Ils ont subi un échec cuisant lors des élections du 26 octobre 2014. Les partis dits de la mouvance «démocratie sociale» veulent s'unir en prévision des prochaines municipales Quand, au soir du 26 octobre 2014, les urnes ont livré leur verdict et que beaucoup de partis se sont retrouvés en dehors du palais du Bardo, on s'est demandé ce qu'allaient faire Ettakatol, Al Massar, l'Alliance démocratique, Al Joumhouri, le mouvement Echaab et Tayyar Al Mahabba pour reprendre leur présence sur la scène politique nationale. La question s'imposait à l'époque puisque les Tunisiens et les Tunisiennes se sont familiarisés, à travers les plateaux TV en particulier et les talkshows des radios privées, avec des visages comme Mustapha Ben Jaâfar, Maya Jeribi, les frères Néjib et Issam Chebbi, Samir Taïeb, Mohamed Hamdi et les autres. Aujourd'hui, on se pose toujours la même question : où sont-ils partis, pourquoi on ne les voit plus à la télé ni sur les journaux? En plus clair, ont-ils quitté la vie politique ? Sinon, que préparent-ils pour réapparaître, d'autant plus que plusieurs indiscrétions parlent d'un possible front qui unirait les quatre principaux partis perdants des élections du 26 octobre dernier : Ettakatol, Al Joumhouri, Al Massar et l'Alliance démocratique ? Ces quatre partis, auxquels se sont joints le Parti du travail dirigé par Ali Romdhane (ancien S.G. adjoint de l'Ugtt) et le mouvement Echaab, dirigé par Zouheïr Baâzaoui, projettent, en effet, de lancer un front qui serait appelé le Front des partis de la démocratie sociale. Les concertations lancées entre ces partis, quelques semaines après le choc du 26 octobre 2014, n'ont abouti à aucun résultat concret et ont été même suspendues, quelques jours après leur démarrage, faute de pouvoir convenir sur un programme commun ou sur une formule concertée de direction de la prochaine coalition. Ces derniers jours et à la faveur de la prochaine rentrée politique marquée notamment par la très probable adoption du projet de loi sur la réconciliation économique soumis au Parlement par le président de la République, Mustapha Ben Jaâfar, S.G. d'Ettakatol et ancien président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), est revenu à la charge en déclarant que les concertations entre les partis de ce qu'il appelle la mouvance «démocratie sociale» vont s'accélérer dans les prochains jours et «on est déterminés à enterrer nos querelles de leadership dans le but de parvenir à une formule de présence sur la scène politique qui a besoin d'équilibre du fait qu'elle se trouve actuellement dominée par deux partis politiques, Nida Tounès et Ennahdha. En réalité, ces deux partis se partagent les orientations et sont pratiquement d'accord sur l'essentiel. Et s'il y a quelque chose qui fait la différence entre Montplaisir et les Berges du Lac, ce sont les quelques phrases polémiques qu'échangent parfois Mohsen Marzouk et Abdellatif Mekki». La même analyse résonne chez Mohamed Bannour, membre du bureau d'Ettakatol. Il confie à La Presse : «Tout le monde a l'air de vouloir se rassembler et de faire front à la paire Nida Tounès-Ennahdha. Même les destouriens ou les rcédistes cherchent à se réunir en fronts ou alliances. Il est temps que les partis de la mouvance démocratique sociale sortent de leur torpeur et comprennent que l'échec du 26 octobre 2014 n'est pas la fin du monde. Il est plutôt le facteur qui doit nous réunir en vue de gagner les prochaines élections municipales et régionales qui doivent se dérouler en 2016. Beaucoup oublient que 2016, c'est demain». Il ajoute : «Nous sommes obligés de passer à l'action à la rentrée et mettre au point une structure commune qui dépasserait la formule des alliances qui a fait son époque. Personnellement, je suis pour la fusion des partis de la démocratie sociale en un seul parti avec une direction unifiée. Le parti à créer pourrait s'appeler le parti de la Démocratie sociale unifiée (DSU). Pour le moment, l'idée n'a pas été discutée ni entre les partis en concertation ni au sein d'Ettakatol. Je reste, toutefois, persuadé que nous sommes condamnés à nous unir si nous estimons que nous avons encore un rôle à jouer sur la scène nationale».