La Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur, qui sera basée à Tunis, permettra de financer les projets d'infrastructure et de commerce extérieur pour contribuer à renforcer la croissance dans les pays maghrébins. La concrétisation de l'Union maghrébine dans le domaine financier a franchi un nouveau pas à travers la création de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (Bmice) qui sera officiellement mise en place à la fin de l'année en cours. C'est ce qu'a annoncé, récemment, M. Kouider Lahoual, expert à la Direction des affaires économiques relevant de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). C'est une bonne nouvelle pour les Etats maghrébins, les hommes d'affaires et les chefs d'entreprise qui vont avoir une nouvelle source de financement répondant à leurs exigences. Cette annonce a été faite lors du Forum organisé à Rabat, du 27 au 31 octobre dernier, sur le thème «L'Afrique du Nord et les accords continentaux de libre-échange», par la Commission économique pour l'Afrique (CEA). La nouvelle institution financière aura essentiellement pour mission de financer de grands projets d'infrastructure communs aux cinq pays de l'UMA en l'occurrence l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Notre pays a programmé plusieurs projets dans le domaine de l'infrastructure comme l'aménagement des autoroutes, la mise à niveau du réseau routier, la réalisation des ponts, tunnels et autres viaducs. Développement des échanges commerciaux La Tunisie a toujours eu recours, pour le financement de ses projets d'infrastructure, à plusieurs bailleurs de fonds internationaux. A la faveur de cette nouvelle institution, elle pourrait disposer des financements nécessaires pour aménager son infrastructure surtout si celle-ci est de dimension maghrébine. Cette banque, dont le capital s'élève à 500 millions de dollars, sera basée à Tunis. Signé en 1991 entre les cinq pays de l'UMA, l'accord-cadre portant création de la Bmice a donné suite à l'institution de son statut qui n'a été approuvé qu'en... 2006. La mise en œuvre de l'UMA, qui représente un marché de 90 millions de consommateurs, a été, en effet, bloquée durant plus de 25 ans à cause du conflit entre le Maroc et l'Algérie qui concerne le Sahara occidental. La banque en question financera des projets communs d'infrastructure, mais contribuera aussi à l'édification d'une économie maghrébine intégrée grâce au développement des échanges commerciaux intramaghrébins et au renforcement de la circulation des biens et des capitaux entre les pays de la région. L'objectif est de renforcer ces échanges maghrébins d'autant plus qu'il existe plusieurs potentialités dans le domaine commercial qu'il faut savoir exploiter et en tirer le meilleur profit. D'ailleurs, le commerce entre les cinq membres de l'UMA ne représente en moyenne que 3% des échanges globaux de ces pays, ce qui représente l'un des taux d'intégration les plus faibles au monde. En revanche, le taux le plus élevé des échanges est réalisé avec le marché européen qui demeure le principal partenaire pour ces pays qui ont signé, chacun de son côté, un accord d'association et de partenariat avec l'Europe dans une perspective d'installer, à terme, une zone de libre-échange ouverte à tous les produits de consommation. Il faut rappeller aussi que l'Europe a fourni une aide matérielle et une assistance technique pour permettre aux pays qui ont adhéré à l'accord de mettre à niveau leurs entreprises. En tout cas, la création de cette banque constitue une nouveau jalon dans la concrétisation de cette Union maghrébine qui a tardé à avancer. Le Fonds monétaire international (FMI) confirme cet état de léthargie dans le cadre d'une étude élaborée, mais encourage l'intégration économique maghrébine qui permettrait une augmentation de la croissance de 2 à 3 points par an pour chaque pays maghrébin.