Les pays arabes ont besoin de pomper près de 70 milliards de dollars d'investissement d'urgence. Ce montant servira à créer des emplois et lutter contre le chômage, une des principales causes des troubles actuels dans la région. « Avant l'éruption de troubles en Tunisie, en Egypte, en Libye et d'autres pays arabes, la région avait besoin de créer au moins 5 millions d'emplois chaque année et pendant au moins dix ans. L'objectif étant d'absorber le nombre considérable de demandeurs d'emploi et les nouveaux arrivants au marché du travail », a indiqué l'Organisation arabe du travail (OAT) dans son rapport publié récemment en Egypte. Le taux de chômage dans les pays arabes reste le plus élevé dans le monde malgré une absorption régulière du chômage par le secteur privé. En tant que groupe, les pays arabes souffrent du plus haut taux de chômage dans le monde malgré une légère amélioration remarquée ces dernières années. Le taux de chômage arabe est estimé à 13,7% par rapport à une moyenne internationale de près de 5,7%. « Il y a un besoin urgent d'accroître les investissements interarabes pour financer les projets de développement. Ces derniers serviront à créer davantage d'emplois pour les jeunes arabes qui souffrent du chômage.... Un tel problème devrait aggraver l'agitation qui frappe les pays du monde arabe, » a précisé un responsable de l'OAT. « Il y avait un besoin de créer plus d'emplois en Tunisie, en Egypte, en Libye, à Oman, au Bahreïn, en Algérie, au Maroc et au Yémen ... Mais ce qui est nécessaire maintenant est d'investir au moins 70 milliards de dollars pour freiner le fléau du chômage. » « Il y a beaucoup d'autres facteurs qui aideront à stimuler l'investissement interarabe. Il s'agit en effet d'améliorer les mesures, mettre en place un projet de loi et faciliter les procédures administratives. La création de villes plus économiques et le développement des zones franches semblent être également primordiaux. Malgré une relative amélioration de l'environnement des investissements dans la région, les flux de capitaux interarabes demeurent une fraction minime du total des investissements arabes à l'étranger. Entre 1995 et 2009, le montant d'investissement cumulé interarabe a totalisé un peu plus de 100 milliards de dollars, soit une baisse de -5% des investissements arabes à l'étranger. Les chiffres officiels de 2008 ont ainsi montré la détresse financière mondiale. Les investissements directs étrangers dans la région arabe en 2009 ont reculé, pour la première fois depuis de nombreuses années, malgré une hausse de plus de 26 % en 2008. Les IDE pompés dans les pays arabes ont grimpé de près de 26,9% pour atteindre 89,2 milliards de dollars en 2008 contre 70,3 Milliards de dollars en 2007. En ce qui concerne l'année 2009, les flux d' IDE dans la région arabe ont accusé une baisse. Ce recul peut être expliqué par plusieurs facteurs, dont le ralentissement voire la contraction de l'économie de nations industrialisées. Cette instabilité a contribué à augmenter l'incertitude en ce qui concerne les décisions d'investissement à moyen et à long terme dans les pays interarabes, notamment en infrastructure, hydrocarbure et immobilier. Un responsable de la Ligue arabe a déclaré de son côté que l'organisation régionale des Nations nécessite de créer près de 40 millions d'emplois d'ici 2020 pour lutter contre le chômage. Khadija. T