales composantes l'amélioration de la qualité des produits agricoles et la promotion de l'écoulement et de l'exportation. L'année 2009 sera marquée également par le démarrage de la mise en œuvre des mesures de création de labels de qualité pour l'huile d'olive tunisienne. En ce qui concerne le secteur de la pêche, le ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a indiqué que le principal problème auquel est confronté le secteur demeure la pêche anarchique notamment dans le Golfe de Gabès, ce qui a contribué à la diminution de la richesse nationale halieutique. Il a précisé que des textes juridiques et réglementaires relatifs au repos biologique et à son extension du 1er juillet au 30 septembre ont été préparés, en plus du renforcement du programme de lutte contre la pêche anarchique par la mise en place d'obstacles artificiels en béton armé. Un programme cohérent sera mis en place en vue de renforcer l'investissement dans le domaine de la pisciculture, moyennant la pose de cages flottantes dans la mer et les barrages, notamment par l'identification de sites éligibles et la mise en place d'un programme d'action en ce sens et l'adoption d'incitations au profit des diplômés du supérieur. Il a indiqué que les services du ministère s'activent actuellement à étudier les possibilités de création d'entreprises conjointes avec des professionnels de la pêche dans un certain nombre de pays tels que la Mauritanie et le Yémen. L'objectif est d'utiliser les capacités nationales de la pêche en vue d'exploiter la richesse maritime dans ces pays afin de diminuer la pression croissante sur les côtes tunisiennes. Pour ce qui est de l'endettement du secteur agricole, le ministre a indiqué que le volume global des dettes du secteur a atteint les 1760 millions de dinars, un endettement qui ne concerne que 35 000 agriculteurs ne représentant que 7% des exploitants agricoles, sachant que 72% des dettes sont d'un montant inférieur à 4000 dinars. Il a indiqué que le ministère s'active à l'élaboration d'une nouvelle stratégie de financement du secteur qui serait indépendante du système de prêts commerciaux.