Encore près de 15 mille personnes qui, six mois après la fin de la guerre, vivent encore dans les centres de l'agence Les trente mille employés de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) ont célébré, avant-hier, au siège de l'ONU à New York le 65ème anniversaire de cette agence onusienne. « Nous n'aurions pas dû célébrer le 65e anniversaire de l'Unrwa parce que l'Unrwa n'était pas destiné à exister aussi longtemps», a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de cette manifestation. «Il existe à cause d'un échec politique. En l'absence d'une solution juste et durable à la situation difficile des réfugiés palestiniens, l'Unrwa est devenu plus qu'une agence. C'est une bouée de sauvetage», a-t-il ajouté. Si l'Unrwa œuvre depuis 1950 pour aider les réfugiés palestiniens et les damnés, cette agence joue un rôle très important dans le domaine de l'éducation. «En cette période de troubles dans la région, l'Unrwa reste un facteur vital de stabilisation», a précisé le chef de l'ONU. En revanche, à Gaza, outre le taux de chômage très élevé au sein des jeunes réfugiés palestiniens (plus de 60%), la guerre de juillet-août 2014 à Gaza a aussi compliqué la tâche des employés de cette agence. Non seulement l'école de l'Unrwa a été victime d'un bombardement des forces israéliennes, ce sont les réfugiés qui ont payé un lourd tribut. En effet, l'opération israélienne «Bordure protectrice» lancée contre le Hamas avait causé la mort de nombreuses personnes et détruit ou endommagé plus de 96 mille maisons, des écoles, des hôpitaux et d'autres infrastructures. Selon les chiffres de cette agence, il y a encore près de 15 mille personnes qui, six mois après la fin de la guerre, vivent encore dans les centres de l'Unrwa. « Des maisons endommagées ont été réparées. Mais les logements de 9.000 réfugiés palestiniens ont été détruits lors des combats et pas un seul n'a été reconstruit », a souligné M. Ban. Le secrétaire général de l'organisation des Nations unies a aussi mis en exergue la situation difficile de près de 60.000 réfugiés palestiniens de Syrie, ont fui vers le Liban et la Jordanie ainsi que ceux du camp de Yarmouk. Le chef de l'ONU a également pointé du doigt «la pauvreté et le manque d'opportunités» pour les réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie et pour ceux vivant en Cisjordanie. De son côté, le président de l'Assemblée générale des Nations unies, Sam Kutesa, a souligné le rôle très important de l'Urnwa «au développement humain et à la protection des réfugiés palestiniens» et a déploré «le manque de ressources» qui freinent les efforts de cette agence onusienne. Il a appelé «tous les bailleurs de fonds à soutenir davantage les activités de l'Unrwa à travers la région ». « Un appui renouvelé du système de l'ONU, des bailleurs de fonds et de la communauté internationale sera crucial pour renforcer le travail de l'agence », a-t-il déclaré. Rappelons que l'ONU avait déjà lancé en janvier dernier un appel «urgent» à la levée de 100 millions de dollars pour faire face aux conditions climatiques très rudes de l'hiver dernier. Sachons que, faute de moyens, cette agence onusienne avait suspendu son programme d'aide à la reconstruction de Gaza. Manifestement, les promesses de 5,4 milliards de dollars pour reconstruire l'enclave palestinienne, lors de la conférence du Caire, en octobre dernier, sont restées lettre morte.