Le long de plus de deux siècles après son acquisition, la grande demeure des Djellouli n'a jamais arrêté d'être habitée sauf pendant une parenthèse d'une trentaine d'années. Au cours des années 20, le palais subit les affres de la désaffection de la population nantie pour la médina. On privilégia alors la maison de villégiature de Radès. Le palais de la rue du Riche tombe au rang d'oukala en 1922. Seul l'étage resta habité par la famille. Si Ahmed Djellouli s'y établit en 1957. Il nous confie lors de notre visite en 2008 : « Bien que n'étant pas né ici et n'ayant pas eu de souvenirs d'enfance dans cette maison, mon père, Sidi Lahbib Djellouli, caid puis juge puis ministre nous ayant pris avec lui de Kairouan, à Béja et de Gabès à Sfax puis à Carthage, j'aime les murs de cette demeure à en mourir ». Cette maison, Si Ahmed Djellouli, célibataire endurci, passa toute sa vie à la bichonner, telle une épouse adorée. En rajoutant la plus haute décoration beylicale au plafond mais également sur diverses pièces du mobilier, il lui donne une note personnelle. « J'ai passé tout l'été 2002 perché sur une échelle à vérifier le travail des ouvriers en train de restaurer les plafonds de « beitdiwani », la chambre d'apparat. Je mérite moi-même une décoration pour tout l'effort que je déploie afin de redonner à l'ensemble architectural son lustre et sa splendeur », avait affirmé Si Ahmed Djellouli, sourire aux lèvres et les yeux pétillant de malice.