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La lutte contre la pauvreté ou comment créer la citoyenneté
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 06 - 2015


Par Mustapha Nasraoui*
Loin d'être un terme précis, la notion de pauvreté possède plusieurs sens et différents contenus. L'imprécision provient des différentes conceptions qu'on a de cet état et de la multiplicité des critères pour la déterminer, d'où les désaccords sur sa fréquence d'un pays à l'autre, au sein d'un même pays, voire dans une même région. Dans ce contexte, faut-il rappeler le désaccord entre le ministère des Affaires sociales et l'Institut national de la statistique (2011) sur la prévalence de la pauvreté dans notre pays. Partant d'une référence interne, le premier a présenté un effectif double de celui du second. C'est un paradoxe de vouloir créer une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté impliquant plusieurs partenaires sans s'entendre sur ses critères. Malgré la multiplicité des approches, il est possible de déterminer au moins deux grandes catégories de pauvreté.
Pauvreté extrême et pauvreté relative
Appelée autrefois pauvreté absolue, la pauvreté extrême est définie par l'incapacité de satisfaire les besoins vitaux comme l'alimentation, l'habillement, le logement et les soins. Il s'agit de déterminer un seuil de pauvreté en dessous duquel on tombe dans la détresse biologique. Concept relativement stable, la pauvreté extrême s'apprête mieux que d'autres définitions aux comparaisons nationales et internationales. Quel que soit le pays, l'être humain a des besoins primaires liés à son existence physique mais l'inconvénient de cette approche est de limiter la pauvreté à la misère, réduction drastique qui néglige les composantes d'une vie considérée comme digne. C'est pourquoi à côté de la pauvreté extrême, une nouvelle conception de la pauvreté a émergé au cours des années 70 du siècle dernier : la pauvreté relative.
Ne se limitant pas à la satisfaction des besoins vitaux, la pauvreté relative se réfère à un mode de vie considéré comme décent dans un pays. Dans une société comme la nôtre, il inclut en plus des nécessités biologiques, le logement salubre, un minimum de commodités, l'accès à l'éducation, à la communication, au transport... La pauvreté relative ne peut être appréhendée qu'en fonction du niveau de vie dominant dans une société, c'est la raison pour laquelle la condition d'une personne relativement pauvre dans un pays en voie de développement diffère significativement de celle d'un individu qui a la même appellation dans un pays développé.
Les données disponibles nous autorisent à dire que si la pauvreté extrême a peu progressé dans notre pays (autour de 5%), la pauvreté relative connaît, avec l'érosion de la classe moyenne, une augmentation inquiétante. Il n'est pas exagéré de dire qu'un Tunisien sur cinq vit cette situation, les indicateurs en sont nombreux : 800.000 chômeurs dont le quart est formé de diplômés, 110.000 élèves quittent annuellement les bancs de l'école et du lycée. Pour réduire les frais de soins de plus en plus élevés et de moins en moins remboursés, 65% des Tunisiens ont recours à l'automédication. Toutes ces difficultés sont associées à l'endettement des familles. Selon l'étude entreprise par l'Organisation de défense du consommateur, 77% des familles tunisiennes sont surendettées, données confirmées par celles de la Banque centrale : au mois de septembre 2014, plus de 17.246 millions de dinars de crédits bancaires destinés essentiellement à la consommation sont contractés par les Tunisiens (excluant l'achat et l'aménagement de logements et l'achat de voitures, journal Assabah du 29 janvier 2015).
Quelle que soit sa nature, la pauvreté entrave la participation sociale et touche le citoyen dans sa dignité.
Un déficit de citoyenneté
Avant d'être une entité juridique, la citoyenneté est d'abord un concept psychosocial se manifestant par le sentiment d'appartenance à une société et la participation à sa vie. Le degré d'affiliation à une communauté se révèle dans la concordance de l'image de soi d'un individu et l'image que lui renvoient les autres de lui-même, ce que le psychologue social américain Cooley (1867-1929) appelle « Le soi reflété dans un miroir, The looking-glass self ». La mauvaise estime de soi est engendrée par l'image négative d'un individu ou d'une communauté renvoyée par la société ambiante, créant un sentiment de frustration. Précédant toutes les recherches de la psychologie positive sur les déterminants du bonheur, Rousseau disait déjà : « Nul ne peut être heureux s'il ne jouit de sa propre estime ». Dans une société comme la nôtre où les valeurs matérielles prennent le pas sur les autres valeurs, être pauvre induit un sentiment d'infériorité.
Il en résulte que le défaut de reconnaissance sociale est associé à une faible participation sociale. Déçu par sa communauté et épuisé par la lutte quotidienne pour la survie, le pauvre déserte les affaires publiques. Il est vain de vouloir instaurer la démocratie dans une société où sévit la misère. Le libre choix disparaît au profit de l'effet délétère de l'argent.
Une situation socioéconomique peut évoluer dans une direction ou dans une autre. Souvent, elle évolue dans un sens tellement négatif qu'elle devient insupportable, ce qui explique les solutions de désespoir: délinquance, émigration clandestine, décrochage scolaire... Selon une étude du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, 55% des jeunes Tunisiens disparus dans les naufrages des barques clandestines au mois de mars 2011 viennent des cités populaires du Grand Tunis. Lorsqu'ils travaillent, la majorité des jeunes issus des milieux pauvres opèrent comme salariés ou comme vendeurs à la sauvette dans le secteur informel qui accapare à lui seul, selon les données de la Banque mondiale, 54% de la main-d'œuvre tunisienne. La précarité du travail, l'absence de protection, l'insécurité quant à l'avenir constituent déjà des traits de pauvreté, d'autres caractéristiques restent à déterminer.
Qui sont les pauvres ?
Toutes les données internationales confirment la relation étroite entre chômage et pauvreté, mais ce qui attire particulièrement l'attention dans notre pays c'est que même le diplôme, autrefois rempart contre la pauvreté et facteur de promotion sociale, ne protège plus aujourd'hui contre le chômage, ni contre la pauvreté. Une étude entreprise par le Pnud (2010) mentionne que la majorité des Tunisiens pauvres sont des chômeurs ou issus de familles dont les chefs de ménage sont au chômage mais contre toute attente, la même étude montre que le travail même réglementé n'élimine pas nécessairement la pauvreté. Tout dépend des revenus et des personnes à charge. Un soutien de famille ne peut pas s'affranchir, ni affranchir les siens de la pauvreté si son salaire ne dépasse pas le Smig.
Partant de ce constat, il n'est pas exagéré de dire que la moitié des ouvriers tunisiens sont dans la pauvreté. Dans ce cadre, on ne manque pas de signaler les ouvriers saisonniers, les employés à temps partiel, les ouvriers agricoles et plus particulièrement les ouvrières, les petits exploitants agricoles confrontés régulièrement aux calamités naturelles, les petits fonctionnaires ayant à charge une famille nombreuse, de nombreux ouvriers dans l'industrie et l'artisanat. A tout cela, il faudrait ajouter une grande proportion de nos retraités : la moitié de ces pensionnaires gagnent moins que le Smig.
L'existence de travailleurs pauvres n'est pas spécifique à la Tunisie. L'organisation Oxfam signale que 10% des travailleurs espagnols souffrent de la pauvreté. En France, les ouvriers représentent 6% de la population pauvre. La crise financière qui sévit actuellement en Grèce a relégué, selon les données du dernier Forum social mondial (Tunis, 24-28 mars 2015), au moins la moitié des ouvriers grecs dans la pauvreté.
Néanmoins, quels que soient sa nature, les maux qu'elle cause et les malheurs qu'elle engendre, la pauvreté n'est pas une fatalité, ni une seconde nature et il est toujours possible de la combattre énergiquement, mais la lutte contre ce fléau nécessite au préalable la détermination d'un seuil de pauvreté à partir duquel l'évaluation devient possible.
La lutte contre la pauvreté
Il n'existe pas de méthode idéale pour fixer un seuil de pauvreté. Dans ses enquêtes périodiques sur le budget et la consommation des ménages, l'INS s'est toujours inspiré de la méthode préconisée par la Banque mondiale pour déterminer un seuil de pauvreté extrême. L'approche consiste à fixer un seuil à partir du coût des aliments de base nécessaires au maintien de l'existence physique majoré par le coût des dépenses non alimentaires. Un des traits caractéristiques de la pauvreté extrême est la proportion considérable que prennent les dépenses alimentaires dans l'ensemble des dépenses. Plus un ménage est pauvre, plus la somme dépensée pour la nourriture est élevée (loi d'Engel).
L'approche est différente pour la pauvreté relative où le seuil est fixé à partir de 50% du revenu médian (60% dans la Communauté européenne), limite qui reflète essentiellement la répartition des revenus et les inégalités sociales (indice de Gini).
L'indice monétaire fixé par la Banque mondiale et les institutions qui évoluent dans son sillage pour séparer les pauvres des non-pauvres a l'avantage d'être relativement fonctionnel mais a l'inconvénient d'être simpliste. En privilégiant cette approche, l'institution internationale part de l'hypothèse qu'en donnant de l'argent à quelqu'un, on le fait changer de condition. Ce n'est pas tout à fait sûr. Une telle conception tend naturellement à négliger les autres dimensions de la pauvreté. Comment établir un profil objectif du pauvre sans évoquer le chômage, la maladie, l'absence de sécurité, l'abandon scolaire, l'analphabétisme, la mauvaise estime de soi, le désintérêt pour les affaires publiques ! C'est cette conception globaliste qui permet de révéler les multiples facettes de la pauvreté comme phénomène total et de pouvoir ensuite la combattre sans négliger aucune de ses manifestations.
D'un autre côté, l'indice monétaire paraît peu pertinent si l'on croise avec d'autres variables. Faut-il signaler que malgré la situation alarmante du Nord-Ouest (chômage, mauvaises récoltes, contrebande...), les statistiques mentionnent un recul de la pauvreté dans cette région, réduction certaine mais qui s'explique tout simplement par l'exode massif des habitants pauvres vers la Capitale et les villes côtières du pays
On a souvent appréhendé la pauvreté sous un angle statique, figé, négligeant, par là même, sa mobilité et sa dynamique. Les enquêtes périodiques sur la pauvreté que nous menons en Tunisie peuvent donner des taux de pauvreté mais ne renseignent pas sur les mécanismes subtils de l'appauvrissement. Seules les études longitudinales (suivi de cohortes de ménages pauvres) permettent de répondre à la double question : pourquoi certains s'affranchissent-ils de la pauvreté et d'autres y restent-ils pour longtemps ?
En effet, il est intéressant de connaître le phénomène de reproduction de la pauvreté. En plus de sa prévalence, il importe d'accorder une attention particulière aux mécanismes sociologiques, économiques et psychologiques de sa détermination. Dans ce cadre, il y a lieu de distinguer la pauvreté structurelle de la pauvreté conjoncturelle, la pauvreté permanente de la pauvreté récurrente. Il semble qu'il y ait des modèles de comportements transmis de génération en génération et qui expliquent l'existence ou l'absence de l'esprit d'entreprise, comme il existe une absence ou une insuffisance de legs matériel limitant la mobilité sociale (pauvreté héritée). Ce qui nous intéresse, en effet, c'est de détecter les obstacles à la promotion sociale pour pouvoir les neutraliser ou du moins les réduire significativement.
C'est dans ce contexte qu'on doit signaler que la croissance économique a toujours des répercussions sur le niveau de vie des habitants mais certaines catégories de la population en profitent plus que d'autres. Une économie qui croît n'est pas nécessairement avantageuse aux habitants les plus démunis et les exemples de répartition inéquitable des richesses sont nombreux dans le monde. C'est, entre autres, le paradoxe des Etats-Unis d'Amérique, première puissance économique mondiale mais avec le triste record de 50 millions de pauvres (18% de la population), l'écart actuel de richesse entre pauvres et riches est le plus grand dans l'histoire de ce pays.
Il est illusoire de vouloir combattre la pauvreté sans favoriser les plus démunis. En d'autres termes, il n'ya pas de lutte contre la pauvreté sans une intervention volontariste de l'Etat, d'abord par une protection sociale universelle (le BIT parle de minima sociaux), ensuite par la formation, le développement des compétences et le soutien à l'emploi. Un meilleur ciblage des pauvres facilite l'intervention.
En effet, il y a des pauvres qui ont des habiletés mais qui n'ont pas de ressources pour les mettre en valeur ; il y a d'autres qui n'ont ni formation, ni capital. A cause d'un chômage de longue durée, une troisième catégorie s'est déconnectée du monde du travail en perdant les repères de la vie active. Les groupes précédents ont la possibilité de travailler moyennant une formation appropriée et un poste de travail générateur de revenus, mais d'autres groupes sont tellement affectés par la maladie, le handicap ou la vieillesse qu'ils se trouvent dans l'impossibilité d'exercer une activité économiquement rentable, ce qui nécessite des mesures spécifiques. Comme le réel est toujours plus complexe que la conception, il est possible de trouver d'autres profils où se croisent de nombreuse variables. L'essentiel est d'établir pour chaque catégorie de pauvres un programme adapté. Une politique de lutte contre la pauvreté est nécessairement une politique diversifiée mais la diversification n'exclut pas l'existence d'un socle commun.
Composante essentielle de toute exécution, l'évaluation doit accompagner tout programme de lutte contre la pauvreté. Son utilité s'impose non seulement au terme de l'action mais surtout à mi-chemin pour pouvoir y apporter les rectifications nécessaires. Il est malheureux de constater que nous souffrons d'un déficit considérable dans la culture d'évaluation. Des programmes pédagogiques, culturels, sociaux et économiques démarrent et s'achèvent sans qu'on puisse avoir une idée sur leur impact. Dans la mesure où l'être humain constitue une unité indivisible, les études d'impact sont tronquées si elles n'embrassent pas tous les aspects de sa vie (conditions matérielles, mentalités, comportements...).
En procédant aux régulations nécessaires et en stimulant les capacités d'intégration, l'Etat joue un rôle déterminant dans la lutte contre la pauvreté mais cette action déborde ses prérogatives pour englober toutes les composantes de la société, y compris les pauvres eux-mêmes. Enrayer la pauvreté nécessite la solidarité de tous les Tunisiens, valeur qu'on voit mal actuellement avec l'éclipse de l'intérêt général et la suprématie de l'intérêt particulier. Les calculs égoïstes constituent une triste réalité que nous vivons tous les jours avec la montée des pratiques surannées qu'on croyait disparues à jamais (tribalisme, régionalisme, corporatisme, etc.). Chacun essaie de tirer la couverture à soi. C'est par la cohésion nationale qu'on peut créer une citoyenneté active et participative ne se limitant pas aux droits mais embrassant au même titre les devoirs.
(*)Universitaire, ancien président de l'Université de Jendouba


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