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Affaire de harcèlement sexuel et outrage public à la pudeur contre le prochain député Zouheir Makhlouf : La défense de la victime appelle à l'accélération des procédures
« L'accusé n'a pas encore présenté un rapport médical justifiant sa maladie », relève la défense de la victime Les deux avocats de la victime dans l'affaire de harcèlement sexuel et outrage public à la pudeur dans laquelle est accusé le prochain député Zouheir Makhlouf ont demandé, lors d'une conférence de presse organisée hier dans le local de l'association « Asswat Nissa » à Tunis par le Collectif contre le harcèlement sexuel, l'accélération des procédures inhérentes à cette affaire en vue d'assurer un procès équitable. En France, la lenteur des procédures dans une affaire de justice est comparée à un déni de justice, ce qui n'est pas le cas dans notre pays, a déclaré Naima Chabbouh, avocate de la victime. Après avoir rappelé certains détails de l'affaire en cours qui a débuté par la prise de photos compromettantes de l'accusé dans sa voiture à proximité d'un lycée secondaire, l'avocate explique que les photos ont été partagées dans une première étape entre les membres d'un groupe fermé sur le réseau social Facebook, puis dans une seconde étape sur la Toile. Selon le second avocat de la victime, Mohamed Chahdi, c'est suite à la publication de ces photos que le ministère public a décidé de réagir et de renvoyer l'accusé devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de Nabeul. Les deux avocats ont assuré, lors de la conférence de presse, qu'ils n'y a aucun doute quant à la nature de l'accusation portée contre Zouheir Makhlouf. On a présenté une demande pour accélérer les procédures de poursuites et de jugement dans cette affaire avant que l'accusé ne puisse bénéficier de l'immunité parlementaire dans les prochains jours, avancent-ils. D'après l'avocate Naima Chabbouh, l'accusé a présenté une autre version des faits et a prétendu être atteint d'un méchant diabète qui se traduit par une production excessive d'urine, ce qui expliquait son geste. Il s'avère toutefois que Makhlouf n'a pas encore présenté de rapport médical justifiant sa maladie. Cela ne fait que confirmer les accusations portées contre lui par la victime, ajoute-t-elle. Une assistance psychologique est assurée actuellement à la jeune fille qui a subi cet acte de harcèlement, ainsi qu'aux membres de sa famille qui l'a appuyée dans cette affaire. Selon les deux avocats, cette affaire n'est pas montée de toutes pièces et la victime ignorait la qualité de l'accusé. Elle a pris les photos en question pour se protéger rien de plus, martèlent-ils. On attend par ailleurs les résultats de l'enquête que le parti politique auquel appartient Zouheir Makhlouf a promis de mener après l'ébruitement de l'affaire. Sarra Ben Said, directeur exécutif de l'association « Asswat Nissa », et membre du Collectif contre le harcèlement sexuel a déclaré que cette affaire a été à l'origine du lancement de la campagne Hashtag « #Ena Zeda » sur les réseaux sociaux pour dénoncer les actes de harcèlement sexuel. « On est aujourd'hui à plus de 11 mille abonnés à notre page Facebook, assure-t-elle. Si nous saluons la loi relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes, nous déplorons par contre le manque de volonté politique dans ce contexte », conclut-elle. Est puni de deux ans d'emprisonnement et d'une amende de cinq (5) mille dinars celui qui commet un harcèlement sexuel, selon l'article 226 ter (nouveau) de la loi organique 2017/58 relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Pour rappel, l'accusé a été auditionné par le procureur ainsi que la plaignante et a été laissé en liberté après l'ouverture d'une instruction judiciaire.