L'Algérien, en véritable chasseur de buts, sauve son équipe. Les deux défenses étaient perméables On a beau dire que Dame Coupe réserve bien des surprises, mais la finale d'hier, opposant l'Etoile et le Stade Gabésien, s'est pliée bien volontiers à la loi du plus fort. Emportés par la fougue de la jeunesse, les camarades de Saâd Bguir ont tout donné durant la première demi-heure du jeu, oubliant au passage qu'ils devaient garder des réserves pour l'heure de jeu restante. Il y'a aussi comme une certaine naïveté dans le jeu des Sudistes, sans doute par péché de jeunesse. Sinon comment expliquer qu'ils ratent deux « avantages » ! La première fois, lorsqu'ils menaient deux à zéro. Ils ont raté leur finale, bien qu'elle reste historique pour Gabès, car ils se laissent rattraper au score quand ils menaient par trois à deux. Bref, le métier et l'expérience des joueurs étoilés ont prévalu sur la fougue et la jeunesse des Gabésiens. Avec à l'honneur l'intenable Bounedjah : trois buts et grand métier dans les seize mètres. Défense Prenant sans doute à la légère leur adversaire, Aymen Mathlouthi et sa défense ont été pris au dépourvu par la rapidité d'exécution de Bguir, Essifi et autre Ahmed Hosni. Mais au bout d'une demi-heure de jeu, Faouzi Benzarti a fini par comprendre que Naggaz et Bangoura ne sont efficaces que lorsqu'ils évoluent sur le même couloir. Sans faire des changements, l'entraîneur étoilé a permuté Bangoura qui a débuté le match à gauche et qui a été décalé à droite, sur la même ligne que Naggaz. Brigui s'est mis quant à lui à gauche. Cette permutation a permis d'équilibrer l'entrejeu qui a repris sa fonction de premier rideau défensif. Mais s'il y a des défenseurs qui ont raté leur finale de bout en bout, ce sont les deux axiaux étoilés Jemal et Boughattas. Chez les Gabésiens, seul le gardien Ben Thabet a sorti un match correct. La responsabilité des quatre buts encaissés est amputée aux deux axiaux Hammami et Ben Sassi. Les latéraux Baccouche et Cissé ont été aussi perméables, se faisant dédoubler par Naggaz, Banagoura et Lahmar. Milieu Si les Gabésiens ont réussi leur entame du match, c'est parce qu'ils ont maîtrisé les débats au milieu de terrain. Le quatuor du milieu s'est partagé les tâches : Khiri et Jelassi à la récupération, Fouzaï et Bguir à la relance. Et c'est Saâd Bguir qui a été l'homme du match pour le SG. Il a été l'auteur des passes décisives qui ont amené les deux premiers buts d'Essifi et Hosni, permettant à son équipe de prendre un ascendant confortable dès les 25 premières minutes de jeu. En deuxième mi-temps, il est monté lui-même à l'attaque, donnant de nouveau l'avantage aux siens après que l'Etoile eût été revenue dans le match. Chez les Etoilés, Khalil Bangoura a été égal à lui-même. Il a été surtout très efficace quand il a évolué à droite. Intransigeant comme à son habitude. Quant à Hamza Lahmar, il a raté son entame du match, avant de se racheter une conduite, en servant Bounedjah des passes décisives, créant le danger par moments. Le milieu étoilé, fatigué c'est sûr, aura réussi à se reprendre vers la fin. Et c'est le plus important. Attaque Auteur d'un triplé, Baghdad Bounedjah a été l'homme du match. L'Etoile lui doit cette Coupe de Tunisie tant convoitée, après avoir raté de peu le sacre en championnat. Généreux dans l'effort et opportuniste, il a su mettre à profit les balles de Lahmar, Bangoura et Brigui. Bref, il n'y a pas une fois qu'il a été servi et qu'il n'est pas allé jusqu'aux... filets de Ben Thabet. Face à la fougue de Bguir, la volonté de Hosni et l'expérience d'Essifi, Bahgdad Bounedjah a eu son dernier mot. Hier, sur la pelouse de Radès, Bounedjah est passé par là, se permettant au passage un carton rouge et une scène d'énervement qui risquent de lui coûter cher !