C'est depuis l'an 2000 que la manifestation «Cinéma de la paix ?» existe et c'est pour la première fois qu'elle est annoncée via une conférence de presse. Elle prend donc de l'ampleur et évolue. Les membres de la Fédération tunisienne des cinéclubs, qui organise cet événement, n'ont pas manqué de le souligner, lors de la conférence qu'ils ont tenue jeudi dernier, pour annoncer le programme de cette nouvelle session, prévue du 19 au 25 mars à la maison de la culture Ibn-Khaldoun. Khaled Dkhil, président de la Ftcc, Ramzi Laâmouri, président du cinéclub de Tunis, Yasser Jeradi, vice-président du cinéclub de Tunis et Sarra Tlich, présidente du cinéclub Tunis enfants ont, tour à tour, pris la parole pour détailler ce qui attend le public cette année où, pour la première fois, la manifestation bénéficie du soutien du ministère de la Culture. A l'occasion de cette toute première conférence de presse, un petit détour par l'historique de la manifestation semblait nécessaire. Les débuts ont vu naître une série de projections de films venant de tous les coins du globe, dans le but de questionner la notion de paix dans le monde. Existe-t-elle et quelle forme prend-elle, quand le consensus est loin d'être réalisé ? D'où le point d'interrogation par lequel s'achève le nom de «Cinéma de la paix ?», destiné également à montrer des films qui parlent des travailleurs, des minorités et des gens persécutés, avec le souci d'allier le contenu à la qualité esthétique. Ici, se dégage la volonté des organisateurs de participer à la vulgarisation de la culture cinématographique. Dans ce sens, outre la projection de films à thème, suivie de débats, il y aura aussi des tables rondes et des ateliers, pensés avec des partenaires de la société civile. Projections, débats et formation Pour l'ouverture de «Cinéma de la paix ?», il n'y aura pas que du 7e Art. En effet, une performance artistique de rue, assurée par le collectif Tanit'Art, a précédé la projection du premier film, hier. Il s'agit de Teza de Haïlé Gérima, pour illustrer le thème «Afrique». Rappelons que ce film éthiopien a obtenu Le Tanit d'Or lors des JCC 2010. Il sera suivi, aujourd'hui, du documentaire sur l'immigration clandestine des Tunisiens vers Lempeduza I nostri anni migliori (Notre meilleure année), signé Matteo Calore et Stefano Collizolli. Pour le même thème et dans la même séance, sera présenté un film tunisien en pré-montage, réalisé par Ahmed Jelassi. Concernant l'«Environnement», demain, mercredi 21 mars, c'est le film Recipes for disaster de John Webster qui sera vu et discuté par le public. «Les droits de l'Homme» prennent la relève comme thème de débat, le 22 mars. Le film choisi est Bayiri, la patrie de S. Pierre Yameogo. Ensuite, Los herederos d'Eugenio Polgovski sera le support du thème «Enfance» avant la clôture, le samedi 24 mars avec Palestine et le film Attente de Rashid Masharawi. Quant aux tables rondes, elles sont au nombre de deux. La première, relative à l'immigration clandestine, aura lieu aujourd'hui, avec pour partenaire le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. La deuxième se tiendra demain et concernera la contribution de l'audiovisuel dans la promotion de la cause environnementale, et ce, en présence de représentants de l'association Alternatives. La Ftcc mise également sur la formation d'animateurs de débats et de cinéphiles avertis. C'est pourquoi, les 22 et 23 mars seront consacrés au stage national de la fédération, sur l'éducation à l'image et les outils de la transmission avec, le premier jour, Bartolome Wozinca de l'association française du court métrage comme invité. Le deuxième jour, ce sera au tour de l'analyse filmique, à propos des œuvres de Jacques Tati, qui sera traitée. La nuit, l'activité continue à l'auberge des jeunes, dans la Médina de Tunis, avec une initiation au langage cinématographique et aux techniques d'animation du débat : présentation historique de la Ftcc et initiation au support 16 mm. Un retour à la musique marquera la clôture le 25 mars, avec un concert de musique alternative animé par la troupe «Kif El-Kef» et le slameur Anis Zgarni. Une deuxième édition pour enfants Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Et «Cinéma de la paix?» prévoit, depuis l'année dernière, une programmation pour enfants, proposée par le cinéclub Tunis enfants. «Qui portera la paix et qui pourra passer ce message au monde mieux qu'un enfant ?». C'est avec cet esprit que des projections pour enfants auront lieu du 21 au 24 mars, dans les matinées, à la maison de la culture Ibn-Khaldoun, avec des thèmes recherchés : «Histoire du cinéma» avec les premiers courts-métrages des frères Lumière et le long métrage Hard luck de Buster Keaton, et un atelier sur la géo-histoire du cinéma le 21 mars ; Enfants créatifs le 22 avec le court métrage Mazamir de Alaeddine Abou Taleb et le long métrage Les choristes de Christophe Barratier et un atelier Soundtrack; Apparence et citoyenneté avec les courts métrages Warda et Hudud réalisés par douze enfants palestiniens, ainsi que le long métrage Invente moi un pays de Catalina Villar et un atelier Graffiti. Pour la clôture de Cinéma de la paix enfants, le samedi 24 mars, le film Le monde d'Inès de Fatma Skandrani sera projeté.
