Déclarations peu sympathiques de Béji Caïd Essebsi à l'endroit d'Al joumhouri ; et Al-Massar Ennahdha en profite et leur fait les yeux doux « Notre avenir est avec Al-Joumhouri, Al-Massar et les autres composantes de l'Union », déclare Ridha Bel Haj, Directeur exécutif de Nida Tounès « Construction du Front le plus large possible, entre Démocrates pour créer un équilibre dans la scène politique », affirme Yassine Brahim, Secrétaire exécutif de Nida Tounès « Al-Massar est incontournable », rappelle Samir Taïeb, Porte-parole d'Al-Massar La recomposition du paysage politique n'est pas une mince affaire. Celle-ci exige une large vision des mouvances, des sphères politiques fluctuantes et changeantes au gré des temps. Des partis habitués à travailler en solo, ne peuvent du jour au lendemain exercer ensemble et se mouvoir en partenaires complémentaires à souhait sans avoir en cours de route à vivre le dur apprentissage du vivre ensemble. L'initiative de créer l'Union pour la Tunisie, entre Nida Tounès, Al-Joumhouri, Al-Massar, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique et le Parti Socialiste, ne peut déroger à la règle. Dernièrement Béji Caïd Essebsi, fondateur de Nida Tounès, avait fait des déclarations peu sympathiques vis-à-vis de deux de ses partenaires Al-Joumhouri et Al-Massar. Est-ce la crise au sein de l'Union ? Ennahdha peut-elle en profiter pour amadouer Al-Joumhouri en lui miroitant des postes ministériels ? Où en est l'alliance à cinq ? Ridha Bel Haj, Directeur exécutif de Nida Tounès qui organise aujourd'hui un meeting régional à Ksar Hellal et demain un autre à Grombalia, précise que les représentants régionaux des différentes composantes de l'Union pour la Tunisie y seront invités, ainsi que des représentants d'associations étrangères qui suivent la transition démocratique en Tunisie. « Quant aux relations avec le Parti Républicain, elles sont toujours excellentes. Pour l'interview, elle est passagère. Elle n'écorche pas la qualité de ces rapports. Notre avenir est avec Al-Jouhouri, Al-Massar et les autres composantes de l'Union. Al-Joumhouri a un rôle stratégique à jouer ». Ridha Belhaj est confiant pour dire que les avances faites par Ennahdha ne peuvent pas infléchir le positionnement d'Al-Joumhouri. « Sa position est on ne peut plus claire après les élections du 23 octobre. Je ne pense pas qu'il rejoigne un Gouvernement où il lui sera très difficile de supporter un lourd passif de ce qui s'est passé depuis les élections, sauf s'il s'agit d'un Gouvernement de compétences, condition sur laquelle tout le monde tombe d'accord ». Yassine Brahim, Secrétaire exécutif du Parti Républicain est aussi optimiste quant à l'avenir de l'Union pour la Tunisie. Il déclare au Temps : « nos relations avec Nida Tounès sont normales. Cela n'empêche que nous avons quelques petites interrogations sur la méthode de mise en place de l'Union pour la Tunisie. Nous sommes encore sur cette question. Quant aux déclarations de presse, comme l'interview de Si El Béji, nous préférons ne pas y répondre. L'intérêt national prime sur toute autre considération. Il y a des choses qu'il comprend mal dans la démarche d'Al-Joumhouri. Nos amis de Nida Tounès comprendront. Notre crainte est que les Démocrates qui ne soient pas nécessairement les plus disciplinés ou les plus mâtures à une démarche d'unification. Plutôt on engage cette méthode d'unification, mieux on réussira. Les « feux amis » construisent. Je suis de nature optimiste. Je me suis engagé dans ce combat parce que j'y crois. Nous y travaillons. La cause est trop importante pour qu'il y ait blocage. Néjib Chebbi l'a bien exprimé sur Attounissia tv. Nous avons des institutions et une Démocratie interne. La coalition avance pour gagner les prochaines élections. La fusion qui a été à l'origine de la création d'Al-Joumhouri, ne suffit pas. La 2ème étape est celle de la construction du Front le plus large possible, entre Démocrates pour créer un équilibre dans la scène politique ». Samir Taïeb, porte-parole d'Al-Massar, est serein. « Bientôt, nous allons reprendre les discussions pour l'Union pour la Tunisie. Tout le monde doit savoir qu'Al-Massar est intournable. Nous sommes sollicités de partout, parce que nous sommes un parti responsable. Nous disposons à la fois de la légitimité historique et révolutionnaire. Notre présence est importante au Bassin minier, Gafsa, Tozeur et ailleurs », dit-il. Devant les sondages d'opinions qui situent Al-Massar dans une mauvaise position, Samir Taïeb ne se montre pas inquiet. L'attachement de son parti au modèle social tunisien et sa base militante dans les régions, en font une composante essentielle dans tout Front démocratique large. D'ailleurs, historiquement Al-Massar depuis la création d'Ettajdid suivie par Al-Ouotb (le Pôle Démocratique Moderniste) a toujours été favorable aux alliances. Le travail de groupe est dans les gènes et ADN de ses militants. De son côté Abderrazak Hammami, secrétaire général du Parti du Travail Patriotique et Démocratique, avait appelé à dépasser les petits problèmes conjoncturels, car l'Union pour la Tunisie représente une chance à saisir pour la Tunisie. De même au Parti Socialiste dirigé par Mohamed Kilani, la conscience est grande de la nécessité de réussir la construction de l'Union pour la Tunisie. L'avenir du projet d'union est loin d'être en danger, selon ses initiateurs.