Le Royaume du Maroc vient d'obtenir un financement de la BAD à hauteur de 112,86 millions d'euros pour la construction des infrastructures portuaires du complexe Nador West Med. Le Conseil d'administration de la BAD a approuvé ce financement à l'occasion de sa réunion du 16 septembre. Situé sur la côte méditerranéenne et dans le Nord-Est du Royaume, le complexe s'articule autour d'un grand port et d'un pôle commercial, industriel, logistique et tertiaire qui sera réalisé sur une zone franche d'environ 1.500 ha. et une zone extra-portuaire d'environ 2.500 ha. Il sera progressivement mis en exploitation à partir de l'année 2021. Le projet comprend la construction de : (i) une digue principale de 4.200 m ; (ii) une digue secondaire de 1.200 m ; (iii) un terminal hydrocarbures avec 3 postes pétroliers de 110 ml chacun, d'une capacité de 14 millions de tonnes ; (iv) deux terminaux à conteneurs avec un quai d'une longueur de 1.520 m, d'une capacité de 3 millions d'EVP (avec en option, la possibilité d'ajout d'un autre quai de 1.440 m); (v) un poste «vrac spécialisé charbon» avec un quai de 300 m, de 4 millions de tonnes ; (vi) un terminal «marchandises diverses» avec un quai de 300 m ; (vii) un poste roulier ; (viii) un quai de service de 384 m ; et (ix) 100 ha. de terre-pleins. Son coût estimatif est de 914,28 millions d'euros. Outre la BAD, il est cofinancé conjointement par (i) la Société Nador West Med, pour 423,97 millions d'euros-; (ii) la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, avec un prêt de 200 millions d'euros ; et (iii) le Fonds arabe pour le développement économique et social, par un prêt équivalent à 177,45 millions d'euros. Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme de développement économique et social du Maroc, pour la période 2012-2016. Il a pour objectifs de : (i) contribuer à la lutte contre les disparités régionales; (ii) renforcer l'offre portuaire du Maroc dans la région de la méditerranée occidentale et tirer bénéfice de sa position au niveau du détroit de Gibraltar ; et (iii) sécuriser l'approvisionnement du Maroc en produits énergétiques. «Après de nombreuses et importantes interventions dans les autres sous-secteurs, le projet constitue la première opération de la Banque en matière de construction d'infrastructures portuaires au Maroc», a déclaré Amadou Oumarou, directeur du département transport, TIC et développement urbain à la BAD. La région de l'Oriental, zone d'influence directe du projet, est une des régions qui présente les indicateurs de développement socio-économiques parmi les faibles du pays. Il est attendu de la réalisation de cette opération les impacts suivants : (i) 18 milliards d'euros de valeur ajoutée entre 2021 et 2034; (ii) 4 milliards d'euros d'investissements privés générés ; (iii) 2 milliards d'euros de retombées fiscales entre 2021 et 2034 ; (iv) les économies en termes de coûts de transport ; (v) 108.000 emplois créés ; (vi) 1 milliard d'euros de revenus additionnels générés par les emplois créés ; (vii) formation et développement des compétences (24.000); (viii) augmentation de la population estimée à 115.307 en 2027 et à 192.955 à horizon 2034 ; (ix) besoins additionnels en logements estimés à environ 24.000 en 2027 et 40.000 en 2034 ; (x) amélioration des infrastructures ; et (xi) meilleure accessibilité de la région. De par la nature structurante de l'infrastructure à construire, ce projet, associé à d'autres initiatives du Gouvernement marocain, devrait contribuer à un effet d'entraînement dans le développement socio-économique de la région de l'Oriental. Pour le DG de la Société Nador West Med, M. Mohamed Jamal Benjelloun, «la position de la zone d'implantation du complexe Nador West Med, située au carrefour d'importantes routes maritimes de transport de conteneurs et d'hydrocarbures, ainsi que les infrastructures offertes par le port à construire devraient permettre de développer plusieurs filières industrielles et attirer une partie de la demande portuaire, notamment pour le transbordement des conteneurs et des hydrocarbures».