Le Club Africain s'attaque à un monument du football africain. Al Ahly du Caire, un club bardé de titres et de consécrations. A peine le temps de savourer le succès du derby que le CA doit se replonger dans la réalité continentale avec l'espoir d'enchaîner face à un grand d'Afrique. Al Ahly se dressera dimanche sur la route des Clubistes. Ces derniers doivent redescendre rapidement du nuage sur lequel ils sont récemment montés, se remobiliser et aborder ce déplacement au Caire avec le même état d'esprit que celui qui leur a permis de battre l'Espérance en championnat. Sachant qu'en face l'adversaire est tout simplement l'équipe la plus titrée d'Afrique, la façon avec laquelle les Clubistes vont réussir à contenir l'agressivité de leurs adversaires en début de rencontre pourrait avoir une incidence sur le résultat final. Garder la concentration, rester rigoureux, ne pas s'emballer d'entrée, fermer les brèches, adopter un pressing et un marquage de zone, éviter la précipitation et bien négocier la seconde balle, tout cela est facile à énumérer mais difficile à accomplir en terre égyptienne. Cependant, si Al Ahly joue la montre, le CA gagnera en confiance et en lucidité au fil des minutes, sans compter que coach Sanchez dispose d'alternatives intéressantes, certains joueurs pouvant apporter leur fraîcheur en cours de match. Bref, à l'heure actuelle, le message des encadreurs clubistes est clair: gare à l'euphorie d'après derby et re-canalisation des efforts pour l'explication de dimanche. Il va falloir confirmer et enchaîner. Pas assez chatoyant mais efficace Pas aussi chatoyant que l'exige son statut de leader local, mais plus emballant que lors de ces dernières sorties (avec performances à la clé). Ce CA-là séduit par une certaine autorité sur le terrain jointe à cette envie retrouvée et cette lueur de groupe qui empêche forcément le doute. Pour le CA, un premier objectif et non des moindres vient d'être atteint. Celui de retrouver le gotha continental, la Ligue des champions ( à partir de la saison prochaine), cette compétition qui rassemble le «must» du football africain. Ce premier palier atteint n'est pas une fin en soi. Celui qui stagne, rétropédale par la suite et s'enfonce inévitablement. Retenir certaines phases de jeu-référence face à l'Espérance, tel ce pressing haut du premier quart-temps, la bonne négociation des duels, un milieu dense et compact (jeu en bloc), des latéraux volants à volonté (ce qui demande une fraîcheur à toute épreuve), le toute sur fond de solidarité de groupe et de don de soi. Volet stratégie de jeu, le staff technique reconduirait le onze récemment gagnant via un 4-4-2 souple et modulable, avec des joueurs complètement retrouvés. C'est forcément dû à une préparation mentale optimale (indissociable d'un plan de jeu conséquent). Et c'est ce à quoi devra s'atteler Daniel Sanchez pour mater à terme les Pharaons. Des Egyptiens qui montent actuellement en régime après leur revers aux portes de la Ligue des champions. Rendez-vous est pris avec l'histoire, ce dimanche, en prévision d'un sommet qui sera chaud comme de la braise.