Affaire de complot : les délais de détention de Khayam Turki prennent fin aujourd'hui 18 avril    Tunisie – Le retour en été des TRE au centre d'un entretien Hachani-Ammar    Tunisie – Augmentation des recettes des exportations de dattes    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Tunisie – Affaire Boughalleb : Le SNJT proteste et se pourvoie en appel    L'endettement extérieur de l'Egypte atteint un nouveau sommet    Kasserine : arrestation d'un dangereux terroriste    Tunisie – METEO : Faibles précipitations sur le nord et le centre ouest    Qui est Riadh Chaoued, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle chargé des sociétés communautaires    Un journaliste palestinien remporte le prix du World Press Photo    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Brésil : Une jeune femme utilise le cadavre de son oncle pour un retrait bancaire    Google vire des dizaines d'employés qui râlaient contre un contrat sur l'IA avec Israël    Kairouan : Un élève de 14 ans poignarde un enseignant en plein cours    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    Sfax : Rapatriement volontaire des migrants    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    La Tunisie mise sur le dessalement pour sécuriser son approvisionnement en eau    Le Sommet européen de la rébellion face aux USA et la Chine : ça fera rire Biden et Jinping…ou pas    Oui, cette photo a été prise à Gaza    Kairouan : un élève du collège tente de poignarder un enseignant    La TSB Bank annonce un déficit de plus de cent millions de dinars en 2022    Adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU : report à vendredi du vote au Conseil de sécurité    8 blessés après un séisme dans l'ouest du Japon    Réunions de printemps du FMI et du groupe BM : Nouri évoque l'impact du changement climatique en Tunisie    Tourisme : Des prévisions fortes et une haute saison bien partie !    Pourquoi | Sfax aussi ravagée par la cochenille !    Commerces de bouche : Tout n'est pas si bon !    Ces régions seront privées de l'eau potable pendant trois jours    Belhassan Chiboub, Directeur Général de l'électricité et des énergies renouvelables au ministère de l'Industrie, des mines et de l'énergie : "Notre objectif est d'accélérer la cadence de la transition énergétique"    Les ministres de l'Intérieur tunisien et italien discutent de l'immigration et du crime organisé    Régularisation de la situation des ouvriers de chantiers (de moins de 45 ans)    CMR : Création de nouvelles chambres de commerce et d'industrie    On nous écrit | Inscrire «La muqaddima d'Ibn Khaldun» sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco    Kaïs Saied préside la célébration du 68e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure (Vidéo)    Les Italiens du Monde en conclave à Tunis    Film Animalia de Sofia Alaoui projeté dans les salles de cinéma en Tunisie (B.A. & Synopsis)    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Comar D'or 2024 : Liste définitive des romans sélectionnés    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Livre – «Youssef Ben Youssef» de Lilia Ben Youssef : Ben Youssef en plan serré    Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax : Des choix déplacés...    Vient de paraître: À la recherche d'un humanisme perdu de Abdelaziz Kacem    Foire internationale du livre de Tunis : 314 exposants de 25 pays    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    L'ESM gagne dans la douleur devant l'AS Soliman – Kaïs Yaâcoubi : «Il faut être réaliste pour gagner des points »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mongi Bennani, ancien handballeur du SN et entraîneur: «Viser le palier supérieur»
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 08 - 2019

Il n'arrête pas de rouler sa bosse un peu partout et de prendre son bâton de pèlerin à la tête de la barre technique d'une équipe à une autre. Prochaine destination : Al Nasr Club de Dubai, aux Emirats Arabes Unis qu'il va coacher pour la saison 2019-2020. Car l'ancien et sobre arrière du Stade Nabeulien a une faim inextinguible d'apprendre, d'emmagasiner les expériences et de découvrir d'autres cultures de handball. Rappelez-vous : quelques mois après l'exploit de Faouzi Benzarti, qui conduisit le 21 décembre 2013 les Marocains du Raja en finale de la coupe du monde de football, un autre technicien tunisien a disputé la finale de la coupe du monde dans le sport numéro 2 du pays, le handball, à la tête d'Al-Sadd du Qatar. «Un titre africain ou arabe, c'est bon pour une récupération à des fins politiques. Notre objectif doit se situer au niveau du gotha mondial», insiste-t-il.
Mongi Bennani, vous êtes, avec l'entraîneur de football Faouzi Benzarti qu'on ne présente plus, le seul technicien tunisien à avoir conduit une équipe en finale de coupe du monde. Vous devez sans doute en tirer beaucoup de fierté, non ?
En effet,cela n'arrive pas tous les jours dans la carrière d'un coach. En septembre 2014, à la tête d'Al-Sadd du Qatar, j'ai accédé en finale de l'IHF SuperGlobe, la coupe du monde des clubs de handball. Nous avons disposé de l'Espérance de Tunis en phase de poules, puis des Allemands du SG Flensburg Handewitt, champions d'Europe en demi-finales. Nous n'avons plié que face à Barcelone en finale. Bien évidemment, cela représente un moment privilégié dans la vie de chaque technicien.
Vous veniez alors de quitter l'EST pour partir vers la grande aventure dans le Golfe ?
Oui, j'ai décroché trois titres avec l'Espérance de Tunis: championnat et coupe de Tunisie, en plus du championnat arabe. La culture de ce club veut que chaque joueur doit jouer pour les titres dès le plus jeune âge. J'ai pris par la suite la direction technique de l'EST où je chapeautais pas moins de 13 entraîneurs. Une charge colossale, au fond.
Comment viviez-vous le derby tunisois ?
A l'unisson avec mes joueurs, j'étais convaincu qu'il fallait s'imposer même dans un derby amical. La rivalité était telle que la tension montait dès que nous avions en face le frère ennemi tunisois. En tant qu'entraîneur, j'ai gagné trois derbies sur quatre, concédant une fois le nul.
Revenons au début. Dites-nous : comment êtes-vous venu au handball ?
J'étais gardien de but de football dans mon quartier Boughedir, à Nabeul où la tradition était partagée entre le hand et le basket. Ces deux sports doivent énormément à la ville des Potiers. Moncef Selmane, notre maître de sport à l'Ecole Larbi Zarrouk, m'a fait signer dans l'équipe «benjamins» de handball du SN qui traine un passé glorieux remontant aux années 1960-70. Et c'est Noureddine Ben Ameur qui m'a convoqué en 1982 pour la première fois en sélection cadets après avoir assisté à un derby entre le lycée technique de Nabeul et le lycée de Hammamet dans le cadre des championnats scolaires. J'ai joué mon premier match international cadets contre l'Algérie (10-10). J'ai réussi trois buts. Pas mal pour un arrière dont la première qualité est d'offrir des assists.
Vos parents vous ont-ils encouragé à faire du sport ?
Mon père Hassen, commerçant, me disait qu'un jour, je serais entraîneur comme Sayed Ayari. Quant à ma mère Aroussia, elle vivait intensément les derbies lorsque j'entraînais le club sang et or.
Quels furent vos entraîneurs ?
Moncef Selmane, Abdellatif Gherib et Aounallah chez les jeunes. Fethi Mechaâl, Lotfi El Behi, Moncef Ben Amor, Hamadi Azzam, Fethi Chakroun, Brahim Agrebi, Hafedh Zouabi et le Polonais Tom chez les seniors.
Quelle était votre idole ?
Samir Abassi, l'homme à tout faire du CS Hammam-Lif puis de l'EST.
Avez-vous reçu des propositions pour jouer avec d'autres clubs ?
L'AS Hammamet a voulu m'engager alors que j'étais encore cadet. Je n'ai pas donné de suite à la proposition car ç'aurait été pécher contre la tradition qui voulait alors qu'un joueur soit celui d'un seul club durant toute sa carrière. Et puis, au SN, je me sentais très bien. Mon club était encore bien plus fort que l'ASH. Nos dirigeants suivaient en même temps notre scolarité. L'un d'eux, Dr Samir Bouaouina, auquel je dois beaucoup, assurait des cours à l'intention des joueurs avant les séances d'entraînement.
Quel est votre meilleur souvenir ?
La finale mondiale avec Al-Sadd contre le Barça. Je citerais également nos belles saisons parmi l'élite du temps où Noureddine Aounallah était revenu au Stade Nabeulien. Avec Kerkenni et Khaled Ben Salah, nous pratiquions un jeu de grande qualité. En 1997, le SN a terminé quatrième de la Nationale A. On a même battu l'ESS (33-30).
Et le plus mauvais ?
Mon problème cardio-vasculaire découvert alors que j'étais étudiant à l'Institut supérieur des Sports à Ksar Saïd. Cela m'a condamné à arrêter ma carrière à seulement 27 ans. Je préparais déjà une carrière d'entraîneur.
Comment analysez-vous la crise du handball à Nabeul, un des bastions historiques de la petite sphère en Tunisie ?
A Nabeul, la forte concurrence à la limite déloyale du basket reste vive. La balle au panier a drainé les meilleurs sportifs de la ville, a pris les grands dirigeants et les plus grosses parts du budget du club, la plus grande part du public, aussi. A croire qu'à Nabeul, il n' y a de place que pour le basket, ce qui est faux. De plus, les grands cadres techniques issus du SN ont émigré vers le Golfe: Moncef Ben Amor, Lotfi El Behi, Fethi Mechaâl…
Que représente le SN pour vous ?
Tout simplement ma vie. J'y ai passé 18 superbes saisons. J'y ai pratiqué le plus beau hand grâce à Ben Amor. Mechaâl a fait de moi le capitaine d'équipe. Avec Brahim Agrebi, j'ai appris ce qu'est le professionnalisme. Hamouda Fray m'a inculqué la touche académique. Tout ce que j'ai réussi comme entraîneur, j'aurais aimé le vivre avec le SN.
Comment trouvez-vous le handball tunisien aujourd'hui ?
Les mêmes maux vécus par le football produisent les mêmes effets en handball. Les résultats priment. On change d'entraîneur comme on change de chemise. Souvent, on engage des techniciens manquant de formation, d'anciens joueurs hâtivement recyclés comme entraîneurs. Les meilleurs joueurs partent à l'étranger.
On y va de plus en plus jeune. Les moyens manquent terriblement. Il y a également une crise de dirigeants qui oublient leur vocation d'éducateurs. Chaque saison, le niveau technique de la compétition régresse.
Pourtant, la Tunisie est championne d'Afrique en titre ?
Cela ne veut pas dire grand'chose. N'oublions pas que nous avons battu lors de la finale de la dernière édition 2018 une sélection égyptienne en fin de cycle. Nous sommes encore loin du top. Un titre africain ou arabe, c'est bon pour une récupération à des fins politiques. Notre objectif doit consister à rejoindre le gotha mondial. Il faut toujours viser le palier supérieur.
Parlez-nous de votre famille
J'ai épousé en 1991 Sonia, ancienne handballeuse de Mégrine et prof d'EPS. Nous avons trois enfants : Hassen, 27 ans, directeur commercial installé au Qatar, Malek, 23 ans, étudiant à Toulouse, et Skander, 17 ans, lycéen.
L'aîné est espérantiste, les deux autres clubistes, tout comme mon épouse. Imaginez l'ambiance dans la famille après un derby…
Quels sont vos objectifs ?
Entraîner un jour le sept national. Avec les juniors-cadets (natifs de 1080-81) que j'ai entraînés durant quatre saisons, j'ai formé les Wissem Hmam, Wael Horri, Touati, Amor Khedhira, Maher Kraiem, Marwane Belhaj, Tajouri… Le cadre technique tunisien sait s'imposer là où il passe.
Enfin, à votre avis, un entraîneur, quand est-ce qu'il doit dire stop ?
On ne le sait jamais au juste, il n'y a pas de règle. Personnellement, après 28 ans de carrière, dont 7 consacrées à la formation des cadres, je suis toujours habité par la même envie et la même passion. Les challenges, on ne s'en lasse jamais. Je figure dans le top Ten des techniciens de handball du pays. Cette percée, je ne la dois qu'à mon mérite, à mes sacrifices. Personne ne m'a fait de cadeau. Au contraire, je viens d'un «petit» club et je dois surmonter beaucoup plus d'obstacles que les autres. Pourtant, si mon club, le Stade Nabeulien traverse une longue traversée du désert, on ne doit pas oublier que dans les années 1960 et 1970, il était le troisième club du pays, derrière l'Espérance de Tunis et le Club Africain. Mais dans le sport, on a souvent la mémoire courte.
Propos recueillis par Tarak GHARBI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.