La ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Samira Meraï, a annoncé, hier, la création dans les prochains jours du «réseau des pairs», un instrument devant œuvrer à la consécration de l'égalité des genres dans les politiques et programmes nationaux. Dans une déclaration à l'agence TAP, en marge d'une rencontre sur la participation de la femme à la gouvernance locale, Meraï a indiqué que son département se penche actuellement sur l'élaboration d'un partenariat avec les composantes de la société civile et l'instance électorale (Isie). Un programme destiné à appuyer la formation des femmes, particulièrement, celles issues des zones rurales. Ce qui ne manquera pas, selon la ministre, de renforcer la présence de l'élément féminin dans les postes de décision, à l'instar des conseils régionaux et municipaux. De son côté, la présidente de l'Association femmes et leadership, Sana Fathallah Ghenima, a mis en avant la nécessité d'inscrire le principe de la parité horizontale et verticale dans le nouveau code électoral. Concept du «citoyen local» L'universitaire Jihen Limam a appelé à ce que la loi optimise la participation de la femme aux prochaines élections municipales et consacre la parité au niveau des têtes de listes. Limam a, par ailleurs, souligné le rôle important dévolu aux partis politiques dans la formation des candidates, notamment à travers des sessions de formation sur la gouvernance locale. Elle a également mis en avant le besoin de leur fournir le soutien financier nécessaire pour qu'elles puissent réussir leurs campagnes électorales. Dans son intervention, l'universitaire Rachida Jelassi, a proposé le concept du «citoyen local» qui est étroitement lié à la culture de la participation. Organisée par l'association Femmes et leadership, la rencontre s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la femme, le 13 août de chaque année. De son côté, L'organisation féminine du Parti des travailleurs «Moussawet» (Egalité) a lancé, hier, une campagne nationale pour l'harmonisation des législations relatives aux droits des femmes avec la nouvelle constitution tunisienne. Dans un point de presse organisé à l'occasion de la Journée nationale de la femme, Rafika Rekik, coordinatrice nationale de l'organisation «Moussawet», a précisé que cette initiative a pour objectif de sensibiliser les citoyennes sur leurs droits constitutionnels et d'inviter les autorités concernées, en particulier l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), à mettre en place les mécanismes législatifs nécessaires pour concrétiser les lois de la nouvelle constitution tunisienne, en particulier les articles 20 et 46. Des combats historiques Passant en revue les combats historiques de la femme tunisienne pour l'indépendance, la construction de la Tunisie moderne jusqu'aux derniers combats d'après la révolution, pour l'instauration du principe de l'égalité entre l'homme et la femme dans la Constitution, Rafika Rekik a appelé à une relecture et une révision des lois et des législations discriminatoires à l'encontre de la femme. Soulignant la nécessité d'«une volonté politique» pour développer les acquis de la femme, Rekik a mis l'accent sur le rôle de la femme «comme rempart contre le terrorisme», soulignant, à cet égard, que «la femme constitue la moitié de la société tunisienne et qu'elle mérite de ce fait de bénéficier pleinement de ses droits». Cette initiative s'adresse à l'ARP, aux membres du gouvernement, aux partis politiques et composantes de la société civile, a précisé la coordinatrice. Des activités culturelles, artistiques et des sessions de formation seront aussi organisées afin de sensibiliser les citoyens à l'importance du renforcement des acquis de la femme pour l'évolution et la progression de la Tunisie. Dans ce contexte, Amel Bouzaïane, membre du bureau national de l'organisation «Moussawet», a fait savoir que l'organisation a adressé une lettre à l'ARP demandant l'amendement de la Convention de la protection de la maternité et sa discussion au sein de l'assemblée afin d'attirer l'attention du gouvernement sur la nécessité de protéger la fonction de la maternité. Bouzaïane a expliqué que cette action s'inscrit dans le cadre de l'harmonisation des législations avec l'article 46 sur l'égalité des chances, révélant, à cet égard, qu'il existe un vide juridique relatif à cette notion nouvelle d'égalité des chances, essentiellement dans le travail et l'évolution des carrières professionnelles.