Par Samira DAMI Le Gœthe-Institut est de retour, dans son ancien local, désormais rénové de la place d'Afrique, après neuf longues années. Ce qui permettra de réunir à nouveau les deux départements culture et langue. La maison, new-look, a été inaugurée, hier samedi, sous le signe de l'art de la lumière, de la musique et de la photographie. Au menu : «Flux lumineux», une installation lumineuse conçue et réalisée par Detlef Hartung et George Trenz, outre une exposition de photos de Mejdi Bekri et Tarez Marzougui ainsi qu'un concert du groupe Borders Band. Au-delà de ce programme célébrant le retour à l'ancienne demeure de la rue du Sénégal, il est important de relever que l'Institut culturel allemand se destine à être un lieu de rencontres et d'échanges, voire plus : soit un laboratoire culturel (Kulturlabor) en promouvant la création en Tunisie et en sensibilisant les artistes et créateurs à de nouvelles formes d'art et d'expérimentation artistiques. Partenariat Le Gœthe-Institut a de tout temps constitué un pont entre deux pays, deux cultures et deux sensibilités créatrices. Mais depuis la révolution, ceux qui président aux destinées de cet institut, dirigé par Mme Christiane Bohrer, sont porteurs d'une nouvelle vision : poser les jalons d'un véritable partenariat pour la transition. L'idée consiste à soutenir le processus de transformation en Tunisie. Ainsi, depuis la Révolution, plus de 100 projets ont été lancés dans le cadre du partenariat pour la transition, dont le volume financier s'élève à plus de 50 millions d'euros, soit plus de 120 millions de dinars. Entre autres actions dans divers domaines culturels et éducatifs, le Goethe-Institut mène une action culturelle permettant à de jeunes artistes et acteurs culturels tunisiens de s'ouvrir sur de nouvelles formes et expérimentations artistiques. Cela à travers la recherche, la réflexion et l'interaction sous la houlette de spécialistes et de professionnels allemands. Voilà qui contribuera à générer de nouvelles idées et à élargir le champ du savoir technique de ces talents en herbe. Ce programme de partenariat concerne tous les arts : cinéma, théâtre, musique, photo, arts plastiques, danse, architecture, design et mode, etc. Ainsi, et pour exemple, depuis voilà 3 ans, le Goethe-Institut, en coopération avec l'Institut français de Tunisie, organise le concours franco-allemand de courts métrages destiné aux étudiants des écoles tunisiennes de cinéma, d'art et d'audiovisuel et aux jeunes amateurs de cinéma. Huit projets de films sont sélectionnés, chaque année, afin de permettre à des jeunes de participer aux ateliers de formation dirigés par des professionnels du cinéma d'Allemagne et de France. Formés et encadrés, ces jeunes artistes et créateurs s'engageront sur la scène culturelle sur de bonnes bases où la recherche, la réflexion et l'interactivité ont été privilégiées. Kulturlabor Le Gœthe-Institut ne se limitera pas à proposer l'apprentissage de la langue allemande et l'expérimentation artistique dans une sorte de kulturlabor, mais sera également ouvert au public. Cela, en lui offrant une véritable vitrine de la culture et des arts allemands à travers diverses manifestations et activités entre cinéma, danse, théâtre, expositions, musique et autres expressions. Disons, au final, que le Gœthe-Institut a, depuis le 14 janvier, consolidé à travers une vision claire et définie l'éventail de ses objectifs et de sa mission. Cela en optant pour un vrai partenariat ainsi que la promotion de nouvelles générations d'artistes et d'acteurs culturels tunisiens par une formation, un soutien financier et la diffusion de leurs œuvres dans plusieurs festivals et manifestations cinématographiques. Le Gœthe-Institut représente un vrai exemple à suivre par d'autres instituts culturels étrangers qui ont pignon sur rue dans nos murs.