La compagnie nationale, après un long bras de fer, a fini par satisfaire toutes les revendications de ses pilotes. La catastrophe aérienne a été ainsi évitée de justesse. Mais... Ouf de soulagement: Tunisair vient d'éviter, de justesse, une... véritable catastrophe aérienne, grâce à la sagesse qui a prévalu in extremis. En effet, on sait qu'un rude bras de fer opposait, ces derniers mois, les pilotes et commandants de bord à la direction générale de la compagnie nationale, sur fond de revendications qui vont de l'augmentation des salaires à l'amélioration des conditions de travail (catering, uniforme...), en passant par l'affectation des pilotes dans des compagnies aériennes du Golfe où les rémunérations sont, il est vrai, de rêve (25 mille dinars par pilote contre 5 mille en Tunisie, et 40 mille dinars pour chaque commandant de bord, contre 10 mille à Tunisiar). Elevées au lendemain de la révolution, ces revendications ont malheureusement donné lieu à un dialogue de sourds, chaque partie campant sur sa position avec une... rare détermination. Puis, un jour, le vase déborda, lorsque pas moins de 15 aviateurs brillèrent soudain, et sans crier gare, par leur absence, ce qui a entraîné la perturbation de quelque cinq vols à l'aéroport Tunis-Carthage, au grand dam de centaines de passagers. «C'était là un premier avertissement», martelait-on ce jour-là au Syndicat des pilotes et commandants de bord de la compagnie. Là où ça chauffait de plus en plus, puisque ledit syndicat, visiblement décidé à avoir le dernier mot, commençait à voir encore plus rouge, en brandissant carrément la menace d'une grève en bonne et due forme. «Cela fait trois ans que nous portons le même uniforme malgré les multiples promesses de la direction de nous livrer de nouvelles chemises», s'indigne un pilote qui parle de marginalisation du métier. «Vous vous imaginez, nous vivions, ces derniers mois, de... sandwiches à bord de l'avion», s'insurge un commandant de bord qui évoque «une misère qu'on ne trouve même pas dans les compagnies aériennes étrangères les plus pauvres». Bref, tout était réuni pour voir les avions de Tunisair... cloués au sol et par-dessus le marché, en pleine saison touristique! Mais c'était sans compter avec la sagesse de la nouvelle direction générale de la compagnie qui a fini par accéder aux vœux du syndicat, mettant ainsi fin à un différend qui était prédestiné à un scénario assurément catastrophique. Un air... terroriste ? Cependant, il se trouve que Tunisair, après avoir surmonté cette rude épreuve avec heureusement le minimum de dégâts, ne semble pas être au bout de ses soucis. En effet, l'on reparle, de nouveau, ces jours-ci, d'une question non moins brûlante, à savoir la crainte de voir le système d'endoctrinement terroriste faire tache d'huile dans les cabines de bord des appareils de la compagnie. Loin d'être un canular de mauvais goût, cette information, soulevée pour la première fois il y a quelques mois sur ces mêmes colonnes, est hélas encore d'actualité dans les coulisses de la compagnie pourvu qu'il s'agisse d'une rumeur fantaisiste, on ne perdrait rien à redoubler de vigilance. Sait-on jamais !