Un mouvement de protestation a été observé samedi matin sur l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis. Ce rassemblement de plus de 150 personnes devant le Théâtre municipal a été organisé par «Ijaba», l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba) qui exige la mise en œuvre de l'accord du 7 juin 2018, dénonçant au passage la décision du ministre de geler les salaires des universitaires. Habillés de polos sur lesquels on peut lire en gros caractères «applique la convention du 7 juin», ce mouvement vise à défendre le droit des enseignants universitaires à une situation professionnelle digne et en harmonie avec le niveau et les compétences de ces derniers. Les protestataires ont scandé d'une seule voix des slogans appelant à la revalorisation de la grille salariale des universitaires. Basma Mili, professeur de droit et coordinatrice du mouvement «Ijaba», a révélé à La Presse que ce mouvement a pour objectif de maintenir la pression sur le gouvernement afin de satisfaire leurs revendications. Ces derniers exigent, en effet, l'application de la convention du 7 juin signée l'année dernière, l'augmentation du budget de l'enseignement supérieur et le recrutement des doctorants chômeurs. La coordinatrice a précisé également que le ministère de l'Enseignement supérieur a fait la sourde oreille à ces revendications et a sanctionné les protestataires en gelant leurs salaires. «Ce sit-in est une réaction contre l'abus de pouvoir et contre les menaces du ministre de l'Enseignement supérieur. Nous étudiants, doctorants et professeurs tiendrons bon jusqu'à ce que l'accord de 7 juin soit appliqué», a-t- elle déclaré. L'enseignante universitaire a, par ailleurs, ajouté que le nombre de personnes participant à ce rassemblement a atteint les 2.500 et que le mouvement de protestation se poursuivra. Quant aux protestataires, ils étaient venus brandissant des pancartes affichant plusieurs slogans : «stop à l'abus de pouvoir», «nous résistons, nous résistons», « non pour l'aliénation du professeur»… Chiraz Youssef , professeur à la faculté des sciences de Monastir, rencontrée sur les lieux, a déclaré quant à elle que l ‘accord du 7 juin comprend cinq points essentiels dont la promotion de l'université publique et l'ouverture de concours pour les doctorants chercheurs et la valorisation de la grille salariale des enseignants universitaires. «Sauf que cet accord n'as pas été respecté ce qui a poussé le syndicat de Ijaba à faire des grèves et à boycotter les examens», nous a-t-elle précisé.