Des films et des débats pour les enfants de Douar Hicher, de Mornaguia, de Chaouat et de Jedaïda. Au mois de mars dernier, nous avons réalisé un reportage sur le cinéclub enfants de Douar Hicher, gouvernorat de la Manouba, et constaté à quel point il était nécessaire de remédier à l'absence de lieux de divertissement, mis à part la maison de la culture. Aujourd'hui, ce cinéclub donne naissance à un festival de films pour enfants, itinérant, sous l'égide de la fédération tunisienne des cinéclubs (Ftcc). «Cinéma en route» tiendra sa première édition sur deux mois, novembre et décembre, et emmène son programme de courts-métrages à Douar Hicher, Mornaguia, Jedaïda et Chaouat. «Cinéma en route» s'inscrit dans le projet «Tounés balad el fan», né d'une coopération entre le fonds arabe Al mawred al thaqafi (La ressource culturelle) et le ministère tunisien de la culture. A travers des ateliers en gestion culturelle dans six régions du pays, le projet vise à faire émerger des managers culturels dans le domaine gouvernemental et privé et à encourager la décentralisation des projets culturels. Ce dernier objectif est l'un des principaux qui ont animé les membres du cinéclub Douar Hicher dans la création de «Cinéma en route», en plus de fournir aux enfants des villes marginalisées une éducation à l'image et une culture alternative du cinéma, si chère à la Ftcc. Du 30 octobre au 1er novembre à la maison de la culture Douar Hicher, du 27 au 29 novembre à la maison de la culture de Mornaguia, du 20 au 22 décembre à la bibliothèque de Jedaïda et du 25 au 27 décembre au club de l'enfant de Chaouat, les enfants auront rendez-vous avec les courts-métrages tunisiens et arabes: «Les souliers de l'aïd» et «La moisson magique» de Anis Lassoued, «Peau de colle» de Kaouther Ben Hania, «La poule de Sabaa» de Rafik Omrani, «Mal de plomb» de Mohamed Lotfi, «Le triste oiseau du Nil» de Mohamed Ghaleb, «Aquamarine» de Houda Farah, «Clefs» de Mansour al Cherif, «Abadha» de Ahmed Abdel Fouad, «La cité des rêves» de Imed Attia, «La croissance» de Tarek Rimawi, et le long-métrage «Homme au sac», du libanais Miled Abou Moussa. Des sélections de huit de ces films seront projetées et suivies de débats à Douar Hicher, sept le seront à Mornaguia, Jedaïda et Chaouat. Les deux dernières villes auront au programme un atelier de production filmique. Afin d'assurer une suite et un impact plus important à son action, les organisateurs de «Cinéma en route» prévoient une table ronde autour de l'importance de fonder des cinéclubs dans ces régions. «Bien que l'accès à la culture et aux arts soit un droit universel garanti par la constitution tunisienne, la réalité demeure choquante, étant contradictoire avec ce principe», stipulent également les membres du ciné-club Douar Hicher. «Le cinéma se déplacera pour aller à la rencontre de son public», ajoutent-ils. Parents, vous savez ce qui vous reste à faire!