Selon un article publié par notre confrère, africanmanager à la date du 8 mars 2011, au 31 décembre 2010, la banque Zitouna qui est devenue publique suite à l'absorption par l'Etat de 87 % de son capital détenu auparavant par le gendre de l'ancien Président, Sakher El Materi, ne se portait pas si mal que cela, même pour une banque qui a à peine terminé son premier bilan, le premier de son existence et qui ne pouvait être, comme pour toute nouvelle entreprise, que déficitaire tant et si bien que le business plan de toute banque s'étale sur au moins 4 années pour devenir bénéficiaire. A fin 2010, la banque publique Zitouna enregistrait des capitaux propres de 72,469 MDT, un total actif de 519,242 MDT et un ratio de solvabilité de 16% (2 fois le Cook). Pour un PEB de 7,958 MDT, la banque Zitouna réalisait un PNB de 5,504 MDT Dotations aux provisions divers, frais du personnel (5,9 MDT quand même et derrière un taux d'encadrement de 47 % pour 350 employés dont 115 diplômés de l'universitaires) et charges d'exploitation (3,254 MDT) obligent, Zitouna à terminer sa première année avec juste 8,1 MDT de résultat, bien sûr négatif. «Cela est dans l'ordre normal des choses», nous dira un professionnel du secteur qui insiste sur le fait qu'aucune banque nouvelle ne peut faire de retour sur investissement avant trois à quatre années d'exercice. La même source a indiqué que la banque, qui avait terminé 2010 avec un volume de dépôts à 394 MDT dont 40 % de chez les particuliers, a certes connu un flottement dans son activité, juste après la Révolution et la fuite de son fondateur. Différents retraits ont été ainsi enregistrés, notamment de la part de gros comptes, étatiques notamment, comme Tunisie Télécom (retrait de 26 MDT) ou encore la Cnam et quelques autres. Tout le volume de retrait n'a pas dépassé 80 MDT, ne représentant que 20 % des dépôts. L'assise financière de l'entreprise n'en est pas moins restée solide, affirme le management qui signale que Zitouna a 120 MDT placés sur le marché monétaire tunisien et dans le secteur du leasing sous la forme de "mourabaha inter-bancaire", ce qui représente une manne financière importante pour cette banque désormais publique et une bonne trésorerie de guerre. Par ailleurs, selon la banque, les retraits sont en train d'être compensés par le volume grandissant des affaires avec les grands comptes, parmi les grands groupes tunisiens participant au capital de la banque. Chez les particuliers, le volume de retrait n'a pas dépassé les 5 % de leurs dépôts, «et ils sont dans un retour progressif », indique africanmanager auprès de la nouvelle direction de la banque. Signe de cette reprise et du retour de confiance d'une clientèle tunisienne de particuliers qui y vont presque par conviction religieuse et indépendamment de l'actionnariat, la banque Zitouna qui a déjà engrangé 25 000 comptes ouverts pour 22 mille clients, enregistre l'ouverture d'une moyenne quotidienne de 80 nouveaux comptes, depuis la Révolution. L'activité reprend normalement dans cette banque, tournée au début vers le corporate et qui se réoriente maintenant vers sa niche naturelle qui est le particulier. La banque, qui compte déjà 24 agences, devrait finir l'année 2011 avec 28 agences. Le comité Chariaa de la banque s'est d'ailleurs réuni depuis le 22 février dernier pour donner son accord au sujet de nouveaux produits financiers de la banque pour les particuliers et toujours conformes aux principes de la finance islamique. «La production continue dans l'intervalle et nous donnons tous les jours de nouveaux crédits personnels (294 autorisation de crédit voiture en 2 mois), pour l'immobilier (170 autorisations dans le pipe)», certifie le management de la banque qui reste confiant sur les perspectives de cette nouvelle institution financière qui travaille dans une niche courue par une clientèle qui fait confiance aux principes de la finance islamique.