Signature de dix accords de coopération et de mémorandums d'entente Les Tunisiens pourront désormais travailler en Algérie par simple contrat Défis sécuritaires, recherche scientifique, formation professionnelle, propriété industrielle constituent autant de chantiers où Tunisiens et Algériens auront à travailler ensemble Enfin, la Tunisie et l'Algérie décident de passer à l'étape tant attendue de la dynamisation de leur coopération bilatérale et de lui conférer une dimension que les citoyens des deux pays sont en mesure de sentir et vivre quotidiennement. Hier, les informations sont venues d'Alger nous annoncer que désormais, «les Tunisiens pourront travailler en Algérie en présentant juste leur contrat de travail signé avec l'employeur». L'annonce est intervenue à la suite de la rencontre ayant réuni Habib Essid, chef du gouvernement, avec son homologue algérien Abdelmalek Sellal. L'accord entrera en vigueur avant fin 2015, avant de mettre à jour les clauses de la convention d'établissement signée entre les deux pays en 1963. Cette convention comporte cinq libertés dont peuvent profiter les citoyens des deux pays. Il s'agit de la liberté d'accès au marché du travail, à la propriété, au déplacement, au séjour et aux transferts financiers. Il a été décidé que les commissions mixtes plancheront sur la concrétisation de ces cinq libertés à partir de 2016. En plus clair, les Tunisiens et les Algériens ont décidé de dépasser les discours traditionnels selon lesquels il est temps d'impulser la coopération bilatérale et d'élever les échanges commerciaux au niveau de la solidité des rapports politiques liant les deux pays, sans pour autant donner un contenu réel et effectif à cette volonté partagée d'aller de l'avant sur la voie de l'intégration tuniso-algérienne. Avec la révolution tunisienne, l'instauration du gouvernement Essid faisant tout son possible pour rectifier les erreurs des gouvernements de la Troïka I et II et avec le changement de la donne dans la région (Daech menaçant désormais les deux pays), il semble que l'heure des actions concrètes a sonné et qu'il est maintenant inévitable que «la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la contrebande» impose, bien que la coordination sécuritaire commune soit qualifiée d'excellente, une nouvelle démarche sur laquelle reposera à l'avenir la coopération économique entre l'Algérie et la Tunisie. D'ailleurs, Habib Essid n'a pas hésité à mettre les points sur les i en soulignant qu'il est urgent «d'encourager les investissements communs, d'impulser l'échange commercial préférentiel et d'améliorer le climat des affaires entre les opérateurs économiques de nos deux pays». A cet égard, les dix accords de coopération, mémorandums d'entente et programmes exécutifs sectoriels signés, hier, à la clôture de la haute commission mixte tuniso-algérienne témoignent, de par la diversité des domaines qu'ils touchent, d'une volonté réelle de «hisser les relations de coopération et de partenariat à un niveau supérieur», comme le souligne le chef du gouvernement algérien, Abdelmalek Sellal. Le partenariat face aux défis sécuritaires En passant en revue les domaines où les Tunisiens et les Algériens ont décidé d'élever leurs rapports de coopération aux exigences nées des menaces sécuritaires planant sur la Tunisie et l'Algérie, on découvre que les deux pays ont choisi la voie du développement commun pour faire face ensemble aux dangers du cancer daéchiste. Recherche éducative, formation professionnelle, environnement, tourisme, aménagement et construction de bâtiments industriels, propriété industrielle constituent, en effet, les chantiers où Tunisiens et Algériens auront à travailler ensemble. Maintenant que les nuages se sont dissipés entre nos deux pays, on attend que ces accords de coopération ne restent pas dans les placards et trouvent le plus rapidement possible la voie de la concrétisation. Il n'est pas sans intérêt de rappeler que cette nouvelle approche de coopération solidaire et durable a été précédée par la formidable campagne de mobilisation manifestée par les citoyens algériens qui ont fait montre de leur soutien actif au tourisme tunisien et ont décidé de passer leurs vacances en Tunisie en signe de solidarité avec notre pays quand les terroristes ont frappé au musée du Bardo et à Sousse.