…en raison des aléas climatiques Lors d'une conférence de presse donnée, hier à Tunis, M.Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a présenté les résultats de la saison agricole, les opportunités liées à l'agriculture biologique et les actions multiples prévues pour promouvoir ce secteur. Il a également mis en exergue, à cette occasion, l'intérêt que présentent les séminaires régionaux pour l'investissement en tant que moyens de faire rencontrer l'offre et la demande en matière d'investissements et de projets agricoles et pour informer et sensibiliser la population concernée sur les opportunités offertes. Le ministre a, de prime abord, précisé que cette rencontre avec la presse revêt un aspect particulier du fait qu'elle succède à une période qui est caractérisée par un intérêt palpable accordé au secteur « Le Chef de l'Etat a, en effet, présidé le Conseil ministériel sur l'agriculture biologique tenu en janvier 2010 ainsi que le Conseil ministériel sur le développement des zones irriguées tenu le 3 mars 2010. Cette rencontre succède également à la célébration récente de la Journée nationale de l'agriculture et de la pêche », a-t-il encore souligné. Il a, par ailleurs, rappelé que le secteur agricole bénéficie d'un intérêt présidentiel soutenu, un intérêt qui a été véhiculé à maintes reprises et à travers des mesures multiples ainsi que dans le cadre du programme présidentiel pour la période 2009-2014. L'agriculture biologique, une niche prometteuse Evoquant toujours l'intérêt présidentiel accordé au secteur, M. Mansour a souligné que l'agriculture biologique, créneau identifié comme porteur et rattaché à plusieurs opportunités d'investissement, jouit d'un intérêt présidentiel particulier, soulignant à ce propos que c'est un thème qui a été clairement abordé dans le 20e point du programme présidentiel pour l'année 2009-2014. Il a, par ailleurs, rappelé que le Conseil ministériel portant sur l'agriculture biologique et tenu en janvier 2010 a permis de mettre en place une nouvelle stratégie et d'identifier plusieurs actions qui visent à doubler les surfaces consacrées à l'agriculture biologique et d'atteindre, d'ici 2014, 500 ha, tout en diversifiant la production. Entre autres objectifs tracés dans le cadre de cette stratégie il y a celui de garantir la disponibilité des produits biologiques de façon continue sur le marché. En 2009, les superficies consacrées à l'agriculture biologique ont atteint les 330.000 ha contre 16.500 ha en 2001. Le nombre des intervenants dans le secteur biologique ont atteint les 1.900 et la production les 230.000 tonnes. Pour la période future, des projets spécifiques ont été mis en place en vue de promouvoir davantage ce secteur. Il s'agit, notamment, de mettre en place des stratégies régionales annuelles et d'organiser des séminaires régionaux pour informer et sensibiliser sur les mesures présidentielles prises dans ce sens. Il est, également, prévu de définir une liste des fermes pilotes dans chaque gouvernorat et de conduire une étude spécifique relative à la consécration de l'île de Kerkennah, zone d'agriculture biologique. Le ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques a, également, présenté, lors de cette conférence, les résultats relatifs aux différents secteurs, notamment à la culture céréalière, aux fruits et légume, aux produits avicoles, aux produits laitiers, à l'oléiculture et à l'élevage animalier. S'agissant du secteur céréalier, il a précisé que la moisson a concerné, cette année, 642 hectares sur un total de 665 ha dont 363 hectares de blé dur, 96 ha de blé tendre , 174 ha d'orge et 8,9ha de triticale. 582.000 hectares des surfaces exploitées se situent dans le Nord et 60.000 ha dans le Centre et le Sud. Le rendement moyen dans les zones exploitées est de 17q/ha. Toutefois, des records en termes de rendement ont été enregistrés dans certaines régions, et pour ce qui est du blé dur, le rendement a atteint dans le gouvernorat de Sidi Bouzid les 70 q/ha, pour le blé tendre, et dans le gouvernorat de Kairouan, il a atteint les 58q/ha. Enfin dans le gouvernorat de Jendouba, le rendement a atteint, pour l'orge, 65 q/ha. Une année «difficile» S'agissant toujours des cultures céréalières, le ministre a précisé que jusqu'au 19 juillet 2010, les quantités collectées ont atteint les 4,8 millions de quintaux contre 8,7 million de quintaux durant la même période de la saison précédente. Cette baisse est due au manque de pluies. Il s'agit de 3,7 millions de quintaux de blé dur, 0,8 millions de quintaux de blé tendre, 0,3 million de quintaux d'orge et 18.000 quintaux de triticale. Pour ce qui est des fourrages, la production d'automne a été moyenne, ainsi la production de foin a été de 596.000 tonnes contre 900.000 tonnes la saison passée, les fourrages verts ont été, de l'ordre de 1,6 million de tonnes contre 2,1 millions de tonnes durant la saison précédente. Concernant les fourrages d'été, les surfaces plantées ont concerné 21.000 hectares répartis comme suit : 13.600 ha pour le sorgho de fourrage, 3.100 de maïs de fourrage et 4.300 ha de luzerne. La production prévue pour l'année 2010 en matière de viandes rouges approche les 120.900 tonnes contre 117.200 tonnes en 2009 et il est attendu que la pression sur la consommation continue au cours de cette année. Il est par ailleurs prévu d'intervenir à travers des mécanismes de régulation du marché et notamment par l'importation de veaux maigres à engraisser. Le ministre a également souligné que plusieurs mesures ont été prises en vue d'améliorer la qualité du lait, citant, entre autres, la mise en place d'un cahier des charges pour organiser le transport du lait frais. Pour ce qui est du secteur oléicole, on retiendra que la production a atteint 150.000 tonnes d'huile d'olive et que les exportations ont atteint jusqu'au 19 juillet 2010 les 80.000 tonnes pour une valeur de 325 MD. Lors de cette rencontre, le ministre a, également, mis en exergue les efforts et les actions menés en vue de promouvoir la qualité des produits agricoles, soulignant qu'il s'agit à ce propos de mettre à niveau 150 exploitations agricoles sur une période de trois années à partir de l'année 2010. A cet effet, une unité de gestion par objectif et des cellules de communication ont été mises en place dans les délégations régionales. Des mesures relatives à l'organisation et à la réglementation du programme de mise à niveau ont, également, été mises en place. C'est aussi, à ce propos, qu'une conférence nationale a été organisée en collaboration avec l'Utap en juin 2010. M. Mansour a indiqué que le ministère présentera prochainement au gouvernement un dossier sur les moyens d'aider les agriculteurs et les éleveurs à surmonter les obstacles dus à cette année «difficile» et garantir un bon démarrage pour la prochaine saison.