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Consolider l'acquis et aller vers l'avenir !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 06 - 2015

«Choisir un homme, fût-il le meilleur, au lieu de choisir une politique, c'est abdiquer. Encourager la Nation à croire que tout sera résolu par un homme, sans qu'elle intervienne elle-même, sans qu'elle choisisse et décide, c'est donner aux mauvais politiciens une chance inespérée»
(Pierre Mendès France La vérité guidait leurs pas, Gallimard, 1976)
Par Dr Rejeb HAJI
Comme les bonnes décisions n'arrivent pas encore, il faut donc se préparer à oublier l'état de grâce des «cent jours» et les promesses faites pour calmer le jeu. Il est vrai que le nouveau gouvernement, disposant de peu de temps, s'est engagé trop vite sur des projets non quantifiés et non ficelés dans le temps. Il n'avait pas également mesuré la lourdeur de l'héritage de la Troïka et de ces technocrates venus sauver le pays alors qu'ils ignoraient le fonctionnement même de ses rouages. Les promesses non tenues par les gouvernements successifs ont assombri l'horizon alors que tous les Tunisiens attendent la sortie du tunnel avec le retour de la croissance. Cette croissance créatrice d'emplois n'est pas au rendez-vous puisque les investissements tardent à venir et la consommation est au plus bas. Faut-il attendre une dégradation plus accentuée de l'économie pour annoncer ces réformes «douloureuses» dont on nous rebat sans arrêt les oreilles et que personne n'explicite?
Doit-on attendre pour se soumettre au diktat de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour connaître notre destin? Au cours de ces quelques années, on a pu constater que la dette extérieure a fortement augmenté. Au lieu de servir le développement par la création de projets, elle a connu le même destin que l'emprunt,un recours pour le paiement des salaires. Absurdité économique que nul ne conteste! La crise de l'endettement a pris, faut-il le rappeler, un nouveau virage avec l'annonce du Mexique de la cession de sa dette et la demande de onze Etats pour le rééchelonnement de leurs paiements.
C'était en 1982 ! Mais au fait quelle est la signification du rééchelonnement et quelles sont ses conditions? La littérature économique est abondante dans ce domaine. Mais pour faire simple, c'est une opération contractuelle conclue entre le prêteur et l'emprunteur qui permet à ce dernier de reporter le remboursement des sommes dues sur un nombre d'années supérieur à la durée initialement convenue.
Une période de grâce est généralement ajoutée en début de période pour repousser la première échéance. C'est au sein du Club de Paris que ces opérations sont conclues, en présence du Fonds monétaire International qui veille à ce que les accords ne soient signés que si les Etats emprunteurs s'engagent à appliquer les programmes d'ajustement structurel. En cas de rapport favorable des experts de la Banque mondiale, des crédits d'accompagnement sont négociés auprès des mêmes bailleurs de fonds.
Les politiques d'ajustement structurel sont donc un passage obligé pour accéder à des fonds dont notre pays a malheureusement grandement besoin. Il est possible de résumer ces contraintes en quatre directives supposées favorables à une croissance soutenue : une politique fiscale, monétaire et financière capable de mobiliser des ressources internes ; une efficacité dans l'allocation des ressources avec une restriction en priorité des dépenses publiques ; une libéralisation du commerce et des échanges extérieurs avec une suppression des subventions des produits de grande consommation, en particulier les produits alimentaires et énergétiques et un renforcement des entreprises par le biais des privatisations et par des mesures adaptées aux règles de fonctionnement du marché. Que faire alors?
Avant de s'engager de nouveau dans ce processus qui paraît inévitable, il est préférable de mesurer les conséquences néfastes du premier ajustement qui a touché principalement les groupes sociaux les plus vulnérables. La ponction permanente de la charge de la dette a soumis le budget de l'Etat à de dures tensions et a rendu difficiles les programmes d'investissement public, ce qui a eu comme conséquence le recours à l'Investissement direct étranger (IDE). Ce dernier a pu soulager à terme la balance des paiements.
Aujourd'hui, il est en régression pour des raisons multiples : la sécurité non encore complètement rétablie, la lisibilité de la feuille de route non encore affichée, le retour à la confiance non encore réalisé...De plus, la crise dont souffre notre pays a déjà sonné le glas des progrès sociaux. Les gouvernements successifs se sont attachés à protéger les couches les plus démunies par des promesses sans lendemain. Les problèmes demeurent entiers pour cette gouvernance : le combat contre le terrorisme, la lutte contre le chômage et la corruption, la bataille de la sécurité individuelle et collective, l'allègement du fardeau de la dette, l'engagement de la finance au service de l'économie réelle et de l'emploi, l'ouverture des chantiers dans des domaines de la troisième révolution industrielle (le numérique, les énergies renouvelables, l'innovation...), le front uni contre la barbarie et l'obscurantisme...Tout un programmede construction d'une nouvelle République où doit régner l'Etat de droit. Beaucoup de temps a été gaspillé en parlant de politique et très peu d'économie. Il suffit de se poser la question simple : la réalité économique, quelle est-elle aujourd'hui? La réponse ne tardera pas de venir de nous tous : notre pays est dans une impasse. La situation mondiale exacerbe les conflits, attise les convoitises, nourrit les guerres et le terrorisme. Notre pays n'est pas à l'abri de ces dangers. Comme notre pays n'est pas un îlot, il est ouvert à tous les courants. Le terrorisme a frappé dans nos murs. Notre existence est devenue par la suite menacée.
Des blocs rétrogrades et réactionnaires au service de l'étranger cherchent à viser notre liberté et notre solidarité. Notre pays n'est pas à terre. Il doit se surpasser pour gagner son redressement. Nous devons, par-dessus nos clivages politiques, nous attacher à ce qui nous lie et nous entendre sur ce que nous voulons. Il faut chercher le plus petit commun dénominateur pour retenir une liste de réformes complètes, crédibles et réalisables à court et à moyen terme. Des équipes de compétences multidisciplinaires volontaires, pour apporter leurs expériences, devront être appelées au chevet de notre pays, malade de sa classe politique toujours à la recherche d'un pouvoir perdu. Ils dresseront un état des lieux par un audit de l'ensemble des carences et des dérives de l'existant.
Ils suggèreront des mesures de correction et au pouvoir exécutif le choix des solutions les plus urgentes à mettre en œuvre. Il est temps de revenir à la primauté du travail en commun et à la réhabilitation de l'économique et à sa primauté. Cela fait des lustres qu'on n'a pas parlé de programmes, ni de planification. Il est temps également de débattre sur des sujets essentiels pour limiter la désaffection politique, qui atteint notre jeunesse. Pour eux, il faut savoir consolider les acquis et aller vers l'avenir. Si la critique est facile, l'art de gouverner est plus difficile et tout n'est pas possible à l'instant. Ce sont là quelques raisons pour laisser le temps au temps pour que les réformes, si elles sont engagées, donnent les effets escomptés.


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