L'information publiée par la présidence de la République a été largement diffusée. Et pour cause, la sensibilité de ces opérations d'aides internationales destinées à la Libye passant par la Tunisie. Nous apprenons, dans ce sens, qu'il s'agit d'une mesure pour consolider les relations avec les parties libyennes reconnues par la communauté internationale en prévision à l'après-guerre dans ce pays voisin Tunis a donné, jeudi dernier, son feu vert pour une aide humanitaire turque destinée à la Libye en passant par l'aéroport Djerba-Zarzis. En effet, un avion de fret turc a été autorisé de faire son atterrissage dans cet aéroport pour livrer une aide humanitaire à ce pays voisin dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Selon un communiqué publié par la présidence de la République, l'appareil a été autorisé à atterrir à condition que l'aide médicale destinée à la Libye soit livrée et contrôlée par les autorités tunisiennes, sécurité et douane, qui se sont chargées elles-mêmes de l'acheminer jusqu'au poste frontalier de Ras Jedir afin de la remettre à la partie libyenne. En vérité, l'avion-cargo turc en question transportait également des aides médicales au bénéfice de l'Etat tunisien, il s'agit de matériel et d'équipements de prévention contre la propagation du coronavirus, livré au ministère de la Santé. L'information s'est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, d'autant plus que le contexte régional, impliquant forcément la Tunisie, est délicat, sachant que le chef du Gouvernement d'union nationale, Fayez Sarraj, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, entretiennent une relation forte. Certains ont même soupçonné des équipements militaires destinés à épauler le gouvernement Sarraj dans son conflit l'opposant au maréchal Khalifa Haftar. Mais rien de cela n'est vrai, nous apprenons de source officielle qu'il s'agit purement d'aides humanitaires sous forme d'équipements médicaux destinés à lutter contre le coronavirus qui ont été minutieusement vérifiés et contrôlés par la police et la douane tunisiennes et acheminés vers la Libye en toute sécurité. Nous apprenons également que ces aides ont été livrées aux frontières tuniso-libyennes aux représentants du Gouvernement d'union nationale, Fayez Sarraj, qui jouit de la légitimité internationale. A travers cette opération, assurée par le biais du ministère des Affaires étrangères, la Tunisie cherche ainsi à consolider ses relations diplomatiques avec la Libye et poursuivre ses engagements envers ce pays voisin, notamment en vue de préparer la période de l'après-guerre et d'y préserver ses intérêts. Il faut rappeler dans ce contexte qu'une réunion consacrée à l'examen de la situation en Libye avait été organisée dernièrement à la présidence de la République. La réunion qui a réitéré que «la Tunisie rejette toute division de la Libye sœur et reste attachée à la légalité internationale», a conduit à la mise en place d'un groupe de travail qui se penchera continuellement sur le dossier libyen. «La solution doit être interlibyenne, loin de toute intervention étrangère», avait affirmé le président de la République qui souligne que le conflit reste une affaire qui concerne uniquement le peuple libyen et n'est pas que question internationale.