La corruption dans le sport est définie comme le fait de solliciter, d'offrir, de donner ou d'accepter une commission illicite en échange d'une action qui affecte le comportement ou l'exercice normal de la fonction du bénéficiaire. Il n'est plus aujourd'hui difficile de dire que la corruption dans le football africain est plus présente que par le passé. Lorsque l'on associe football et corruption, certaines parties ont une fâcheuse tendance à venir directement à l'esprit. Les éléments qui parviennent des terrains et des coulisses ne plaident pas en faveur d'une réputation sans tache de la CAF et de la plupart de ses membres. Le président de l'instance en tête d'affiche. Le problème est que le football, surtout africain, génère tellement d'argent que chacun de ses aspects attire des personnes malhonnêtes et provoque les tentations. Que ce soit la construction de stades, la vente de billets, les transferts mirobolants, et même les résultats des matchs. Tout est sujet à des pratiques douteuses qui font du football de ce continent l'une des activités les plus corrompues dans le monde. Tant qu'il y a de l'argent sur (et sous) la table, la dénaturation sportive peut tourner à plein régime Le football africain continue d'évoluer dans le sens contraire aux bonnes habitudes, à l'éthique et aux valeurs. La corruption est en train de le pourrir. Plus que des histoires de résultats, il offre les contours d'un abandon évident des principes et des fondamentaux. Il est devenu l'otage de ses principaux responsables. Ces derniers ont en fait quelque chose d'immatériel, qui perd du sens, et qui n'est plus qu'un moyen de démoralisation, tellement il est affecté par la dégringolade continue des valeurs et des principes. Le doute, la suspicion et les soupçons restent le dénominateur commun de ce qui est entrepris et envisagé ici et là par la CAF et son président. Ce qui s'est passé avec l'Espérance n'est malheureusement pas une surprise. Il y a longtemps que l'instance africaine s'était entrainée dans une spirale à multiples facettes: sportive, morale, éthique, humaine. Il y a longtemps aussi qu'elle n'évolue plus avec une référence explicite à une forme de gestion bien réfléchie. L'injustice à laquelle l'EST a été soumise et les retombées de la finale de la Ligue des champions constituent un exemple révélateur de la dévalorisation comptable des valeurs sportives. Privés de discernement, et surtout d'honnêteté, Ahmed Ahmed et ses complices ont provoqué un scandale dont il est difficile à la CAF de s'en remettre. C'est une grande frustration pas seulement pour l'Espérance, mais aussi et surtout pour un pays comme la Tunisie, qui a ses traditions, ses coutumes, ses mythes et ses légendes aussi, que d'avoir subi une pareille injustice sportive. Cela inspire beaucoup d'inquiétudes sur la façon dont le football africain est aujourd'hui géré. C'est toute une institution qui est en danger. La CAF se serait ainsi installée sur une montagne de dérives. Des dérives trop risquées car soutenues par un président privé d'honnêteté. On ne mesure plus ni les mots ni les attitudes. Le recours à des méthodes controversées et illicites compromet de plus en plus la crédibilité de tout le football africain.