Bilan provisoire : 12 morts et 20 blessés parmi les agents de la garde présidentielle Le terrorisme a encore frappé hier vers 17 heures. Sa cible : la garde présidentielle. Bilan provisoire : 12 morts et 20 blessés (au moment où nous mettions sous presse). Le mode opératoire est différent des précédentes fois. Si le ministère de l'Intérieur a lâché au compte-gouttes les informations pour les besoins de l'enquête, les rumeurs vont bon train. La plus plausible : un engin explosif aurait été lancé par des individus à bord d'une camionnette sur le bus qui transportait plus d'une vingtaine de sécuritaires au niveau du point de ramassage habituel, tout près du siège du Rassemblement constitutionnel démocratique dissous. Des coups de feu venant probablement des agents de la sécurité présidentielle, en guise de riposte, ont suivi la forte déflagration et ont été entendus à plusieurs dizaines de mètres, y compris au siège de notre journal. Un important dispositif sécuritaire s'est déployé sur l'avenue Mohamed-V et a quadrillé les lieux, ne laissant passer que les ambulances et les engins de la Protection civile dont les sirènes ont retenti dans le ciel de Tunis pendant de longues heures. Ce qui n'a pas empêché des citoyens, des proches d'agents sécuritaires et des journalistes d'affluer vers le site de l'explosion. La thèse de l'attentat terroriste a été retenue officiellement par le ministère de l'Intérieur en fin d'après-midi. Thèse confortée par la décision du chef de l'Etat, annoncée en début de soirée, décrétant l'état d'urgence pour trente jours, le couvre-feu dans le Grand Tunis de 21h à 5h du matin et la convocation du Conseil supérieur de la sécurité nationale pour une réunion ce matin à Carthage. Cet attentat, qui vise de nouveau les forces sécuritaires, est perpétré près d'une semaine après l'alerte à la bombe lancée mercredi dernier à l'avenue Habib-Bourguiba et qui a entraîné un déploiement sécuritaire massif dans la capitale. Et près de deux semaines après la décapitation du jeune berger de 16 ans, Mabrouk Soltani. La Tunisie est en guerre contre le terrorisme et à l'instar d'autres pays, elle en est la cible. Les menaces d'attentat sont réelles et se font de plus en plus persistantes et imminentes, comme l'a souligné à plusieurs reprises le ministère de l'Intérieur. Ce contexte dicte aux Tunisiens de mettre en avant l'union sacrée des forces vives de la nation et la sécurité nationale, entre autres, pour soutenir les forces sécuritaires. Le secrétaire général du Syndicat général des services spéciaux, Mohamed Mnefki, a déclaré hier après-midi à La Presse que les forces sécuritaires n'épargneront aucun effort pour protéger la nation et que les Tunisiens sont appelés à éviter l'éparpillement des efforts des forces de l'ordre afin de faire face au terrorisme avec la plus grande efficacité.