Sous une pluie de menaces et des orages de «colère», les braves parents s'activent pour préparer leurs enfants à une nouvelle saison scolaire C'est pour le lundi 14 septembre 2015 que le ministère de l'Education a fixé ce qu'il appelle la «rentrée scolaire». Mais, comme on le sait tous, cette rentrée est placée sous une double menace. La première nous vient du syndicat de base qui a décrété deux jours de grève pour les 17 et 18 septembre. Pour ce qui est de son homologue de l'enseignement secondaire, il va nous gratifier d'une grève ouverte dès le 15 septembre. Ceci n'empêchera pas quelque 140.000 enseignants (plus de 65.000 au primaire et 75.000 au secondaire) de rejoindre leurs postes de travail. Ils doivent, justement, assurer la reprise de façon légale. Si les 1.100.000 écoliers vont commencer à «étudier» pour quelques séances, on ne sait pas ce qui se passera après. Que feront, également, les 12.000 ouvriers des écoles primaires dont 6.374 ont été recrutés dans le cadre du programme de développement régional ? A côté de ces effectifs, il ne faut pas oublier les 550 cadres pédagogiques et les inspecteurs généraux, sachant que le nombre moyen d'enseignants par inspecteur est de 116. Ce sont, aussi, environ 4.600 écoles qui ouvriront pour accueillir ce beau monde si tout se passe comme l'a prévu le ministère. Puisqu'on insiste sur l'application stricte du règlement qui consiste à remplacer ceux qui ne rejoindront pas leurs postes ou à opérer des retenues des journées de grève. Collèges et lycées Sur ce point, il y a lieu de noter que le nombre d'établissements a connu une hausse pour atteindre les 1.400. En parallèle, le nombre d'élèves devrait se stabiliser autour de 880.000 entre le cycle préparatoire qui compte 460.000 collégiens et le cycle secondaire environ 420.000. Le cycle préparatoire avait augmenté de 2.052 élèves alors que celui du secondaire avait accusé une baisse de 12.786. Cette année, il faudrait s'attendre à une augmentation dans le secondaire en raison du nombre de redoublants au bac. Notons, par ailleurs, que tant dans les écoles primaires, que dans les collèges ou lycées, le personnel enseignant tend à se féminiser. On compte environ 53 % de professeurs femmes. Au niveau du cadre pédagogique, c'est presque la même tendance. Le nombre ne dépassera pas les 600. Beaucoup de départs à la retraite y sont enregistrés. L'encadrement moyen des enseignants par inspecteur est de 135. Ce qui est un taux assez élevé. Enseignement privé L'enseignement primaire privé engrange toujours des points aux dépens de l'enseignement public. De plus en plus, les Tunisiens sont acculés à se diriger vers ce secteur après la faillite de l'école et le travail de sape que connaît l'institution éducative. Actuellement, les effectifs des 260 écoles primaires se situe autour de 50.000 élèves encadrés par plus de 4.300 enseignants. L'enseignement du cycle préparatoire et l'enseignement secondaire pour le secteur privé pourrait, quant à lui, connaître de mauvais jours avec l'annonce de la suppression du bonus des 20 % restants du Bac. Les élèves ne pourront plus profiter de la manne des notes généreuses que leur offrait ce secteur.