AL-QODS OCCUPEE (Reuters) — Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse le cadre préconisé par le Président palestinien Mahmoud Abbas pour reprendre un dialogue direct avec lui, compliquant ainsi les efforts diplomatiques de l'émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell. Pour accepter de reprendre langue avec Netanyahu après une pause de 18 mois, Abbas demande que le"quartette" des médiateurs internationaux pour la paix au Proche-Orient réaffirme sa prise de position de mars dernier quant aux conditions de ces futures discussions. Le "quartette" composé des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et des Nations unies avait appelé à un gel total de la colonisation israélienne et à des négociations de paix visant à la création dans un délai de 24 mois d'un Etat palestinien sur la base des frontières d'avant la guerre de 1967. "Si une déclaration du quartette s'avère utile pour encourager les parties à avancer, c'est quelque chose que, naturellement, les Etats-Unis soutiendront", a fait savoir mardi le département d'Etat, précisant que Washington en avait discuté avec ses trois partenaires. Mais Israël exclut de reprendre les négociations sur une telle base, rapportent les journaux israéliens Haaretz et Maariv en ajoutant que Netanyahu a signifié à Mitchell avant-hier qu'il n'acceptait aucune condition à la reprise des pourparlers. Les deux journaux de gauche jugent que la cinquième mission en quatre mois de Mitchell, qui a regagné Washington sans en dévoiler l'issue, s'est soldée par un "échec", une appréciation que le porte-parole de Netanyahu, Mark Regev, s'est refusé à confirmer ou infirmer. (…) Mais Abbas insiste pour que soit fixé auparavant un ordre du jour précis, faute de quoi les Palestiniens craignent que les Israéliens tentent de gagner encore du temps en formulant des propositions inacceptables pour eux, leur laissant ainsi le rôle ingrat "d'empêcheurs de signer en rond". De source palestinienne, on souligne qu'un ordre du jour se référant aux frontières d'avant 1967 ne revient nullement à fixer des conditions puisqu'il s'agit d'une base de discussion figurant dans tous les accords passés avec Israël depuis 18 ans, y compris avec Netanyahu il y a près de 10 ans. De même source, on espère toujours que, malgré la fin de non-recevoir de Netanyahu, le "quartette" fera droit lundi ou mardi, comme prévu, à la demande d'Abbas, en renvoyant ainsi la balle dans le camp du Premier ministre israélien. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré avant-hier que les Etats-Unis allaient "continuer à œuvrer en étroite collaboration avec les deux camps pour en arriver à des pourparlers directs aussi rapidement que possible". Washington s'inquiète de l'expiration, le 26 septembre, du moratoire israélien sur la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie, dont la non-reconduction, faute d'une reprise du dialogue direct, serait de nature à alimenter les tensions entre les deux camps.