En dépit d'un démarrage sur une fausse note, Ammar Souayah a réussi à apposer son empreinte. Mais que de travail reste à accomplir Contesté par une large frange de supporters lors de sa nomination, Ammar Souayah a fini par démontrer au fil des journées du championnat qu'il est l'homme de la situation. Il a prouvé qu'il est à la hauteur de la fonction d'entraîneur en chef de l'Espérance de Tunis. Et ce ne sont pas ses débuts à la tête de l'équipe qui l'ont aidé dans sa difficile tâche de reconstruction. Sa première sortie officielle a été ponctuée par une défaite devant l'Etoile en Coupe de la CAF vers la fin de la partie alors que l'équipe menait au score. Il s'en est suivi une deuxième sur le score de 3-1, devant l'ASM, en match d'ouverture du championnat. Connu pour sa rigueur, Souayah a su imposer la discipline au sein de l'effectif et, surtout, créer une dynamique. Sous sa houlette, les places sont désormais chères et il n'y a pas de titulaire à part entière. L'entraîneur «sang et or» a aligné les joueurs les plus réguliers. Ragued, Coulibaly, Bguir, Rejaïbi et Khenissi sont désormais les pièces maîtresses du dispositif du jeu de Souayah. D'autres joueurs retrouvent progressivement leurs places, à l'instar de Ben Chérifia et Chammam. Il y a une troisième catégorie de joueurs, ceux qui forment les solutions de rechange, à l'image de Houcine Rabii, Chaker Reguii, Iheb Mbarki et Bernard Bulbwa. Enfin, des anciens joueurs-cadres attendent de rentrer de nouveau dans le moule, notamment Samuel Eduok, Sameh Derbali et Mohamed Ali Yaacoubi. En dépit de ces différents axes sur lequel il travaille, Ammar Souayah a réussi à redorer le blason de l'Espérance à l'échelle nationale. En attendant confirmation sur la scène continentale. Jouini, la seule fausse note... S'il y a un joueur qui a eu plus d'une chance pour se racheter, c'est bel et bien Haythem Jouini. L'attaquant « sang et or » a été toujours privilégié quel que soit le nom de l'entraîneur, dans le sens où on a toujours cherché à le repêcher dans les moments de doute. Dimanche dernier, Ammar Souayah lui a donné encore sa chance. Il l'a incorporé à dix minutes de la fin au moment où l'Espérance menait confortablement au score (3-0). C'est dire que les conditions du match permettaient au joueur de s'exprimer pleinement. Par ailleurs, Jouini obtint un penalty à peine dix minutes après son entrée. Mais, encore une fois, il a raté l'occasion de rebondir en tirant lamentablement sur le poteau. Cela nous rappelle le penalty raté lors du match d'ouverture face à l'ASM et qui aurait pu donner une autre tournure au match s'il avait été transformé. Quelques instants après, ses camarades, soucieux de le remettre sur selle, le servent sur un plateau : Coulibaly lui remet la balle dans l'intervalle, mais le tir de Jouini est dévié par le gardien Seddik Chabbi. Il est clair que Haythem Jouini a un blocage mental. Il doit se faire prendre en charge en lâchant tout simplement la pression. C'est un joueur qui a des qualités techniques, mais qui a besoin d'être pris en charge sur le plan psychologique. Un autre joueur doit aussi se remettre en question. Il s'agit de Fakhreddine Ben Youssef qui joue tout simplement à l'économie. Bref, hormis Jouini et Ben Youssef, le reste du groupe se dépense sans compter. La concurrence bat son plein et ce n'est pas pour déplaire à Ammar Souayah. La machine «sang et or» s'est remise en marche. N'empêche, certains joueurs ont encore des efforts à faire pour retrouver leurs sensations et, par conséquent, trouver leur place dans l'effectif.