Rescapé du naufrage du RC Lens l'an passé, Issam Jemâa a filé à l'AJ Auxerre, où l'attaquant tunisien espère reprendre des forces. Le meilleur buteur de l'histoire des Aigles de Carthage en aura bien besoin pour faire face aux défis qui l'attendent en sélection, dont il est le fer de lance. Le parcours en club de ce buteur de 27 ans n'a pas toujours été une promenade de santé. Certes, il y a eu les grands soirs, le sacre de champion de Tunisie avec l'Espérance de Tunis en 2004, la campagne européenne lensoise de 2005, ou encore son doublé en Coupe de France contre Marseille en 2010. Mais Issam Jemâa a aussi connu les pépins physiques, les rendez-vous manqués et les crises de confiance. Et le néo Auxerrois reste sur une expérience particulièrement amère, celle du retour de Lens à la case Ligue 2, au terme d'une saison cauchemardesque. "C'était épuisant mentalement. Nous sommes entrés dans la zone des relégables, et nous n'arrivions pas à en sortir. C'était difficile pour tout le monde, dirigeants, supporters et joueurs" raconte Jemâa au micro de FIFA.com. Cure de l'Yonne En troquant son maillot Sang et Or pour la tunique blanche de l'AJA, l'attaquant tunisien gagne en sérénité, mais garde des séquelles de la déroute nordiste : "On a eu tellement de malchance, de matches manqués, avec des occasions faciles qu'on ne met pas au fond. Et La confiance est tellement primordiale pour nous, les attaquants..." "Cette saison, Laurent Fournier a pas mal changé les choses, et l'équipe est plus joueuse", se réjouit, malgré tout, Jemâa. Tout semble réuni à Auxerre pour le remettre d'aplomb dans sa tête : "C'est au niveau de la confiance que j'étais le plus atteint en arrivant ici, mais on a bien travaillé ces aspects-là avec le coach, et je me bats pour gagner ma place". Outre les vertus curatives, rejoindre cet autre pilier historique de Ligue 1 permet aussi de préparer au mieux les grands rendez-vous qui l'attendent en l'équipe nationale. La sélection en fil rouge Blessures et mauvaise fortune n'ont jamais vraiment contrarié son bien-être au sein des Aigles de Carthage, dont il est depuis un an le recordman de buts marqués, un total qui culmine aujourd'hui à 26 réalisations. "Au début je n'y pensais pas. Et puis soudain, j'ai réalisé que je n'étais pas loin, et c'est devenu un objectif. Maintenant que c'est fait, j'espère en marquer beaucoup d'autres, pourquoi pas arriver à une quarantaine de buts !" "Si j'ai la chance de jouer aujourd'hui en Europe, c'est grâce à l'équipe nationale. J'ai commencé à 15 ans, en sélection de jeunes, et, depuis, je n'ai quasiment jamais manqué un stage avec la Tunisie. C'est toujours pour moi une immense fierté de porter le maillot de mon pays", poursuit-il. C'est pourtant vêtu de ce maillot qu'il a connu sa plus cruelle déception, à la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006™ : "J'ai fait toute la préparation, mais je me suis blessé quatre jours avant le premier match, et j'ai dû quitter le groupe. C'est quelque chose que j'ai encore beaucoup de mal à digérer." Mais quand Issam Jemâa regarde devant lui, il voit d'autres opportunités de briller au plus haut niveau avec les Aigles de Carthage, comme la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF 2012, dont le tirage au sort aura lieu ce samedi 29 octobre. "Cette édition s'annonce différente des précédentes, parce qu'il y a beaucoup de grandes nations qui ne se sont pas qualifiées. Si on se prépare bien, je pense qu'on a de bonnes chances d'aller au bout. L'équipe que je redoute le plus, c'est le Sénégal !". Et lorsque ce fervent admirateur de Ronaldo étend son champ de vision, il s'imagine au pays de son idole, dans moins de trois ans : "Notre groupe de qualification me semble accessible, et je crois beaucoup en nos chances de qualification. Je n'ai jamais disputé la Coupe du Monde, et j'espère bien finir ma carrière après le Brésil en 2014".