Les forces de l'ordre avaient auparavant fait état de plus de 45 tués. La chaîne Express 24/7 parle en outre de 65 blessés et d'une vingtaine d'habitations détruites. L'auteur de l'attentat qui se déplaçait en voiture aurait mis sa charge à feu en plein match, devant un public d'enfants, de personnes âgées et d'habitants du village, proche de la localité de Lakki Marwat. Cette attaque meurtrière intervient alors que Karachi, capitale financière du pays, observait une journée ville morte pour dénoncer un attentat-suicide qui avait fait 43 morts lundi lors d'une procession chiite. L'assaillant qui se déplaçait dans une voiture a frappé alors qu'un groupe d'hommes disputaient un match de volley-ball devant un public d'enfants, de personnes âgées et d'habitants du village, proche de la localité de Lakki Marwat. "Nous avons la confirmation que plusieurs personnes ont été tuées. Il y a de très nombreux blessés qui ont été évacués vers les hôpitaux dans des véhicules particuliers", a indiqué le chef de la police locale joint au téléphone par Reuters. Le bilan fourni par les autorités pourrait s'alourdir car la déflagration a provoqué l'effondrement de toits de maison et des personnes ont été ensevelies sous les décombres. Les attentats visant des événements sportifs sont extrêmement rares, mais les insurgés pakistanais prennent de plus en plus fréquemment pour cible des endroits fréquentés comme les marchés, afin d'infliger de lourdes pertes humaines. Un haut responsable régional, joint par téléphone à l'hôpital où sont soignées des victimes, a raconté que de témoins ont dit avoir vu l'assaillant entrer avec son véhicule sur le terrain de jeu avant de le faire exploser. Cet attentat a été commis cinq jours après celui de Karachi qui visait une manifestation à l'occasion des célébrations de l'Achoura, l'une des plus importantes fêtes religieuses chiites à laquelle participaient plusieurs milliers de fidèles. "Ennemis de l'Islam" Cette attaque, qui avait ensuite provoqué des émeutes dont les dégâts ont été évalués à plus de 350 millions de dollars, a été revendiquée par les talibans qui ont promis de nouveaux attentats ces prochains jours. Dix-huit personnes ont été arrêtées à la suite de ces violences. Un appel à la grève a été lancé par des personnalités politiques et religieuses qui mettent en cause l'attitude du gouvernement du Président Asif Ali Zardari, déjà affaibli par des accusations de corruption. Hier, les rues de Karachi étaient pratiquement désertes, hormis les patrouilles des forces de sécurité qui quadrillent cette ville de 18 millions d'habitants. La Bourse est restée fermée. En visite dans la ville, le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik, a estimé que les groupes d'insurgés cherchaient à nuire au Pakistan, pays sur lequel les Etats-Unis comptent pour tenter de stabiliser la situation chez le voisin afghan. "Ce sont des assassins. Ce sont des ennemis du Pakistan. Ce sont des ennemis de l'Islam", a dit Malik devant la presse. Alors que les raids aériens américains, notamment à l'aide de drones, ont enregistré certains succès, tuant des membres influents d'Al Qaïda, ces opérations militaires entretiennent dans la population un sentiment anti-américain. Hier, un missile tiré par un drone a tué au moins trois rebelles islamistes qui circulaient en voiture dans le Nord-Waziristan. Jeudi soir, un autre missile avait tué au moins deux rebelles dans la même région. Malgré une intensification des opérations militaires des alliés, les insurgés ne montrent aucun signe d'essoufflement. Une bombe, dissimulée près d'un véhicule transportant des civils, a explosé hier à Bajaur, à la frontière avec l'Afghanistan, a indiqué un Reuters un responsable du gouvernement régional. "Il s'agissait d'un engin muni d'un dispositif de déclenchement à distance qui a tué six civils innocents, dont un enfant", a déclaré Adalat Khan. Une chaîne de télévision locale a indiqué que les forces de l'ordre avaient découvert une cache contenant 41 bombes près de Lahore, la deuxième ville du pays.