La presse écrite est sérieusement menacée de péricliter. Pourtant, les solutions à même de sauver nos quotidiens et nos revues existent. Au palais de La Kasbah, on oppose toujours la sourde oreille aux revendications du secteur Ce ne sont pas uniquement les chaînes télévisées ou les radios privées qui sont menacées de disparition et qui sont obligées de licencier plusieurs de leurs journalistes et techniciens (Hannibal TV, Al Hiwar Ettounsi, Oasis FM, etc.) dans l'objectif de sauver ce qui peut encore l'être, le secteur de la presse écrite vit lui aussi une crise aiguë se compliquant de jour en jour. Et les lecteurs qui ont pris l'habitude de siroter leur café du matin en parcourant leurs quotidiens favoris risquent, au cas où la crise actuelle ne serait pas résolue, de se retrouver à dévisager les passants et les passantes, sans journaux ni revues. L'Association tunisienne des directeurs de journaux, le Syndicat national des journalistes tunisiens et le Syndicat général de l'information (relevant de l'Ugtt) tirent la sonnette d'alarme et appellent le gouvernement à sortir de son silence inquiétant, qu'il oppose aux revendications du secteur et du laisser-aller qu'il fait régner dans le secteur. On se demande : «Le gouvernement est-il soucieux réellement de la pérennité du secteur de la presse écrite ? Est-on convaincu au palais de La Kasbah que la presse écrite a un rôle déterminant dans la réussite du processus démocratique engagé dans notre pays depuis l'avènement de la révolution du 17 décembre-14 janvier ?». Pour le moment, rien ne semble indiquer que nos gouvernants sont conscients que la promotion d'une information plurielle, crédible et obéissant aux normes internationales en matière de professionnalisme et de compétence commande, à l'instar de ce qui se passe dans les pays les plus ancrés dans la démocratique, que l'Etat vienne au secours des entreprises de la presse écrite et leur accorde une assistance régulière. Et ce n'est point une faveur ou un service qu'on consent selon les humeurs des responsables ou sur la base de considérations partisanes ou de relations personnelles que pourraient nouer certains chefs d'entreprises médiatiques avec certains ministres ou responsables d'entreprises publiques. En plus clair, les abonnements dits administratifs, la répartition équitable de la publicité étatique et la création d'un fonds de soutien à la presse écrite sont plus que jamais à l'ordre du jour. Dans un communiqué commun, signé par les présidents du Snjt, de l'Atdj et par le SG du Syndicat général de l'information, le gouvernement est invité à inscrire les revendications de la presse écrite dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2016. On attend toujours la réponse du gouvernement.