Les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale menacent les navires de la mission de l'UE «Tout navire repéré dans les eaux libyennes hors coopération ou permission sera la cible de l'aviation», a déclaré le chef d'état-major de l'armée de l'air du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Les bateaux européens qui pénétreront sans permission dans les eaux libyennes seront bombardés, ont averti hier les forces fidèles au gouvernement libyen légitime, au lendemain du lancement d'une mission navale de l'Union contre les réseaux de passeurs en Méditerranée. Outre son volet sauvetage en mer des migrants, la mission, telle qu'elle a été conçue au départ, vise à saisir et détruire les embarcations que les trafiquants utilisent, si possible en intervenant dans les eaux territoriales libyennes. Pour mettre en œuvre ce volet, l'UE doit toutefois obtenir le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que l'approbation de la Libye où deux gouvernements rivaux se disputent le pouvoir. Ces deux conditions n'étant pas remplies pour l'instant, les Européens doivent limiter leur intervention à l'envoi de navires et de patrouilles aériennes pour surveiller les eaux internationales et recueillir des renseignements. «Tout navire repéré dans les eaux libyennes hors coopération ou permission sera la cible de l'aviation», a déclaré avant-hier soir Sakr Al Djarouchi, chef d'état-major de l'armée de l'air du gouvernement reconnu par la communauté internationale, interrogé par Reuters. Les islamistes de l'Aube libyenne ont formé un «gouvernement de salut national» après s'être emparés de Tripoli en août, ce qui a contraint le gouvernement et le parlement légitimes à s'exiler à Tobrouk, dans l'Est.