Immense «foyer» de jeunes appelés à devenir des talents en herbe, l'AMS, Association de Mégrine Sport, connaît malheureusement des jours difficiles. En proie à des difficultés financières et d'ordre structurel, ce club fondé en 1948 n'arrive plus actuellement à joindre les deux bouts. Club omnisports (le handball est un sport-roi à Mégrine), l'AMS n'en finit pas pour autant de manger son pain noir au niveau du football. Car si à titre d'exemple le palmarès du handball féminin à Mégrine est riche en titres (beaucoup de joueuses mégrinoises ont fait les beaux jours de l'équipe nationale, à l'instar des sœurs Hana et Sana Guenaoui, Boudhina Nahla, Ben Ali Lilia, Ghribi Sonia et Ghaoui Asma, l'une des meilleures joueuses d'Afrique), le football est à la traîne, et ce, en dépit de l'existence d'un vivier appelé à devenir une pépinière de «champions». En clair, il ne faut pas chercher loin les raisons d'une «dépréciation» du football à Mégrine. Car si les dirigeants, des bénévoles au vrai sens du terme, se démènent pour trouver les ressources nécessaires à la bonne marche de l'équipe et à l'encadrement des sportifs, la conjoncture étant à l'austérité, ils ne peuvent à eux seuls faire face à des impondérables qui dépassent leur champ d'action. Quatre catégories, un seul terrain En ce moment même, quatre catégories évoluent sur un seul terrain en terre battue. Pourquoi ? Parce que, primo, l'aire en gazon est impraticable, et, secundo, le terrain en tartan (synthétique), supposé être opérationnel depuis un certain temps déjà, n'est qu'un vaste chantier où du matériel est entreposé. Le terrain en concassage ne peut à lui seul «absorber» toutes les catégories du club. C'est techniquement impossible. Et pourtant, les sportifs font contre mauvaise fortune bon cœur et s'adonnent à leur sport favori avec un zeste d'amertume en espérant des lendemains meilleurs. Quand est-ce que la situation va se décanter ? L'académie, les écoles, minimes, cadets, juniors et seniors ont-il de bonnes raisons d'espérer un coup de main de la part de la tutelle ? Le club qui a formé les Mohamed Salah Jédidi, Lassaâd Abdelli, Karim Aouadhi, Mohamed Torkhani, et j'en passe, mérite de toute évidence un projet qui sied à ses ambitions et qui cadre avec l'énorme «manne» dont il dispose, ces milliers de jeunes de Mégrine et de sa périphérie. Parlons sans ambages et à bâtons rompus: le secteur du sport à Mégrine est laissé-pour-compte si on se fie à l'état de dégradation avancé des infrastructures de base existantes. Pourtant, les tenants et aboutissants de notre sport gagneraient à investir en banlieue sud. Car la commune de Mégrine connaît une remarquable croissance démographique qui se manifeste par le nombre important d'institutions d'enseignement (écoles primaires, collèges et lycées secondaires). De quoi former les champions de demain et recueillir à terme ce qui sera semé. A bon entendeur...