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Des atouts majeurs pour le gouvernorat de Siliana
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2015


Par Mohamed Abdennadher
La Tunisie a opté depuis le début des années 1960 pour une seule forme de tourisme, le tourisme balnéaire. Ce tourisme a été considéré comme une réussite jusqu'au début des années 1990. Mais depuis, il connaît une grave crise structurelle qui ne fait que s'accentuer sans que les responsables du secteur arrivent à élaborer une stratégie de sortie de crise. Ses faiblesses sont connues, et il faut juste les rappeler :
- La concentration de l'infrastructure touristique sur le littoral oriental ;
- L'absence d'intégration des hôtels dans leur environnement ;
- La très forte saisonnalité de la fréquentation et des taux d'occupation très faibles durant la moyenne et la basse saison ;
- Un tourisme de masse et de bas de gamme ;
- L'endettement d'une bonne partie des unités hôtelières ;
- Le non-professionnalisme d'une partie des promoteurs ;
- Une formation insuffisante du personnel et un niveau d'encadrement faible ;
- La baisse de la qualité des services hôteliers et de l'animation ;
- Un tourisme dépendant des grands tour-opérateurs européens qui contrôlent l'essentiel des flux touristiques et imposent des prix bas, à tel point que la destination Tunisie est devenue la moins chère au monde ;
- L'absence d'un esprit corporatiste, de coopération, d'entente et de coordination entre les hôteliers et les différents acteurs qui opèrent dans le secteur ;
- La faible rentabilité du secteur qui le fait entrer dans un cercle vicieux ;
- L'extrême fragilité du secteur à chaque crise économique ou sécuritaire.
Pour pallier ces faiblesses, la Tunisie n'a qu'un choix : diversifier le produit et les activités touristiques. Il y a un potentiel énorme dans d'autres types de tourisme, mais pas seulement le tourisme médical. S'il y a un secteur en Tunisie où elle peut prétendre accéder à un niveau d'excellence, c'est celui de notre médecine. Nos professeurs en médecine peuvent être considérés parmi les meilleurs au monde. C'est indéniable et il y a de quoi être fier. Les autres atouts du tourisme médical sont nos avantages comparatifs et compétitifs en termes de coûts et de prestations de services ainsi que la proximité des marchés européens et africains. Ces atouts, s'ils sont bien exploités, peuvent faire de notre pays la première destination mondiale dans cette activité avant l'Inde ou d'autres pays. Pour atteindre cet objectif ambitieux mais parfaitement réalisable, il faut :
- Une volonté politique clairement affichée et réellement assumée ;
- Une stratégie claire, bien définie et multidimensionnelle.
D'autres activités touristiques peuvent être développées en Tunisie comme l'écotourisme, le tourisme culturel ou le tourisme rural et aussi d'autres types de tourisme qui sont très nombreux.
L'écotourisme
En ce qui concerne l'écotourisme, la Tunisie possède une grande variété dans ses unités naturelles : des côtes, des îles, des montagnes, des steppes, des déserts, des zones humides..., une diversité des étages climatiques allant de l'étage humide jusqu'à l'étage aride, une diversité de sa biogéographie. Cette diversité engendre une mosaïque très variée d'habitats naturels, d'écosystèmes et de paysages naturels.
Cependant, cette activité n'a pas encore trouvé chez nous ses titres de noblesse. Pourtant, c'est un créneau porteur qui soutient la valorisation du patrimoine naturel et favorise l'émergence de dynamiques locales. C'est également un vecteur d'insertion des groupes sociaux démunis comme les jeunes et les femmes à qui il procure de l'emploi. L'écotourisme permet de concilier le développement du tourisme et les impératifs écologiques (respect de la nature, des écosystèmes et de la biodiversité) tout en apportant des revenus complémentaires pour les populations.
De nombreuses personnes utilisent le terme écotourisme en référence au tourisme nature. L'écotourisme est une forme de tourisme nature mais il s'en différencie. Le tourisme vert implique l'ensemble des activités touristiques pratiquées dans la nature, y compris, dans certains cas, des activités qui n'apportent rien aux populations locales et qui peuvent dégrader sérieusement l'environnement. C'est le cas du quad, du 4x4, du VTT ou même des randonnées lorsqu'elles sont pratiquées hors-pistes et sans respect des règles strictes. Pour que l'on puisse parler d'écotourisme, il faut que l'activité touristique contribue à la protection de la nature et à la préservation des ressources naturelles en réduisant au minimum son impact négatif sur l'environnement et qu'elle apporte des retombées équitables aux populations locales lui permettant d'améliorer leur bien-être.
Cependant, l'écotourisme ne s'improvise pas. Il n'est pas simple à promouvoir et exige, pour sa réussite, la conjugaison de plusieurs facteurs et la mise en place de mesures et de conditions préalables. Les expériences réussies d'écotourisme, on ne les retrouve que dans quelques pays qui ont acquis une tradition dans ce domaine fruit d'une longue expérience. En Tunisie, c'est un terrain quasiment vierge et le pays n'a aucune tradition dans cette activité. Il s'agit d'un nouveau créneau et d'une opportunité pour diversifier l'activité touristique. Les perspectives du développement de l'écotourisme en Tunisie sont bien réelles.
Le bureau d'études Comete Engineering a entrepris une " Etude stratégique sur le développement de l'écotourisme en Tunisie » pour le compte du Medd.
Cette étude s'est déroulée en trois phases :
1- Analyse du potentiel écotouristique de la Tunisie et de quelques expériences étrangères ;
2- Propositions d'orientations stratégiques pour développer l'écotourisme ;
3- Proposition d'un plan d'action pour rendre opérationnelles les propositions stratégiques.
Les principales conclusions de la première phase de l'étude sont :
- L'existence d'un potentiel naturel avéré avec pas moins de 60 sites à fortes potentialités écotouristiques,
- Le niveau de sensibilisation des acteurs au processus écotouristique est variable d'une catégorie d'acteurs à une autre,
- La divergence des niveaux de sensibilisation des différents acteurs intervenant actuellement dans la conception, la validation, la mise en œuvre et l'exploitation des projets écotouristiques,
- Peu d'efforts de promotion et méconnaissance des marchés,
- Absence de cadre réglementaire propre à l'activité écotouristique, ce qui générera des difficultés pour les initiateurs de projets écotouristiques,
- Des opportunités non négligeables existent sous réserve que le pays sache proposer des services adaptés et attractifs.
La deuxième phase a porté sur la proposition d'orientations stratégiques. Les premières mesures concernent le cadre réglementaire et institutionnel dont :
- Reconnaître l'écotourisme comme une activité touristique à part entière,
- Lever les entraves administratives et réglementaires au lancement des projets écotouristiques,
- Appuyer la mise en place de moyens de financement adaptés aux projets privés d'écotourisme,
- Assurer sur les budgets publics la réalisation en temps voulu des infrastructures, équipements et services publics en complément et en appui aux projets privés.
Des mesures d'accompagnement se rapportant à la vulgarisation, la sensibilisation, la formation et la promotion ont également été proposées.
Quant à la 3e phase de l'étude, elle propose de fournir les principales actions à mettre en œuvre afin de permettre l'essor de l'écotourisme en Tunisie avec un planning de réalisation des actions par ordre de priorité :
1- Validation et adoption des propositions de l'étude
2- Préparer une note pour le CIM (conseil interministériel) pour porter le projet à la connaissance du gouvernement,
3- Prise de mesures législatives et réglementaires nécessaires pour créer le cadre propice dont :
- Mise en place d'une structure opérationnelle pour la gestion de développement de l'écotourisme en Tunisie,
- Assurer la participation effective de tous les ministères impliqués dans le développement de l'écotourisme,
- Recensement des projets en cours et résolution de leurs problèmes,
- Organisation de consultations régionales pour information et sensibilisation.
Malheureusement, cette étude stratégique datant de 2008 n'a pas encore vu le jour, ce qui dénote l'absence d'une volonté politique pour la promotion de l'écotourisme.
L'objectif général d'un plan stratégique de développement de l'écotourisme est de diversifier l'activité touristique, d'exploiter l'énorme potentiel écotouristique, en faire un instrument de développement durable et de réduction de la pauvreté. De façon plus spécifique, il s'agit de créer un environnement favorable à cette activité, de développer l'offre, d'améliorer les prestations écotouristiques.
Certes, toute activité humaine engendre, d'une façon ou d'une autre, une pollution et l'écotourisme n'y échappe pas (transport, hébergement, activités). Mais l'écotourisme a l'avantage de réduire de façon significative les impacts négatifs sur l'environnement surtout si on les compare à ceux engendrés par le tourisme balnéaire par exemple, du fait de sa nature et de son mode de fonctionnement (groupes de visiteurs réduits, approche naturaliste, petites structures d'hébergement, comportement responsable et écologique des visiteurs respectant la nature et préservant ses ressources).
L'écotourisme est aussi un tourisme de découverte qui permet de découvrir des coins préservés et des paysages naturels, des communautés locales avec leur style de vie et leurs traditions. Ce sont donc, pour les visiteurs, des expériences positives, ludiques et enrichissantes sur le plan humain, car elles permettent la proximité et le contact avec la population locale. Il faut donc encourager ce type de tourisme, diffuser l'information et faire connaître le concept d'écotourisme auprès d'un large public.
Certains considèrent que le tourisme de chasse est antinomique à l'écotourisme, c'est oublier que le chasseur est un écologiste né. Il n'a pas une attitude hostile à la nature. Il n'y a pas de chasse sans éthique de chasse qui est une éthique de l'environnement (préservation des espèces, protection des ressources naturelles). Le chasseur, c'est d'abord quelqu'un qui mobilise tous ses sens. Il fait partie du monde qu'il observe. Le chasseur se met à la place du gibier, anticipe ses actions et ses réactions. Sans gibier, la chasse perd sa raison d'être. Le chasseur a donc intérêt à sauvegarder les ressources de la chasse. D'un autre côté, il ne faut pas oublier que la chasse en Tunisie est bien réglementée. Il y a une saison de chasse bien délimitée dans le temps et dans l'espace. La durée de la saison, les jours d'ouverture et de fermeture de la chasse sont fonction de l'effectif constaté. Le nombre de gibiers autorisés à chasser est aussi réglementé. Il n'y a donc pas de risque de « surchasse ». La chasse et l'organisation des battues (pour le sanglier) deviennent parfois nécessaires et urgentes à entreprendre même hors-saison lorsque l'effectif s'est accru démesurément.
Avec ses atouts naturels très riches, Siliana pourrait devenir une référence pour les écotouristes. Il y a beaucoup de sites qui peuvent être le lieu d'un écotourisme réussi comme le site de Ain Boussaâdia du côté de jbel Bargou (touristes chasseurs, touristes écologiques). Jbel Bargou a été classé parmi les 20 sites à très fort potentiel écotouristique dans le pays. Avec ses divers centres d'intérêts (faune, flore, géologie, agriculture, artisanat), des activités variées peuvent être organisées (excursions dans les zones proches, randonnée équestre et pédestre, observation de la nature) agrémenteront le séjour écologique, sans parler des visites intéressantes (les déchras, les souanis, les sources) des monuments historiques (le mausolée des martyrs), le marabout de Sidi Boussaâdia qui ajoute une note mystique au charme du site.
Ain Boussaâdia, située au flanc sud du jebel Bargou, dispose, en outre, de paysages naturels diversifiés, d'un climat sain de montagne, de nombreuses sources d'eau, de grottes, d'anciennes dechras construites en dur qui sont abandonnées pour la plupart mais qui présentent un certain charme. Ain Boussaâdia est aussi réputée pour ses produits de terroir comme le pêcher, le zgougou, l'huile d'olive, le miel, le zaarour, sans oublier le baggour qui est une race locale bovine semi-sauvage ainsi que ses produits artisanaux.
Rien cependant n'est encore au point. Il reste beaucoup de problèmes à régler et des lacunes à combler. En premier lieu, il y a le problème de l'accès au site. La route qui le sépare de la route nationale longue de 20 km est dans un piteux état. Ensuite, il n'existe pas de structures d'hébergement et de restauration. Les infrastructures d'assainissement et d'eau potable font défaut.
Il existe un centre de tourisme, de loisirs pour la jeunesse à Ain Boussaâdia qui peut être le point de départ pour le développement de l'écotourisme des jeunes (groupes scolaires, scouts, colonies de vacances, associations...).Il existe aussi un tourisme de week-end pour les familles dès que les conditions météo le permettent. Tout ceci reste insuffisant. D'autres types de tourisme peuvent être programmés et développés comme le tourisme de chasse, le camping, le tourisme nature, le tourisme rural, le tourisme événementiel, le tourisme culturel, le tourisme de santé, de mise en forme et de bien-être.
Jbel Bargou pourrait obtenir le label de zone écologique offrant des produits écologiques et biologiques et devenir une destination qui a ses propres adeptes et sa propre clientèle.
Le tourisme culturel
L'OMT (l'Organisation mondiale du tourisme) définit le tourisme culturel en tant que « mouvement de personnes obéissant à des motivations essentiellement culturelles telles que les voyages d'études, les tournées artistiques et les voyages culturels, les déplacements effectués pour assister à des festivals ou autres manifestations culturelles, la visite des sites et monuments, les voyages ayant pour but l'étude du folklore ou de l'art et les pèlerinages ». Ainsi, le tourisme culturel est multiforme et intéresse plusieurs activités qui ont un rapport avec la culture au sens large. Le tourisme culturel représenterait entre 10 et 20 % de la part du marché en nette progression. La France, première destination touristique dans le monde avec 84 millions de visiteurs en 2014, ce qui les motive en premier lieu, c'est la culture avec 70 % des motivations. C'est dire l'importance du tourisme culturel dans ce pays qui possède un patrimoine culturel et architectural exceptionnel.
Notre pays, avec une histoire plusieurs fois millénaire, pourrait accéder à un palier supérieur dans le tourisme culturel en rapport avec ce glorieux passé, la richesse et la variété de son patrimoine culturel.
Le gouvernorat de Siliana est réputé pour son patrimoine archéologique qui témoigne d'un riche passé historique où différentes civilisations s'y sont succédé depuis des millénaires et qui ont laissé des empreintes dans des vestiges archéologiques riches et variés qui sont dans un bon état de conservation pour certains et nécessitent de nouvelles fouilles ou des travaux de réhabilitation pour d'autres. De nombreux sites et vestiges historiques témoignent de ce passé glorieux et mouvementé. Nous citons les sites de Zama, le village de Kesra, Elles, Mustin, Maktaris, Khor Klib, Ksour Toual... Pas moins de 1.800 sites historiques ont été répertoriés dans le gouvernorat de Siliana et qui en font le lieu où la densité des suites est la plus élevée dans le pays.
Tourisme rural
Proche de la nature, le tourisme rural est voué à un bel avenir dans notre pays. Il a pour cadre les zones rurales et permet aux visiteurs de découvrir les activités rurales, comme l'agriculture, l'élevage, l'artisanat et plus généralement des activités qui se déroulent à la campagne. Le tourisme rural inclut une consommation des produits de terroir, la découverte et la dégustation des plats traditionnels, ainsi que des activités touristiques telles que les randonnées, des visites aux fermes et aux exploitations pratiquant l'agriculture biologique. Le tourisme rural apporte des ressources complémentaires aux populations rurales, permet de limiter l'exode rural et valorise les terroirs. La Tunisie, pays agricole, bénéficie d'un grand potentiel pour développer le tourisme rural.
Le tourisme rural, outre le plaisir de se ressourcer à la campagne qu'il offre aux citadins avides de changer d'air et sortir de la routine de la vie quotidienne, répond à deux nécessités :
- Entretenir le patrimoine collectif qu'est le milieu rural,
- Permettre une diversification des activités agricoles pour certains agriculteurs et augmenter ainsi leurs revenus.
Mais pour un paysan novice dans ce genre d'activité, se lancer dans le tourisme rural n'est pas à la portée de tout le monde. Le porteur de projet qui veut se lancer dans cette nouvelle aventure doit se poser les bonnes questions :
- Comment améliorer le mode de fonctionnement de mon exploitation pour la rendre visitable?
- Comment assurer un hébergement sain, propre et relativement confortable pour mes clients potentiels qui désirent passer quelques jours dans ma ferme ?
- Comment connaître le désir des clients potentiels de façon rigoureuse, en d'autres termes comment adapter mon offre en fonction des attentes des clients, des différents modes de séjour ?
La clientèle du tourisme rural peut être de deux types :
- La clientèle citadine : ce sont des citadins qui sont originaires de la campagne et qui ont conservé des liens ou des biens matériels sur les lieux de leur origine. Elle pratique un tourisme non marchand en se rendant chez des parents ou dans leur résidence secondaire,
- La clientèle des amateurs de la campagne : clientèle récente, peu nombreuse, enthousiaste, avide de dépaysement et de découverte et consommatrice de l'ensemble des prestations disponibles. Il s'agit d'une clientèle relativement aisée constituée de jeunes retraités, de couples sans enfants et d'étrangers. C'est une clientèle exigeante qui attend une grande qualité des prestations.
L'essor du tourisme rural nécessite la recherche de thématiques porteuses ou de niches spécifiques et des animations variées. Les structures d'accueil et d'ébergements sont nombreuses (chambres d'hôtes, gîtes ruraux, camping, fermes, auberges, village de vacances...). Ces structures sont presque inexistantes dans notre pays ou sont à un état embryonnaire. Comment dans ces conditions peut-on espérer développer le tourisme rural ? Pourtant, il y a une vraie demande et des besoins des vacanciers citadins favorables au tourisme rural qui veulent rompre avec les contraintes de la vie urbaine et se ressourcer en prenant contact avec la nature et créer un lien affectif avec le territoire d'accueil. Il est donc impératif d'améliorer les conditions d'accueil et d'hébergement des visiteurs.
Le gouvernorat de Siliana est avant tout une région agricole et rurale, avec des systèmes de cultures et des terroirs divers, un espace rural occupé et mis en valeur depuis une longue date par des habitants qui ont façonné des paysages ruraux variés qui témoignent d'un savoir-faire ancestral. La région de Siliana est aussi réputée pour ses produits de terroir qui sont d'excellente qualité.
Il devient impératif de diversifier nos activités touristiques en proposant des produits alternatifs contribuant de manière significative à l'amélioration de l'image touristique du pays devenue terne (tourisme de masse et bon marché) permettant d'attirer une nouvelle clientèle et d'améliorer les recettes touristiques.
M.A.
*(Expert en développement régional)


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