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Ce n'est pas…bon !
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2020

Dans l'une de ses toutes premières circulaires adressées aux différents départements ministériels, le Chef du gouvernement a donné l'ordre de suspendre les bons de carburant aux fonctionnaires durant toute la période de confinement. Seuls les fonctionnaires qui poursuivront leur travail pendant la période mentionnée recevront ces bons, ajoute la circulaire publiée par la présidence du gouvernement. Certes, pour mieux faire avaler la pilule, cette mesure concernera ministres et secrétaires d'Etat. Elle s'inscrit « dans le cadre de la contribution à l'effort national de mobilisation des ressources nécessaires pour faire face au coronavirus…ainsi que pour assurer une bonne gestion des dépenses de carburant », précise le communiqué.
On ne doute pas de la bonne foi du Chef du gouvernement. Mais ce genre de mesures impopulaires ne fait que déstabiliser l'administration tunisienne, seule épine dorsale de l'Etat. Par à-coups, elle est devenue comme un géant aux pieds d'argile, qui risque de s'écrouler à tout moment. Ne nous voilons pas la face. Sans une administration forte, point de gouvernement efficace. La réussite d'un ministre dépend du degré d'adhésion de l'administration à sa vision, à son projet. Tout ministre cale, si l'administration se rebiffe, refuse. Par contre, elle trouve les solutions, les fonds, et fait appliquer les décisions, si elle est engagée, écoutée, respectée. C'est pour dire que ce genre de circulaires, il y en a treize à la douzaine dans les tiroirs. Bientôt, on proposera au chef du gouvernement une circulaire sur la rationalisation de la consommation d'énergie, sur le bon usage des voitures de service, sur la présence, la ponctualité, la productivité, les tickets restaurant, etc. C'est que depuis des années, on ressent une attaque en règle contre l'administration, contre les fonctionnaires.
Chaque salve portée contre ce corps du service public a pour but d'éteindre cette vocation administrative de l'intérêt public et d'abîmer cette passion de servir. En 2011, c'est l'administration tunisienne qui a assuré la continuité de tous les services. Elle a été applaudie des deux mains. Aujourd'hui encore, durant cette pandémie, on se retourne vers le service public. C'est lui le pilier sans lequel l'Etat s'effondre. C'est à lui qu'on doit l'eau, l'électricité, le transport, le carburant dans les régions les plus reculées, les soins, l'éducation, l'approvisionnement et la sécurité. Et si malgré la crise, tout continue de fonctionner, c'est parce que pour les fonctionnaires, pour l'administration, l'intérêt général est quelque chose d'important. Elle exprime un engagement. Une cause plus belle que celle de l'intérêt personnel ou la recherche du profit.
C'est pourquoi ce genre de traitement est dégradant pour l'administration. Et quand l'administration manifeste un malaise, c'est l'Etat qui est malade. Cette administration qui regorge de talents et de compétences est démoralisée. Son ardeur, son enthousiasme se consument de jour en jour. Elle a été réduite à l'impuissance, parce que quelques politiques ne savent pas toujours ce qu'ils attendent d'elle.
Ce qui prévaut depuis des années, c'est le sentiment d'être mal aimés, mal considérés, et d'être obligés de servir l'Etat. M. le Chef du gouvernement, on attend de vous de reconstruire cette administration, de la moderniser, de refonder le service public, avant que l'usure ne finisse par en venir à bout à force d'inertie et de routine. Ce n'est pas la suspension de bons de carburant qui va sauver l'Etat. Mais une administration performante. Car si on se trompe sur le diagnostic, on se trompera sur le remède. Et ca, ce n'est pas …BON !


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