Le cancer du sein est une pathologie dont on a beaucoup parlé et pourtant elle ne cesse de sévir, de manière inquiétante. En Tunisie, l'on en détecte environ deux mille cas par an, soit le plus fréquent des cancers chez la femme, dont les plus jeunes ne sont plus épargnées. Question, probablement, d'avancées médicales poussées, mais aussi de développement des techniques de dépistage précoce. C'est ce qu'a été relevé au cours d'une conférence scientifique tenue, hier, au Campus universitaire Farhat Hached d'El Manar, à l'initiative de l'Association de lutte contre les maladies chroniques (Almc), avec l'appui de la direction régionale de la santé de Tunis. Sa présidente, Dr Nejia Ben Moussa, radiologue à la CNSS, a fait valoir la triade palpation, échographie et mammographie dans le dépistage précoce du cancer du sein, pouvant ramener sa prévalence à 30%. D'où, l'intérêt qu'il y a d'intensifier la sensibilisation et la prise en charge. Car, ajoute Pr. Hedhili Oueslati, chef de service de gynécologie obstétrique à l'hôpital de Ben Arous, malgré les efforts déployés à ce niveau, la maladie gagne encore en malignité. Contre moins d'un centimètre en France, la taille de la tumeur reste assez élevée chez nous, soit 4,2 cm à la découverte. Dans son intervention, Dr Amira Mâamri, psychiatre et sexologue à l'hôpital Razi, a tenu à insister sur l'effet de l'annonce de la maladie cancéreuse qui est en soit porteuse de plusieurs notions liées à la mort, à la souffrance jusqu'à l'ablation de l'organe touché. Ses répercussions, d'après elle, sont énormes : culpabilité, déformation, idée suicidaire. Bref, un cancer féminin si coûteux et parfois mortel. Recommandations finales telles qu'émises à la clôture de la conférence : à maladie complexe prise en charge multidisciplinaire (radiologie, gynécologie et psychologie), dialogue et communication sur cette épidémie, afin de permettre à la femme de mieux vivre sa maladie. Il importe de souligner que cette conférence sera suivie, aux dires de Dr Ben Moussa, de quelques consultations gratuites de sénologie et d'échographies mammaires au profit d'une cinquantaine d'étudiantes du Campus.