Ayant perdu un carnet d'épargne bancaire, un citoyen est orienté par sa banque à s'adresser à la police d'El Gorjani. Là, on lui demande d'aller à l'ancien siège du PSD (Parti socialiste destourien) à la Kasbah. C'est là que se trouve, désormais, la Brigade économique. Le préposé en place précise que ce service s'occupe des chèques et que le monsieur doit se rediriger vers n'importe quel poste de police pour obtenir une attestation de perte. Soit ! Un poste de police dans la Médina ferait, alors, l'affaire. Que nenni ! Le citoyen est, encore une fois, «reredirigé» vers le poste de son lieu de domicile ! Une autre anecdote plus édifiante. Il faut une bonne dizaine de documents pour «solliciter» (comprenez : mendier) un prêt bancaire pour construire ou acquérir un logement ou même un prêt personnel ! Les employés, méticuleux, épluchent tous les documents sans état d'âme pour trouver la moindre faille et vous demander de fournir une copie conforme ou l'original de tel ou tel papier. Pourtant, dans le dossier il y a des documents qui permettent à la banque d'hypothéquer la villa ou l'appartement que vous n'avez pas encore acquis ! Et, comme cela n'est pas suffisant, on dirait que, à travers ces manies, on cherche à s'en prendre au moral du demandeur. Mais que ne fait-on pas encore pour les éventuels investisseurs et promoteurs ? Peut-on même penser à investir dans notre pays si on se trouve sur des voies semées d'embûches ! C'est à vous enlever toute envie d'entreprendre et de croire en l'avenir ! C'est ce que subit le simple Tunisien chez lui, dans sa patrie. Si l'on parle des étrangers et des problèmes qu'ils rencontrent, c'est une autre paire de manches.