Bien que l'échéance togolaise soit encore lointaine, le staff technique veut profiter de chaque opportunité qui se présente pour peaufiner la préparation. Adebayor, qui n'est pas certain d'y être en raison d'un conflit avec le coach des Eperviers, ce sera pour le 23 mars 2016 (à Tunis) et le 27 mars (à Lomé). Six mois, cela peut paraître long, mais on sait combien le temps file vite. Le Togo, c'est déjà demain! Henri Kasperczak l'a avoué lors de son dernier point de presse: «Le revers essuyé au Liberia nous met dos au mur, nous nous compliquons l'existence de notre propre chef. Maintenant, nous n'avons plus droit à l'erreur». Or, la prochaine double confrontation va dans une large mesure déterminer l'issue de la course au billet pour «Gabon 2017», et éventuellement d'une deuxième place qui peut être également qualificative. Comme le contraste peut être saisissant par rapport aux éliminatoires de la dernière coupe d'Afrique des nations «Guinée équatoriale 2015»! L'équipe drivée par Georges Leekens avait alors fait cavalier seul au sein d'une poule certainement plus relevée que celle donnant droit d'accès à la prochaine grand-messe continentale : Sénégal et Egypte ne sont pas les premiers venus. Mais au-delà des comparaisons quelquefois injustes, les copains de Yassine Chikhaoui doivent forcer le destin. Ils ont toujours leur destin entre les mains. Et il n'est pas inopportun de se soucier de l'intérêt du club Tunisie au milieu des querelles de clocher du championnat national. De nouvelles solutions à l'épreuve Quoi de mieux comme sparring-partner que le pays organisateur! Les «Panthères» du Gabon viendront donner la réplique à la Tunisie, vendredi prochain, privées de la vieille connaissance du public tunisien Didier Brahima Ndong, l'ancien brillant milieu défensif du Club Sportif Sfaxien. On peut s'attendre à une sérieuse opposition de la part d'un team qui rêve d'aller très loin dans la prochaine CAN qu'il va abriter. Le technicien franco-polonais de l'équipe de Tunisie veut donner une chance au jeune cru de la sélection olympique (Kchok, Machani, Meriah...) En attendant peut-être un jour Saâd Beguir, Elyès Jelassi... Mais Kasperczak n'en néglige pas pour autant l'important facteur de la consolidation de l'homogénéité et de l'équilibre du noyau dur composé des ténors : Chikhaoui, Msakni, Khazri, Sassi, Syam Ben Youssef, en l'absence de Abdennour, blessé. Bien entendu, les observateurs ont compté jusqu'à une dizaine d'absences parmi les prétendants habituels. Mais cela ne change pas au fond, la substance, l'intérêt d'un tel test consistant à élargir autant que possible l'éventail de choix. Le staff technique qui ne déplore aucune blessure sérieuse parmi les 23 convoqués veut consolider sa marge de manœuvre et roder les solutions de rechange auxquelles il pourrait être amené à recourir. Il reste que tous ces plans resteraient stériles si nos internationaux prenaient ce genre de test par-dessus la jambe. Une fâcheuse habitude veut qu'ils snobent les matches amicaux, notamment ceux prévus devant des sélections africaines. Celles-ci, contrairement à des sparrings comme les Pays-Bas, l'Allemagne, la France, l'Italie..., ne les inspirent pas trop. De plus, certains se soucient prioritairement de leurs clubs se ménageant à l'occasion des sorties internationales. En trichant de la sorte, ils vident un peu ces sorties amicales de tout leur sens. La dernière fois, pour le déplacement en terre libérienne, Wahbi Khazri a été exempté pour blessure. Quatre ou cinq jours plus tard, il courait comme un sprinter et se démenait comme un beau diable au sein de son club, les Girondins de Bordeaux. Beaucoup de supporters de l'équipe de Tunisie y ont tout simplement trouvé matière à poser malicieusement la question de la nécessaire implication des joueurs, une fois sous les couleurs de l'équipe nationale.