Par Samira DAMI Le rideau est tombé hier sur la 17e édition des JTC (Journées théâtrales de Carthage) qui s'est déroulée du 16 au 24 octobre. Une édition marquée, contrairement aux éditions précédentes, par l'affluence du public. Petits et grands ont fréquenté les théâtres et les espaces, dont certains insolites, tels «la grotte Kenza Chenini» dans le sud, «Foundouk Al Haddadine» à Sfax et autres. Mais le plus remarquable dans cette affluence est celle du public d'enfants qui s'est avéré passionné et assoiffé de spectacles artistiques et d'événements culturels du genre. Ainsi, dans la section des représentations destinées aux élèves dans les régions, 230 en tout, on a vu à Bousalem, gouvernorat de Jendouba, des centaines d'enfants attendre impatiemment pendant trois heures devant leur école l'arrivée de la troupe qui a présenté la pièce : «Tree Namoula». A Kalaâ Seghira, gouvernorat de Sousse, une troupe a dû donner une deuxième représentation de sa pièce. Vu l'affluence des petits écoliers : 300 parmi eux ont dû attendre des heures devant l'école pour pouvoir suivre la deuxième représentation. Qu'en conclure sinon que les enfants sont de grands demandeurs d'art et de culture. Il suffit, donc, d'aller vers eux et de toucher ce public particulier, celui de l'avenir. Les enfants et les jeunes des régions représentent un vivier important de spectateurs et d'acteurs de la vie culturelle. D'où la nécessité de multiplier les manifestations culturelles et d'ancrer la pratique artistique dans la Tunisie profonde. Et c'est là le rôle de l'Etat, des associations et de la société civile. Une alternative à la vacuité Concernant l'Etat, il est clair que les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur devraient agir en étroite collaboration avec le ministère de la Culture afin d'offrir aux enfants et aux jeunes l'opportunité non seulement de participer à la vie culturelle, à travers des manifestations artistiques les ciblant, mais aussi de s'adonner à la pratique des arts. Ce qui représente une sorte de démocratisation de la culture outre une alternative à la vacuité et au désert culturel qui sévissent dans la majorité de nos régions. Une alternative où à travers le théâtre, par exemple, on pourrait contribuer à valoriser certaines régions en mettant en relief leurs richesses naturelle, historique, sociale, culturelle, environnementale, etc. Voilà qui donnera aux enfants le goût et l'idée de les explorer et de les exploiter de façon pratique et créative à l'avenir. Ce qui, à n'en point douter, favorisera chez les enfants la fierté d'appartenir à leurs régions tout en stimulant leur capacité intellectuelle et créative. Semer les graines de la culture à travers l'éducation et la diffusion s'impose plus que jamais par ces temps où la violence, l'extrémisme et l'intolérance explosent. Une pièce de théâtre, un film, un concert de musique, un spectacle de danse, une exposition de peinture et autres favorisent chez le public d'enfants la communication, l'échange, l'ouverture d'esprit, la créativité, la tolérance, etc. c'est pourquoi l'Etat devrait veiller, comme le stipule la constitution, à appliquer la décentralisation sous toutes ses formes : politique, économique, culturelle et autres. Il y va de l'avenir du pays !