Le technicien français aurait aimé freiner le temps, savourer pleinement une consécration qui a laissé place à un éventuel licenciement à titre conservatoire... Fragilisé par une intersaison «blanche» et par une qualité de jeu jugée insuffisante, Daniel Sanchez jouera très gros dès le début de l'exercice. Un échec pourrait, en effet, sceller son sort. Car, depuis des mois, en pleine course au titre, c'est devenu une constante Clubiste. A chaque revers du CA, la légitimité du Français revient sur le devant de la scène, au même titre que sa capacité à faire progresser une équipe obnubilée par la consécration et une certaine reconnaissance. Ainsi, quand les attentes montent d'un cran, le technicien n'a plus droit à l'erreur. Griller un joker ou deux met ainsi à mal ce «contrat à objectifs» suspendu comme une épée de Damoclès. Daniel Sanchez a déjà subi une première salve suite à l'élimination aux portes de la phase de poules de la Coupe de la CAF. Plus que le résultat et la déception de ne pas intégrer le «must» continentales, c'est l'impression générale laissée par le coach français qui avait interpellé du côté du Parc A. Un plan de jeu sans surprise, un coaching contesté: l'exécutif clubiste n'a pas digéré cette sortie prématurée mais la qualité du travail de Sanchez n'est pas encore remise en cause. C'est toujours l'entraîneur qui trinque ! Le débat est relancé au soir d'une prestation décevante face à l'Etoile en Coupe de Tunisie. Là, le technicien fraîchement sacré en championnat ne dispose plus de la même indulgence, le même soutien. Il n'est toutefois pas encore question d'ultimatum. Le coach sera quelque peu jugé après la compétition de l'UNAF. En clair, il doit rectifier le tir ou il serait désormais en mauvaise posture. Son sort pourrait être scellé à tout moment en cas de «troisième raté» consécutif. Puis, le CA est passé à côté au Maroc mais Sanchez est toujours là. La préparation d'avant-saison touche à sa fin, les emplettes et purges achevées, le coach confirmé mais des zones d'ombre subsistent. Sera-t-il à la barre en ouverture du championnat face au Stade Tunisien ? S'il peut compter sur le soutien unanime et indéfectible d'un vestiaire qui croit en lui, ses employeurs ont, quant à eux déjà sondé quelques entraîneurs pour prendre le témoin. Sanchez, lui, en vrai professionnel, accorde peu de crédit à tout ce qui se trame en coulisse. Il ne sait rien, n'est au courant de rien ! Visiblement, il aurait dû s'enquérir de certaines pratiques et «coutumes» locales ! Feint-il de ne pas savoir ? C'est peu probable vu que d'autres clubs ont déjà enregistré des changements au niveau de la barre technique. Limogeage et séparations à l'amiable sont ainsi là pour rappeler toute l'incertitude qui entoure le sport-roi. Pour durer dans ce métier, celui de head-coach, il faut positiver, avoir des nerfs d'acier et beaucoup de sérénité. Il ne s'agit pas là de tenter de rester vainement, de s'accrocher plutôt que de rendre le tablier (et se rendre à l'évidence). Mais de se battre pour son «job», défendre son bilan et répondre à des détracteurs qui ne jurent que par son licenciement, toujours imminent. Les derniers jours d'avant les trois coups risquent d'être tumultueux. Mais au final, personne ne se fait d'illusions, c'est toujours l'entraîneur qui trinque ! Prémices de changement, le patron du CA a rencontré Nabil Maâloul et Paolo Duarte, le désormais ex-coach du CSS. La passation semble inéluctable, un scénario qui se répète au Club Africain. Le Batave Adrie Koster a été débarqué alors qu'il trônait sur la ligue 1. Sanchez a fait mieux (titre de champion à la clé) mais s'apprêterait aussi à plier bagage. Le football est cruel, l'émotion forcément vive pour un technicien qui aurait aimé freiner le temps, savourer pleinement une consécration qui a laissé place à un éventuel licenciement à titre conservatoire...