Un Riahi qui cache son jeu, mais qui prend tout en main, des décisions qui attendent et un Louhichi dont la situation est ambiguë, le CA perd beaucoup de temps Est-ce une éternelle et énième crise d'après-titre au CA? L'image est presque la même chaque fois qu'un titre de champion est raflé. On a l'impression que l'on fait tout pour se compliquer la vie au CA, et que l'on fait tout pour détruire l'élan de vainqueur qui devait permettre normalement de bien reprendre. Ce fut le cas en été 1992, quand Balaci, vainqueur du triplé, fut évincé et le cycle qui a commencé fut arrêté, en 1996, quand les dirigeants n'ont pas su renforcer l'équipe et, en 2008, quand le CA de Benchikha a mal démarré la saison et raté sa campagne africaine. En 2015, l'image et le contexte sont un peu différents, mais c'est pratiquement le même sentiment : la joie et la confiance d'avoir gagné le titre et passé à un palier de performances cèdent la place au scepticisme et aux interrogations : qui va rester, qui va partir? Quel bras de fer en coulisses et qu'est-ce qui va arriver les prochains jours? Quelques jours après avoir brandi le trophée de champion, les choses ont pris une mauvaise tournure. Les différends, jusque-là «silencieux» et «cachés», sont maintenant au-devant de la scène et en plein public. On vous parle des principaux acteurs clubistes et on essayera de répondre aux questions brûlantes qui se posent au Parc A. Slim Riahi : à quoi joue-t-il ? Une grande partie du public clubiste a peur de voir ce monsieur quitter le giron du club après les milliards injectés. Les mauvaises langues parlent même d'un départ imminent de Riahi qui a envie de se consacrer à son parti. La main tendue à Hammadi Boussbii et la rencontre de deux heures avec Kamel Idir prévoient-elles un changement de taille ? D'après les dernières indiscrétions, le président clubiste ne menace pas de partir sans fondement. Il est sous grande pression de la part de son entourage, il ne veut plus verser des montants faramineux, alors que les jeunes du club sont grillés, il veut se consacrer à la politique et ne plus traiter lui-même les dossiers de l'équipe première. Kamel Idir, aux yeux de Slim Riahi, est le profil idéal pour exercer les fonctions de président ou, le cas échéant, les fonctions d'un manager général. Riahi peut-il laisser tomber un projet qu'il a commencé il y a trois ans? A notre avis, c'est une «pression» diplomatique sur l'entourage du club pour pousser les mécènes à mettre la main à la poche. Riahi joue la carte de départ pour provoquer de lourdes décisions. En tout cas, il ne veut plus s'investir comme avant, et il ne veut plus de cette politique de folles dépenses. ça c'est certain. Montassar Louhichi : parti pour rester ! Le directeur sportif du CA est attaqué de partout. La commission d'évaluation créée (et on pense bien que c'est une très mauvaise idée) a discrédité Louhichi qui a certainement commis des erreurs, mais on ne peut pas tout lui imputer. Aujourd'hui, le départ de Louhichi est très probable, mais ce n'est pas certain. Le président du CA n'est pas en grande symbiose avec Louhichi mais, dans ce genre de situation, les sentiments passent en second lieu. Il y a de fortes chances que Louhichi reste, mais avec moins de prérogatives ou peut-être avec un staff remanié. C'est complètement ouvert. Daniel Sanchez maintenu Contrairement à cette déferlante d'intox qui circule, Daniel Sanchez a de fortes chances de rester comme entraîneur. L'avis sur le Français a changé vers le meilleur. C'est vrai qu'il a raté des matches importants, mais sa prestation au retour, le capital-expérience qu'il a acquis depuis son arrivée, et le fait de ne pas trouver un successeur digne de l'étape à venir sont des facteurs qui plaident en sa faveur. Ces derniers jours sont décisifs au CA. On décidera de l'avenir de l'équipe, et on verra si le champion en titre saura gérer l'après-titre. Pour le moment, les indices ne sont pas fameux. Il y a beaucoup de tension, et il y a surtout des interférences qui font peur. D'un côté un Slim Riahi qui perd ambition et envie, et de l'autre côté des gens qui essayent de l'influencer par tous les moyens. Ce sera alors le bout du tunnel et la confiance retrouvée dans l'institution, ou au contraire plus de flou ?