Afin de rassurer les gérants, les investisseurs, les acteurs économiques, les responsables de site de production, les partenaires, les clients et tous ceux qui veulent investir en Tunisie et soutenir son sursaut démocratique, M. Elyes Jouini, ministre conseiller auprès du Premier Ministre a rédigé une pétition dans laquelle il a indiqué que « le peuple tunisien a fait preuve d'une maturité exemplaire ». Prenant de court tous les analystes et tous les pronostics, il a su, de manière remarquable, exiger et obtenir le départ de l'ancien président Ben Ali. Pour achever sa révolution, il s'engage aujourd'hui avec fermeté et détermination dans la construction d'un Etat démocratique s'appuyant sur des institutions pérennes. Tous les commentateurs s'accordent sur le rôle primordial joué par le niveau élevé d'éducation de la population tunisienne. De ce fait, il n'y a aucun doute que la Tunisie saura s'appuyer sur cet acquis pour réussir le pari de devenir l'une des meilleures démocraties de toute la région. Il a ajouté que les 6 à 12 prochains mois seront, sans nul doute, semés d'embûches. Réussir une transition démocratique après 55 ans de régime autocratique est, quant à lui, une tâche lourde et difficile. Bâtir un Etat de droit en préservant les acquis nécessite concertation et doigté. D'ailleurs, la Tunisie a su attirer au cours des dernières années de nombreux investisseurs étrangers. Ils y venaient attirés par une main d'œuvre éduquée, par une législation attractive et par une stabilité politique à court terme. L'âge de l'ancien président Ben Ali et les interrogations que suscitaient sa succession et la corruption croissante de son régime ne permettaient nullement de garantir la stabilité à moyen terme et au-delà. « Aujourd'hui, la Tunisie est certes confrontée à une instabilité de court terme mais nous sommes certains que l'instauration d'institutions démocrates sera le meilleur rempart contre les risques de moyen et long terme », a estimé M. Jouini. C'est pourquoi les autorités tunisiennes sont plus que jamais confiants dans des perspectives de développement économique de la Tunisie. A signaler qu'en 2004 déjà, la Banque mondiale estimait que « sans népotisme et corruption », le taux de croissance du produit intérieur brut tunisien, actuellement d'environ 4 % par an, pourrait atteindre 6 à 7 %. Les opportunités d'investissement, les restructurations, le niveau de qualification de la main d'œuvre, la maîtrise des nouvelles technologies et la proximité géographique avec l'Europe font ainsi de la Tunisie un partenaire économique qui partagera désormais, de plus, avec l'Europe, les mêmes valeurs démocratiques et de transparence.