Les travaux du 35e congrès international de l'Association internationale des maires francophones (Aimf) ont démarré, hier, à Tunis, avec la participation des élus locaux de plus de 40 villes francophones. Cette édition placée sous le thème : «Apprendre les villes innovantes» se poursuivra du 7 au 9 octobre. Intervenant à la séance inaugurale, le secrétaire d'Etat en charge des Collectivités locales, Hédi Majdoub, a indiqué que l'innovation territoriale est une exigence à introduire nécessairement dans toute action gouvernementale, voire locale, tant elle représente un élément de réponse aux défis majeurs, à savoir sociaux, économiques et territoriaux, auxquels est confrontée la société. L'étendue de l'espace urbain et son rythme de croissance ajoutent à la fonction de la gestion municipale davantage de responsabilité, a soutenu le secrétaire d'Etat. Pour ce faire, estime-t-il, les élus locaux sont appelés à innover dans leur manière de gérer et de décider comme ils doivent bénéficier de plus de liberté et de moyens pour améliorer leurs services et assurer le développement de leurs territoires. Villes innovantes «Cette approche ne saurait être mise en pratique sans un Etat démocratique qui prône les valeurs de partage et d'entraide», a-t-il souligné, précisant que le succès est tributaire de l'esprit de confiance mutuelle. De son côté, le secrétaire général de l'Aimf, ancien ministre et maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a fait savoir que le choix de la Tunisie comme pays hôte du 35e congrès n'est pas arbitraire. Et pour cause, «la Tunisie, pays propulseur des révolutions arabes, s'est inscrite depuis peu dans une dynamique nouvelle afin de redéfinir les grandes lignes de sa politique locale et territoriale», a-t-il expliqué. Le processus de transition démocratique qui y est entamé permettra de développer chez la population et plus particulièrement les collectivités locales un sentiment plus fort d'adhésion et de soutien. S'agissant du thème de l'actuel congrès, le maire de Dakar a fait remarquer que parmi les 17 nouveaux objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l'Organisation des Nations unies, deux objectifs (11 et 16) présentent un intérêt certain et consacrent l'importance des collectivités locales pour le développement. Cette nouvelle donne permettra, à son tour, a-t-il ajouté, de relever le challenge de créer des villes innovantes grâce à une politique de localisation du développement et à des collectivités locales plus dynamiques, efficaces et surtout créatives. Quant à la secrétaire générale de l'organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, elle a estimé que dans ce monde globalisé il y a un besoin impérieux de démocratie participative qui soit au plus près de la frange des citoyens. Michaëlle Jean qui intervenait via un message enregistré à partir de l'Arménie, où se tient le conseil permanent de la Francophonie, a estimé que le monde est appelé à penser et à travailler autrement, en se tournant vers une démarche multi-partenariale impliquant toutes les forces vives, notamment les jeunes. «Passer de la ville classique à des villes innovantes requiert avant tout de la créativité et de l'enthousiasme des jeunes», a-t-elle ajouté. L'Association internationale des maires francophones est le réseau des élus locaux de 48 pays francophones. Elle a été créée en 1979 avec 20 villes fondatrices, dont la Tunisie.