L'Union des Radiodiffusions des Etats Arabes (ASBU), créée en 1969 pour consolider la coopération entre les radios et les télévisions publiques des pays arabes, est un véritable observatoire de l'évolution et des changements qui surviennent dans ce secteur. Les travaux de recherches effectués dans ce sens sont publiés par l'ASBU dans sa revue trimestrielle spécialisée Les radios arabes, qui informe également ses lecteurs des activités et des nouveautés de l'Union. Ce numéro du magazine offre un panorama de sujets concernant les médias arabes sur lesquels se sont penchés des chercheurs, des membres de l'ASBU, des directeurs de chaînes de télévision arabes, etc. Dans son éditorial, rédigé par M. Slaheddine Maaoui, directeur général de l'ASBU, Les radios arabes s'intéresse aux effets directs et indirects de la révolution numérique sur les médias arabes et, donc, sur le spectateur envers qui ils ont une grande responsabilité. L'Union des Radiodiffusions des Etats Arabes, qui est un espace de coordination et d'échange entre les chaînes satellitaires arabes, a mis en place en 2009 un système d'échange de contenu multimédia via le satellite ASBU-MENOS, de manière à garantir une meilleure qualité de diffusion et d'information. Le sommaire annonce les rubriques suivantes : un dossier consacré aux chaînes satellitaires étrangères destinées au public arabe, des articles sur «La jeunesse arabe face aux médias» et «La télévision HD». Il y a aussi des lectures de programmes télévisés diffusés sur les chaînes arabes, dont ceux destinés aux enfants. La dernière partie du magazine est consacrée aux activités de l'ASBU et à une présentation de certains de ses comités. Autour de la question : «Les chaînes satellitaires internationales diffusées en langue arabe : trait d'union ou promotion d'une culture étrangère ?», le magazine propose dans son dossier une série d'articles qui s'attaquent aux différents aspects de ce sujet sensible. En effet, dans un contexte mondial marqué par des événements comme le 11 septembre et la guerre en Irak, des ruptures se sont opérées entre le monde arabe et certains pays qui forment, en gros, l'Occident. Ces chaînes, qui sont toujours à caractère informatif, viennent donc offrir une autre image du pays qu'elles représentent. Leur apparition date de 2003, avec notamment la chaîne américaine Al-Horra, et elles sont venues s'implanter dans le paysage médiatique arabe, qui comptait déjà 700 chaînes en 2009. En prenant l'exemple d'Al-Horra, de BBC Arabia, de la chaîne allemande DW-World et de l'iranienne Al-Alam, les collaborateurs de la revue Les radios arabes ont analysé le contenu de ces chaînes, leur effet sur le spectateur, la compétition qu'elles installent avec les chaînes arabes et ce que cela peut engendrer comme mutations dans les médias arabes en général. Dans le même esprit, le magazine consacre un long article aux effets des médias sur le comportement des jeunes des pays arabes, vu que la télévision, Internet, les ordinateurs, les radios, les journaux, les livres et les magazines influent directement sur la formation de la personnalité des jeunes. D'autres analyses s'attardent sur des phénomènes marquants du paysage médiatique arabe, comme le feuilleton ramadanesque syrien Bab El Hara, une saga de 4 parties qui s'est placée en 2008 parmi les 10 programmes les plus regardés dans le monde. L'article consacré à ce feuilleton essaye de dégager les facteurs qui ont fait son succès. Les programmes destinés aux enfants sont aussi évoqués dans le magazine, dans le cadre d'un propos général qui prône l'élaboration d'un message adapté à l'enfant arabe, qui se garde de le soumettre à des images qui ne lui ressemblent pas, ou peu. Dans la rubrique Fenêtre sur, un article est consacré au portail de la radio tunisienne dans sa nouvelle version. Les radios arabes clôt son deuxième numéro de 2010 par un retour sur la carrière du scénariste égyptien Oussama Anouar Okacha, qui nous a quittés le 28 mai dernier.